[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX II

Épisode 187 : Opération Smith

Faustina ne répondit pas à mon ordre. À la place, elle hocha juste la tête, une expression ferme et sévère au visage.

Elle refit ensuite son chignon qui s'était défait dans la bagarre et enfila des gants. Le moment d'après, elle quitta la chambre en trombe et commença à hurler à tue-tête que le plan d'urgence S avait été enclenché et que tous soignants se devaient, à partir de maintenant, appliquer le protocole en question et faire passer le message aux autres étages.

Suite à ça, l'hôpital de Sina où le calme devait régner pour laisser les patients se reposer, se transforma en une véritable... Forteresse, dans une atmosphère d'urgence.

Une équipe médicale vint ensuite nous prendre en charge, Wilfred, Paula et moi, ainsi que les deux traîtres du bataillon d'exploration qui nous avaient agressé. Ils seraient soignés comme le voulait la devise (nous n'étions pas des barbares !), mais bâillonnés comme des prisonniers et enfermés dans une chambre après les soins.

Mon visage passa dans les mains d'un médecin senior pour qu'il examine mon cou qui avait été griffé.

Et pour la seconde fois, je perdis pied du réel.

Mon cerveau, mon esprit, mes pensées se coupèrent de la réalité. J'avais l'impression d'être loin du raffut, loin de mes amis, loin des équipes médicales et des soignants qui me posaient des questions, en proie au doute, et qui voulaient être rassurés par leur capitaine.

Je sentais les doigts du médecin et des infirmiers toucher mes blessures, je les voyais me regarder, tour à tour, et prendre des pinces, du coton, du désinfectant, du bandage, je voyais leurs bouches parler mais je ne pouvais pas les entendre. Je ne ressentais pas non plus les picotements d'une blessure qu'on désinfecte, ni la froideur de leurs pinces.

La seule chose que j'entendais était les battements de mon cœur qui tambourinait à vive allure dans ma poitrine.

Lorsqu'ils eurent fini avec moi, mes jambes bougèrent toutes seules.

Je dépassais le médecin, les infirmiers, les autres équipes, Paula, Alexis, Wilfred et Odil qui je crois, criait mon nom, et quittais la pièce, d'un pas chancelant. Je me retrouvais dans le couloir où l'homme au visage brûlé était en train d'être soigné, assis contre le mur, et je continuais mon chemin.

Quand je sentis que tout était en train de tourner autour de moi, ma main se posa contre le mur du couloir pour regagner un minimum d'équilibre. Et ignorant une de mes jambes qui avait fléchit, faible, je traînassais mon corps jusqu'au bout du couloir pour rejoindre le balcon.

Je fis un effort de concentration pour ouvrir les portes et la seconde d'après, je sentis les rayons du soleil de midi m'effleurer le visage.

Et mes pensées se rejoignirent autour d'une seule personne.

- Ce...Cecilia...

À la mention de ce nom sacré que mes lèvres avaient prononcé, des sueurs froides m'envahirent et mes mains commencèrent à trembler frénétiquement.

Je ne ressentais aucune émotion et comme si mon corps voulait me punir pour ça... Mes jambes fléchirent pour de bon et mes genoux se retrouvèrent frappés contre le sol. Un vertige amer et puissant me gagna, et ma vision se bruma. Quant à mon cœur, je crus qu'il allait sortir de ma poitrine tant que je l'entendais palpiter.

En revanche, mon visage ne rencontra pas le sol.

Des mains vinrent attraper mes bras, mes épaules, ma taille pour me redresser et je me retrouvais bien vite entourée de soignants qui avaient envahis le balcon pour me venir en aide.