41. Temps écoulé

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Demain c'est le grand soir.
Hâte de t'avoir rien que
pour moi🤫

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Je balance limite mon téléphone sur mon lit. Pas besoin d'être une génie pour comprendre à qui est attribué ce numéro. Je me relève en vitesse et fait les 400 pas dans ma chambre, il aime me mettre la pression. C'est encore qu'un stupide jeu pour lui.

Je passe une main sur mon visage, j'ai les joues et le front en feu. Je sors et file dans la salle de bain me passer de l'eau froide. Je claque mes joues et fixe mon reflet dans le miroir.

Leiko: c'est pathétique de se laisser influencer par un mec comme ça.

Un horrible frisson s'empare de mon dos aux vilains souvenirs du collège qui s'immisce dans mon esprit. C'est vrai que la situation y est plus ou moins ressemblante... Mikio aussi m'avait posé un dilemme. J'avais pas été dans son sens et j'en ai payé le prix fort...

Mes mains se serrent autour du meuble, mes phalanges se font douloureuses mais je n'y prête pas attention. Je suis trop tendue, j'ai besoin d'extérioriser. Je fixe l'horloge et voit qu'il est 00h19, un peu tard pour un footing. Je déglutis et mes pieds commencent à s'agiter, il faut que je bouge!

Je sors en trombe de la salle de bain et me dirige directement vers mon armoire. J'enfile un gros jogging, attache mes cheveux en une queue de cheval, attrape mon portable et mes écouteurs et me dirige dans l'entrée. Je passe la première paire de baskets qui me tombe sous la main et sors sur le pallier. L'air est glacial et brûlerait presque ma gorge, mais à ce moment là cette sensation me procure un bien fou.

Je dévale les marches 2 par 2 tout en branchant mes écouteurs. Je lance ma playlist le temps de me décider de quel côté me diriger. Droite ou gauche ? Mes dents claquent légèrement et je décide de prendre à gauche. Mes pas s'accélèrent en même temps que le paysage autour de moi.

La musique qui est en train d'exploser mes tympans se marie parfaitement à la situation. Je serre les dents, l'air froid s'engouffre difficilement dans mes poumons.

Ma tête est complètement vide, je me concentre sur les paroles et le rythme des sons défilant dans mes oreilles. Aucuns passants ni voitures à l'horizon, je suis complètement seule dans la rue. En même temps, je suis la seule débile à faire un footing à cette heure là. Je grogne en m'apercevant que j'approche à grand pas des beaux quartiers.

Ces gens à la vie si parfaite connaissent-ils ce sentiment d'angoisse ? Est-ce que leur grosses maisons et grosses voitures ne sont pas qu'une façade ? Comment ils font pour avoir autant d'argent d'abord ? Ils trempent sûrement eux aussi dans des affaires louches.

Je m'affale sur un banc traînant sur le trottoir. L'air entre en moi et en ressors dans un rythme endiablé, je suis complètement essoufflée. Je ferme les yeux et jette ma tête en arrière, mains dans les poches.

Ça m'a fait un bien fou! Mon esprit est complètement vide... c'est une sensation tellement agréable et reposante. Je regarde l'heure sur mon téléphone, 01h36. Je soupire et fixe la rue qui s'offre à moi. Je déglutis et me relève, c'est le moment de faire le chemin inverse.

Le lendemain, 08h23

Je viens seulement de me réveiller, je suis complètement en retard mais j'avoue que c'est pas mon problème. C'est ce soir que je dois de nouveau faire face à Jiro, sauf que rien à bouger depuis hier. Je suis à fleur de peau, la boule d'angoisse logée dans ma gorge refuse de partir.

 « 𝑢𝑛 𝑗𝑒𝑢 𝑑𝑎𝑛𝑔𝑒𝑟𝑒𝑢𝑥 »        𝘤𝘩𝘪𝘧𝘶𝘺𝘶 𝘹 𝘰𝘤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant