⌜ NOCIF ⌟ ᴺᵃᵐᵍᶤᵀᵃᵉ

55

Le sommeil ne veut pas m'emporter. Est-ce à cause du fait que je me suis disputé avec lui, ou que le canapé bien que confortable ne soit pas réellement fait pour que je puisse y dormir ?

Un long soupire et un changement de position plus tard, je clos de nouveau mes paupières essayant par tous les moyens de trouver le sommeil, jusqu'à ce que je sente son torse se coller au mien. Ses mains que je connais par cœur s'enroulent quant à elles contre mon corps à peine habillé.

Sa présence me fait aussitôt ouvrir les yeux, mon souffle devient plus court alors que d'une voix lasse et basse, je lui demande :

— Qu'est-ce que tu fais là ?

Je ne me retourne même pas pour lui parler, ne pas le voir est sans doute la meilleure chose. Après tout, je suis censée lui en vouloir et lui, devrait faire de même.

— Je n'arrive pas à dormir sans toi.

Sa phrase me fait légèrement sourire, pas de bonheur ou bien d'amusement, non, c'est un sourire amer qui apparaît sur mon visage.

— Comment fais-tu quand tu es en voyage alors ?

— T'appeler le soir avant de m'endormir m'aide à compenser.

— On ne s'appelle plus depuis un long moment déjà.

Et ce n'est pas faute d'essayer, mais monsieur a soi-disant trop de travail pour passer un appel de cinq minutes à son mari.

— Je sais et c'est pour ça que je n'arrive jamais à bien dormir quand je suis en voyage.

Je finis par me retourner, lui faisant ainsi face sur notre canapé. Et à la vu de son visage si parfait, je sens déjà mon cœur flancher. Le voir aussi proche de moi, savoir ses mains sur mon corps brûlant ne me rend pas indifférent, loin de là.

— Discutons.

Sa proposition me paraît débile.

— Ce n'est pas ce qu'on a fait il y a quelques heures ?

— Discutons calmement plutôt.

Honnêtement que soit calme ou tumultueux, nos propos ne vont pas diverger.

— J'ai déjà dit ce qui me contrarié, mon avis n'a pas changé qu'il soit dit calmement ou pas.

— Tu refuses alors ?

— Non, je ne trouve juste pas d'intérêt à répéter les choses.

— Essayons quand même.

S'il insiste...

Je préfère commencer. D'une voix lasse et déjà soûlée, je lui demande :

— Tu sais ce que je te reproche ?

— Mmh c'était plutôt clair.

— Et le début de cette nuit ne t'a pas porté conseille ?

— Non.

J'aurais du m'en douter.

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise d'autre dans ce cas ?

— Je ne sais pas, que ce n'est pas grave.

— Sauf que ça ne l'est pas. Je veux dire- on avait prévu ça depuis longtemps, c'est les premières vacances des garçons et on en a besoins tous les deux.

Bien plus qu'il ne pourrait le croire.

Ça peut paraître con, enfantin, mais loin de là. Je veux simplement qu'on soit tous les deux présents pour les garçons pendant deux mois. En temps normal, nous ne profitons pas comme on le voudrait, nous travaillons tous les deux jusqu'à tard le soir.