Limites fixées

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Hajime Kokonoï me repoussa finalement au bout de quelques minutes en remettant ses cheveux de côté.

« Pardon, on ne devrait pas faire ça. C'est mal, tu es censée avoir quelqu'un. »

Pardon ? En quoi c'était mal ? J'étais seule à présent.

« Comment ça ? » demandais-je en recoiffant également mes cheveux à la va vite. « Pourquoi arrêter maintenant ? »

« Car tu le regretteras. Ça ne sert à rien de faire ça maintenant... »

'Maintenant' ?

« Koko pourquoi tu te soucies de ça ? »

« Parce-que tu m'as approché sans réfléchir. » assura Koko. « Tu l'aurais regretté dans quelques temps comme c'était le cas en Russie. »

Peut-être qu'il avait raison car je n'avais pas pensé aux conséquences. En réalité j'étais totalement perdue et je pense que j'essayais juste de penser à autre chose que Ran après ce qu'il c'était passé.

« Je pense que je vais rentrer, c'est mieux comme ça. » dit Koko en se levant prêt pour partir.

Il va me laisser comme ça d'un coup ?

« Non, tu peux rester... si tu veux. Restes avec moi au moins ici tu seras sain et sauf. » C'était une demande plus qu'une proposition.

« On se reverra, c'est tout pour le moment, bye bye ! » me dit Koko en agitant sa main tout en referma la porte.

Je regardai donc la télé, mes jambes repliées près de moi comme si j'avais été seule depuis le début. Il y avait eu quoi de neuf ?


Ah mon 'ancienne' famille avait étrangement commencé à déborder, ça parlait de trafic d'enfant qui avait été découvert mais avec l'avocat qu'on avait Louis ne risquait rien.
Rien d'autres ? Ah si, une fusillade liée à une rixe pas loin de là où vit les Haitani.
J'alluma donc mon téléphone... et remarqua les appels d'Olivia. Cette femme m'avait appelé vingt fois...À ce train-là c'était du harcèlement. Ran avait également appelé, une fois.


Hm. Je n'avais pas envie de répondre, j'appela donc le vieux.

« Allô Vlad ? »

« Qu'est-ce que tu me veux à cette heure tardive ? »

« Oh rien. Juste savoir comment ça allait. »

« Comme toujours. Tu as eu de la visite ?» demanda le vieux.

« Comment tu le sais ? »

« Parce-que Dimitri n'a jamais préparé autant de salade. » fit remarquer Vladimir.

Il l'a remarqué !

Vladimir savait vraiment tout. Je posai donc une question, plus ou moins importante.

« Il reviendra ? »

«Penses à ton objectif, les hommes peuvent attendre. Pense à toi en premier et réfléchis un minimum, tu vois bien ce qu'il arrive. »

« Non, il arrive quoi ? »

« Tu ne regardes jamais les actualités ? Ton Louis a envoyé des hommes chez les Taiwanais, soi-disant pour te chercher. On dirait bien qu'il compte faire un carnage. »

Un carnage ? Il leur était arrivé quelque chose ??

« Ce n'est pas ma faute. Au pire qu'est-ce qu'ils peuvent faire ? » demandais-je avant de raccrocher, me rongeant les ongles frénétiquement. Je n'y étais pour rien, étant partie dans la nuit. Ce n'était pas ma faute !
Louis cherchait à les faire tomber eux, pas moi. Il me fallait du sommeil au plus vite, j'avais des pilules pour dormir quelques parts, je cherchai partout avant d'en trouver sur une armoire, je bu un grand verre d'eau avec plusieurs cachets. J'avais besoin de dormir et de penser à ça une autre fois. La dose normale étant six j'en pris dix.
Il fallait vraiment que je dorme, il y avait eu tellement d'évènements à la suite que mon cerveau ne suivait plus. Il me fallait un blackout total en réalité. Bien sûr c'était impossible de rester debout après avoir pris tout ça, j'alla donc me couché à nouveau quand putain encore une fois deux grandes mains m'attrapèrent.

POURQUOI faut-il toujours que deux grandes mains se mettent en travers de mon chemin !

« Pourquoi tu es revenu ? »

« J'ai oublié de ramener la nourriture avec moi. »

« Tu ne m'en aurais pas laissé ? » riais-je doucement. « C'est bon lâche moi »

« Tu peux à peine marcher » remarqua Kokonoï.

Ne t'inquiète pas ça ira...
Il me porta finalement, mettant un bras sous mes genoux et l'autre me soutenant les épaules.


« Tu as un pyjama ou quelque chose que tu peux enfiler autres que des habits de villes ? Si j'étais toi je me dépêcherais, tu vas tomber dans les pommes dans quelques secondes. Et je n'aimerai pas être accusé de certaines choses »

« Oui Koko le gros pull là-bas fera l'affaire. Je vais le mettre. »

Il tourna la tête par politesse, ce à quoi je ne m'attendais pas et comme il l'avait prévu je tomba directement après l'avoir mis.

« Ça va aller. Dors je resterai là... » chuchotât-il avant de modifier sa phrase. « Quoique non, moi aussi je vais dormir tant qu'à faire. »

Il se mit juste à côté de moi, hésitant à me prendre dans ses bras ou non. Finalement non.
Des heures entière se passèrent de cette façon et je dormis super bien. A mon réveil il était encore là, jouant avec mes cheveux. Si on apprenait à le connaitre il n'était pas si mauvais.

La vieille voyante avait raison, j'attirai vraiment les cœurs !!

« Tu as bien dormis ? » me demanda t'il voyant que j'étais complètement réveillée.

« Super bien, et toi ? »

« J'ai surtout réfléchis. Je pense que je peux rester ici tant qu'il ne se passe rien de plus. J'en ai parlé au vieux Vlad, qui m'a donné son feu vert. De toute façon il m'a dit que ta relation avec le Haitani n'était pas une bonne chose sur le long terme, soyons amis. »

Amis.


Je me rappelai une chose : Il embrassait un peu mieux que Ran, enfin hier c'était différent, pour le reste je ne savais pas. Je n'avais pas envie de savoir pour l'instant, comme il l'avait dit lui-même, il ne valait mieux pas commencer ce genre de choses.

« Tu as vu que l'un des Haitani s'est pris une balle aux faites ? Tu as regardé les infos encore hier ? »

Un Haitani ? Ran ? Rindou ?


« Lequel ? »

« Le grand. »

Ran.


Et comment se faisait-il que je n'en savais rien ? Bien sûr que je ne pouvais pas savoir si je n'avais pas regardé mon téléphone !! Je sautai dessus, regardant tous les messages même ceux d'Olivia.


« C'est ta faute », « tu vas foutres sa vie en l'air », « s'il meurt c'est à cause de toi », « ne reviens plus ici. » Elle avait juste écrit ce genre de textos, sans importance vis-à-vis de ce qu'il s'était passé.


Rindou aussi m'avait écrit « Ne reviens pas ici pour l'instant c'est trop dangereux. » Quant à Ran c'était un simple « Tu es où ? », « pourquoi tu es partie ? J'ai dit quelque chose de mal ? » suivit d'un autre « Ça va aller, ne reviens pas ici avant quelques temps, caches-toi où tu peux, je te retrouverai de toute façon. S'ils te trouvent ils te tueront direct. »

Même pas un 'je t'aime'

L'un me disait blanc alors que l'autre me disait noir. C'était bien beau, je décidai donc d'appeler Smiley.

« Il s'est passé quoi ? »

« Un paquet ont débarqués chez nous. » expliqua Smiley. « On nous a prévenus trop tard. Il y en avait déjà dans l'hôtel en quelques minutes ! Je suis parti directement avec Yuki. Rindou et Smiley ont protégés ce qu'ils pouvaient, de notre côté pas de pertes, environ 10 chez eux, on ne sait pas combien ils étaient. Et Ran s'est pris une balle, mais rien de grave ça ira. »

« Où ? »

Selon l'endroit ça risquait d'être grave.

« Pas trop loin du cœur mais il a eu de la chance. »

« Pour quelles raisons ?! » demandais-je encore, continuant cet interrogatoire.

« Aucune idée, c'étaient des hommes de Louis on sait juste ça. Et comme ils te cherchaient Ran pensait que tu étais encore ici... »

Koko écoutait toute la conversation sans réagir, comme s'il savait déjà tout, ne paraissant vraiment pas intéressé par la famille des Haitani.

« Alors ? J'ai bien fait de poser des limites non ? » Questionna Koko une fois l'appel terminé.

« Oui... » murmurais-je sans être persuadée. « Hajime... Je suis désolée. »

Je l'étais effectivement. Maintenant que Ran était souffrant mais mes sentiments envers lui n'étaient plus aussi fort qu'avant.


« Donc on ne franchit pas de limites ? » demanda Koko sans me regarder.

Cette question était un vrai piège, car là de suite, je les aurai franchiessans hésiter. Il était juste à côté de moi, si je ne l'embrassai encorepersonne ne l'apprendra il avait raison.
Même s'il rigolait juste, moi j'étais sérieuse repensant à ce que m'avais dit Maria : que je vivais uniquement pour le sexe et l'argent, que ma vie n'avait plus lieu d'être une fois mon statut perdu.

« Tu es sûre ? »

« Hm ?? » fit Koko en cherchant à comprendre la signification de ma question.

« Que ça ne se saura jamais, si on franchit les limites fixées ? »





Merry-go-round /  Ran x Reader🌌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant