⌜ NOCIF ⌟ ᴺᵃᵐᵍᶤᵀᵃᵉ

28.

Lundi 8 août :

— Je ne pourrais pas la récupérer plus tôt ?

— Je suis désolé mais ça ne risque pas d'être possible. Je peux vous la rendre pour demain mais pas avant.

Namjoon resserre sa mâchoire et ses yeux deviennent encore plus sombres. Le pauvre garagiste est à nouveau mal à l'aise face à son agacement. Moi, le dos collé au mur et les mains dans les poches, j'observe le spectacle en retrait. Cette scène de négociations est plutôt amusante à regarder.

Namjoon sort des billets de sa poche.

— Et si je vous donne plus, la voiture sera réparée ce soir ?

— Je suis désolé mais ce n'est pas une question d'argent mais de temps. Votre voiture sera prête demain matin si tout va bien.

— Si tout va bien ?

— Oui. Ou au plus tard en début d'après-midi.

Je souris de façon moqueuse aux réponses maladroite et peu rassurantes de ce professionnel de la mécanique qu'on embête depuis trop longtemps maintenant. Namjoon s'entête et donne malgré tout deux billets de plus.

— Demain matin, je reviendrai.

— Très bien.

Le garagiste nous salue et je fais de même de loin. Namjoon nous imite mais avec bien moins d'enthousiasme. Il passe devant moi sans me calculer et se dirige vers la sortie. Je renfile rapidement ma veste en jean et le suis de près.

— Tu étais vachement menaçant.

— Tu trouves ?

— Ouais.

Le pauvre gars était au bord de la syncope.

Le taxi qui nous a conduit jusqu'ici n'a pas bougé. Le chauffeur est absorbé par son téléphone et se décolle de ce dernier quand il nous voit revenir. Namjoon ouvre la portière avant et moi je me pose derrière en essayant de ne pas avoir l'air trop dépité. À ce que j'ai compris, on ne sera pas à Séoul avant demain. Je ne sais pas si je ne pouvais espérer pire fin de vacances. Je vais devoir trouver une excuse pour Jimin qui commence à s'inquiéter et surtout pour le boulot. 

Et comme si Namjoon lisait dans mes pensées :

— Le réceptionniste m'a dit qu'il y avait une gare pas loin. Tu vas pouvoir avoir un train si tu veux rentrer aujourd'hui, m'informe-t-il froidement.

Je souris légèrement contre la vitre du taxi.

— Hum. Et toi ? Tu comptes faire quoi ?

— Je ne pars pas sans ma voiture. Surtout maintenant que je sais qu'il va me la réparer.

Je savais qu'il était extrêmement attaché à sa voiture. Quand l'homme lui a dit qu'il pouvait la réparer ses yeux brillaient. J'ai trouvé ça vachement craquant.

— Ok. Bon. Je vais rester là alors. On est dans le même bateau après tout. Je ne vais pas t'abandonner.

— Si tu veux.

Je suis étonné de voir qu'il n'essaie pas de me dissuader. Il faut croire que supporter ma compagnie un jour de plus ne lui pose pas de problème et ce même après les événements d'hier soir.

Quand je me suis levé ce matin, Namjoon n'était plus dans le lit, il était dans la salle de bain en train de se doucher. On n'a pas vraiment parlé. A vrai dire, je ne suis pas du genre matinal et lui non plus. On est descendu manger juste après, enfin surtout moi car lui n'a presque rien avalé. Puis on s'est directement rendu jusqu'au garage après avoir commandé un taxi.