Boum !

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(Attention, Il peut y avoir quelques scènes gênantes/ dérangeantes pour les âmes sensibles.)


Je me déplaçai donc, retournant à l'étage du dessous pour voir si ce que le couple de chirurgiens avait raison en ce qui concerne les enfants. A travers la porte je pouvais sentir une odeur nauséabonde qui prenait le dessus sur celle du désinfectant du bâtiment.
Je posai malgré tout ma main sur la poignée froide en fer, déjà rouillée à certains endroits, et ouvris la porte. Dans cette pièce les gamins étaient entassés les uns sur les autres comme dans un élevage industriel, le but était uniquement de faire de l'argent, pas de veiller sur leur bien-être, donc cela importait peu. Ce qui était bizarre c'est que comme prévu, ils ne parlaient et ne riaient pas. D'un côté cela me réjouissais. Mais d'un autre...un peu moins, des gamins en mauvaise santé ne se vendaient pas si bien. Ils avaient la peau terne, certains ne clignaient même plus des yeux, fixant le sol, se fixant entre eux, d'autre avaient des tics, se grattaient la tête à intervalle régulière, d'autre secouaient la tête.

Tous ses gamins avaient un problème.

Je m'enfonçai un peu plus au milieu de cet endroit, dans un coin, un enfant s'était ouvert la peau jusqu'au sang avec ses ongles, dans un autre une fillette se les arrachaient.

Arrachait ses propres ongles, sans pleurer. Aucun n'avait l'air d'avoir remarqué ma présence, l'air y était chaud et une ambiance vraiment oppressante y régnait, le manque de luminosité n'aidait pas, il y faisait très sombre.

Je m'accroupis à hauteur d'un qui fixait le mur.

« Oh. Ça va ? »

Il se mit directement à respirer plus vite et enfoncer ses ongles dans ses bras, tremblant comme s'il avait froid alors qu'il faisait plutôt chaud. Ces enfants étaient jeunes certains avaient même leur sac à dos scolaire avec eux.

Je me relevai, un peu étonnée, n'ayant pas eu de réponse, allant plutôt vers une fillette, et répétant le même schéma :

« Oh. Ça va ? »

Elle me fixa droit dans les yeux cette fois, ses iris étaient de couleur brunes, sombres, presque noirs.
Mais son regard était vide.

« Il va venir. » dit-elle avant d'ouvrir plus ses yeux et de m'attraper le poignet. « Il va venir il va venir il va venir » répétait-elle sans s'arrêter, me lâchant puis se mettant les mains sur les oreilles, basculant d'avant en arrière. « Il va venir il va venir » elle n'arrêtait pas de dire ça.

Il va venir...

« Qui ? » dis-je

« Le monstre, la bête. »

D'autres gamins commencèrent également à se mettre les mains sur les oreilles à l'entende de ses mots. Mais aucun ne pleurait, riait, ou avaient une expression sur le visage.

« Le monstre, c'est le monstre... » ses mots se transformaient en des bourdonnements résonnant contre les murs.

Un autre m'agrippa la cheville, manquant de me faire tomber sur les autres, tandis que plusieurs se mettaient à répéter le même mot 'monstre', je vis un petit se lever et dessiner sur le mur avec le sang du gamin qui se trouvait en dessous. Ils étaient si nombreux qu'ils rampaient, se tortillaient, pour se mouvoir.

C'était comparable à une boite de vers...des vers qui se déplaçaient, groupés, avec difficulté, pensant juste à soi-même.

Le mot était juste : grouiller.

Dans cette pièce les enfants grouillaient comme des insectes, pour certains, on ne distinguait même plus leur tête du reste de leurs corps. Le petit continuait de dessiner des motifs répétitifs jusqu'à ce que je réalise que c'était juste un escalier, non pas 'juste', c'était UN escalier, puis une petite fille à côté. Bien sûr, dans ce cas-là, je compris rapidement le sens de ses signes.

« Pourquoi dessines-tu ça ?? » Dis-je

Pas de réponse, juste un regard, puis un sourire. Alors qu'il donnait un coup de pieds dans le tas de vers grouillant à côtés de lui, là encore, aucun des gamins ne parlaient ou pleuraient, et pourtant, rien qu'avec ce coup-là vu la situation, certains avaient dû certainement mourir, étouffés sous le poids des autres.

Il prit à présent en mains la source de sa peinture, trempant son doigt dedans en guise de pinceau.

Merry-go-round /  Ran x Reader🌌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant