25.

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Mardi 2 août :

— Dis.

Sa tête se tourne vers moi machinalement, je capte enfin son attention.

— Pour hier soir tu...

— Je ne vois pas pourquoi tu reparles de ça.

C'est d'une voix tranchante et glaçante qu'il me coupe. Je comprends aussitôt que mon envie de parler d'hier soir l'agace, et honnêtement je m'y attendais un peu.

— Parce que je-

— Arrête d'en parler.

Son coffre se ferme dans un bruit strident, il me fait comprendre qu'il vient de mettre fin à cette discussion avec ce simple bruit, je ne rajoute rien. La famille de Namjoon sort au même moment de leur modeste maison, le sourire aux lèvres, prêt à nous dire au revoir et nous souhaiter bon voyage.

— J'avais oublié que tu roulais en berline. Elle est pas mal. Ajoute Soyeon de loin, le regard encré dans la voiture luxueuse de son grand frère.

— Je ne l'aurais pas prises si elle était hideuse.

Namjoon s'écarte de moi et s'approche de sa famille à contre cœur. Sa mère le prend dans ses bras pendant quelques instants, son père lui tape simplement l'épaule comme seul signe d'affection. Namjoon était bien plus avenant quand les deux petites filles lui ont fait un câlin. Je remarque qu'il est bien plus tendre avec les enfants, qu'avec les adultes, et comme un imbécile je m'imagine déjà ma vie avec lui et nos seize futurs enfants imaginaires. Je n'en veux pas seize bien sûr, j'extrapole légèrement.

Cette vu irréel me plaît.

Face à sa sœur c'est bien plus complexe, les deux ne savent sûrement pas quoi faire, comme montre le moment où les deux se regardent simplement sans rien faire. Mais Soyeon enlace finalement son frère durant quelque seconde, sans réticence ni même entrain de la part de ce dernier. La mère les a ensuite pris tout les deux dans les bras tout en murmurant à haute voix :

— Je suis heureuse de voir mes deux grands réunis.

Cette vu m'a fait sourire, et m'a donné encore plus envie de revoir ma famille. Je n'ai qu'une hâte ; les retrouver.

Namjoon part ensuite en direction de la portière coter conducteur, face à son action je m'approche silencieusement à mon tour de celle passagère, tout en faisant timidement au revoir de la main à la famille de Namjoon. J'ai reçu le même geste de toutes les membres de sa famille, et un « à bientôt » est même sortie de la bouche de la mère.

Je suis ensuite entré dans cette voiture que je connais maintenant par cœur dans une ambiance glaçante.

La tête posée contre la vitre, regardant le paysage défiler sous mes yeux, c'est la seule chose que je fais durant le trajet. Personne ne parle, l'ambiance n'est pas comme à l'allée, ce silence n'est pas apaisant mais bien gênant.

Enfaite depuis hier soir, depuis cet événement tout est gênant. J'aimerais lui en parler mais c'est compliqué. Il est fermé à tout approche.

Mais vu que je suis quelqu'un qui n'aime pas franchement le silence et qui adore parler avec l'homme à mes côtés, je décide de prendre les devants :

— Je peux te poser une question ?

— Si c'est sur ce qu'il c'est passé hier soir...

— Non. Ça n'a rien avoir.

J'ai bien compris qu'il ne voudrait pas parler de cet incident et j'ai jeté l'éponge depuis un moment maintenant.

Un silence, c'est la seule chose dont j'ai le droit. Alors je prend ça pour une autorisation, à vrai dire s'il ne veut pas, il ne se sera pas privé pour me le dire. La sincérité c'est plutôt son truc.

⌜ NOCIF ⌟ ᴺᵃᵐᵍᶤᵀᵃᵉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant