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8 mois plus tard
Lundi 15 juin :
14h46

Assis dans la salle d'attente, la cage de Hauru entre mes bras, j'attends le vétérinaire, légèrement anxieux. Je glisse quelques fois mon doigt entre les grilles pour caresser et apaiser mon chat, lui aussi stressé.

Il a horreur du vétérinaire et ses miaulements me montrent qu'il n'en peut déjà plus. Qu'il aimerait foutre le camp et rentrer à la maison, sur son canapé favori. Malheureusement il ne peut pas, il boite depuis plusieurs jours et il refuse par tous les moyens que je regarde en dessous de sa pâte.

J'ai fait donc appel à mon vétérinaire, enfin à son remplaçant, ce dernier est en vacances depuis le 2 juin. Me laissant légèrement dans la panade.

La porte de son cabinet s'ouvre au même moment et un jeune homme à peine plus âgé que moi sort en blouse blanche. Il m'appelle avant de me sourire poliment et de m'inciter à le suivre dans son bureau. Je m'exécute puis m'assois en face de son bureau tout en posant la cage de Hauru à mes côtés, sur la chaise à ma droite.

— Alors, Mr Min. Vous venez pour un problème de patte, c'est bien ça ?

— Oui en effet, Hauru boîte depuis quelque temps maintenant alors je me suis inquiété.

Je touche nerveusement mes doigts quand je me rappelle à quel point mon chat doit souffrir.

— Avez-vous pu voir sa patte ? Avez vous découvert une anomalie ou quelque chose qui n'allait pas ?

— Non, il refuse que je regarde.

Et malgré toutes mes tentatives au cours de ces derniers jours, c'est peine perdue. Ce chat est comme ces maîtres : têtu comme une mule.

— Je vais allez l'observer dans ce cas.

Il se relève et enfile ses lunettes d'un coup de doigts avant de contourner son bureau pour partir dans le fond de la pièce. Je me lève à mon tour et emmène la cage pour la posé sur la table d'auscultation.

— Vous pensez devoir l'endormir ?

Le vétérinaire pose son regard sur moi et me répond d'une voix bienveillante :

— Non. À moins qu'il soit très compliqué à ausculter.

— Il l'est, Mr Hwang a toujours eu du mal.

Un léger rire sort de ses lèvres alors qu'il me répond :

— Je ne remets pas en doute ses compétences, mais je doute qu'il soit très patient, du peu que je l'ai vu.

— Non, il ne l'est pas du tout. Il est même très ronchon maintenant que j'y pense.

Ma phrase est accompagnée d'un sourire moqueur, que le nouveau vétérinaire Mr Lee ne fait que de fixer avec intérêt sans que je le remarque réellement.

Je m'en veux un peu de casser du sucre sur le dos de mon vétérinaire, mais je ne peux que dire la vérité.

— Les chats m'aiment bien en général, j'espère que le vôtre fera pareille.

— J'espère aussi.

Mon regard se pose sur mon chat alors que ceux du jeune homme s'imprègne sur ma propre personne après m'a réponse. Face à son regard je relève la tête et échange un bref contact visuel qu'il vient interrompre avec timidité, il se racle nerveusement la gorge avant de reprendre avec professionnalisme :

— Je vais voir ce qu'il a. Vous pouvez ouvrir la cage ?

— Oh- oui bien sûr.

Si j'avais dit que l'opération, c'était déroulé calmement, j'aurais sûrement menti. Hauru n'arrêtait pas de tenter de s'enfuir, nous faisant sourire quelques fois jusqu'à la fois de trop où nous avons décidé de l'endormir pendant quelques minutes pour que le vétérinaire puisse voir sa blessure.

⌜ NOCIF ⌟ ᴺᵃᵐᵍᶤᵀᵃᵉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant