34. L'harcèlement

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Je me redresse et essaye de le pincer une nouvelle fois. Chifuyu m'a vu venir et bloque mes bras, il me fait pivoter et il se retrouve au dessus moi.

Chifuyu: trop prévisible encore...

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Je ricane avant de m'avouer vaincue.

Leiko: ok c'est bon t'as gagné, mais critiques plus mon doudou.
Chifuyu: tu peux mieux faire...

Je soupire et entre dans son jeu.

Leiko: c'est bon Monsieur Matsuno je capitule, vous avez gagné. En même temps c'est normal, vous êtes l'homme le plus foooort de Tokyo. Ça te vas ?

Il éclate de rire en hochant la tête. Je lève les yeux au ciel, il finit par lâcher mes bras et vient planter ses iris amusées dans les miennes.

Chifuyu: tu capitules vite.

Je me gratte un sourcil et cherche comment tourner mes mots.

Leiko: bah euh... disons que je me suis souvent retrouvée en position de faiblesse donc... oui j'ai appris à lâcher l'affaire.

Il fronce les sourcils, ne voyant pas où je veux en venir ni à quoi je fais allusion. Je soupire et vient mordiller mon pouce.

Leiko: j'ai envie de t'en raconter un peu plus sur moi... ça m'a l'air d'être le bon moment. Ça fait plusieurs mois qu'on se fréquente maintenant, j'ai confiance en toi. Et...

Son air se fait plus sérieux, il reste silencieux pour me laisser poursuivre. Je joue un instant avec ses cheveux et prends une grande inspiration.

Leiko: et j'ai envie que t'en apprennes plus sur moi, je veux partager ça avec toi... ok ?
Chifuyu: ok.

Il bascule sur le côté et me regarde sans rien dire. J'attrape mon doudou et le serre contre moi, je préfère fixer le plafond.

Leiko: ...bon... J'me lance, comme tu le sais j'ai été harcelé durant toutes mes années de collège. Mes harceleurs étaient principalement des filles mais il y avait aussi des garçons. J'étais pas aimée parce que j'étais différente, je rentrais pas dans le moule et physiquement je faisais vraiment gamine comparé aux autres filles.
Du coup, on m'harcelait beaucoup par rapport à mon corps. On me disait que j'étais moche, que j'avais pas de seins, pas de fesses, que j'avais un gros ventre, que mon nez était bizarre, que mes tâches de rousseurs étaient horribles bref, que j'avais rien pour moi. Au début, j'me répétais sans cesse qu'ils étaient juste jaloux ou qu'ils voulaient juste se défouler sur quelqu'un. Mais... quand t'as une dizaine de personnes qui te rappellent tous les jours que t'es une moins que rien, tu finis par y croire... Donc je les ai cru.
Je me suis mise à me détester, à ne plus pouvoir supporter mon reflet dans la glace. J'ai perdu toute confiance en moi et le pire c'est que je pouvais même pas en parler à ma mère parce qu'elle aussi me rabâchait sans cesse que j'étais une erreur de la nature.
Inui essayait de tout faire pour que je retrouve le sourire, pour que mes harceleurs arrêtent et me laisse tranquille mais c'était vraiment compliqué. Il était seul contre tous et il faut pas oublier que lui aussi n'était qu'un gamin de 13 ans. Il pouvait pas faire grand chose à part me soutenir et aller mettre des coups de pression à mes harceleurs.
Ensuite il y a eu l'épisode Mikio... qui n'a fait qu'empirer les choses. Les gens se mettaient encore plus à juger mon corps par rapport à cette foutue photo qui n'était même pas la mienne. La descente aux enfers se faisait de plus en plus rapidement. Mon harcèlement devenait de plus en plus violent.
Une fois, les filles de ma classe m'ont poursuivi. Elles voulaient me frapper parce que j'avais soit disant mal regardé l'une d'elles. Je m'étais donc réfugiée dans les toilettes mais elles m'avaient retrouvé et coincé. Elles s'étaient amusées à me gifler, me donner des coups de pieds et j'en passe. Et puis... quand je pensais que mon calvaire était enfin terminé... leur cheffe a décidé de m'humilier encore plus. Elle a demandé à sa bande de me maintenir, bien sûr elles me maintenaient pas doucement hein elles étaient violentes. Bref, leur cheffe a sortie un briquet de sa poche et... elle a soulevé mon haut et elle m'a...brûlé sur tout le ventre, elle m'a aussi laissé des brûlures sur les...bras. Et, j-j'ai des cicatrices maintenant...

 « 𝑢𝑛 𝑗𝑒𝑢 𝑑𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑒𝑢𝑥 »        𝘤𝘩𝘪𝘧𝘶𝘺𝘶 𝘹 𝘰𝘤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant