Chapitre 5

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Au cours de la soirée, je me décide à aller voir Malik. Il discute avec d'autres jeunes du clan. Je m'approche timidement de lui.

- Salut.

Il se tourne vers moi en souriant.

- Tiens, mademoiselle est décidé à me parler...

Je lève les yeux au ciel.

- Pitié, ne te fais pas prier.

Je le tire par la main et l'entraine à l'écart pour discuter.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je demande. Tu n'étais pas invité.

- Oh, parce que c'est toi qui décides qui est invité ?

- Entre-autre.

- Je suis venu m'excuser.

- Tu es venu te faire bien voir devant mon père.

- Non Talia, je t'assure, je suis sincèrement désolé. Je n'aurai pas dû aller parler à ton père. C'était déplacé.

Je le dévisage cherchant à savoir s'il est sincère.

- Je ne souhaitais pas que vous vous disputiez, reprend-il. 

- Ce n'est rien. Mais ne me parle plus de mariage, ni de politique.

- OK, très bien.

Je souris.

- Tu es très belle, me dit-il.

- Merci.

Je vois mon père venir vers nous.

- Ne dis rien de stupide, je souffle à Malik.

- Mes enfants, je suis ravie de vous voir tous les deux avec le sourire, nous dit mon père.

- Monsieur, quelle belle soirée.

- Merci Malik. Je n'entends que des compliments sur vous deux.

- Merci papa, c'est vraiment gentil mais...

- Pourquoi ne pas vous isoler un peu tous les deux, loin de toute cette agitation.

- Je ne crois pas que ce soit...

- C'est nécessaire, me coupe-t-il.

Je le fixe avec insistance, il soutient mon regard.

- Monsieur, si vous permettez..., commence Malik.

- Non, c'est bon, je dis. Allons prendre l'air, je reprends.

Je prends la main de Malik et l'entraine en forêt.

- Talia, je suis désolé, dit Malik.

- Non, c'est moi qui suis désolé, mon père est super lourd.

Nous marchons jusqu'au lac et nous asseyons au bord de l'eau. Je trempe mes pieds dans l'eau et fixe la cascade face à nous.

- De quoi tu rêves Talia ?

Je souris.

- Je n'ai pas de rêves.

- Allez, on a tous un rêve.

- C'est quoi le tien ?

- T'épouser

J'explose de rire.

- Tu es insupportable.

- Je sais. Il y a des trucs que tu aimerais faire dans ta vie ?

- Si je le pouvais je voyagerai et je créerai un élevage d'ours.

Il rigole.

- OK, je retire mon rêve.

Je souris.

- J'aimerai que mon père soit fier de moi, je dis plus sérieusement.

- Moi j'aimerai être un aussi bon chef que mon père.

Je m'allonge et observe les étoiles. Il fait de même. Nous restons un long moment à contempler le ciel étoilé puis Malik se relève.

- Je vais rentrer, je te laisse profiter de la fête.

Je me lève à mon tour.

- Merci d'être venu

Il sourit.

- On se voit plus tard.

J'hoche la tête et le regarde rejoindre son clan. Je rentre. Sur le chemin, je rencontre Simon, adossé contre un arbre.

- Salut, dit-il.

Je m'approche de lui.

- Je vous croyais parti.

- On a décidé de rester. La région est sympa.

- La région est surtout dangereuse et vous finirez par vous faire repérer par l'un des clans. Pas sûr qu'ils soient compréhensifs de votre situation.

- Tu l'as bien été toi.

- Moi je ne suis qu'une simple villageoise.

- Je crois que tu es plus que ça.

- Je t'assure que non, je dis en souriant. Moi je n'ai aucune responsabilité concernant la sécurité du clan alors...

- Tu as de l'instinct, tu es intelligente.

Je le fixe surprise.

- Tu ne me connais pas.

- Non, c'est vrai mais tu m'intrigues, dit-il en souriant.

Je me rapproche de lui.

- Je t'intrigue ?

- Tu es différente des autres.

Je souris.

- ça, ce n'est pas faux, je ne suis pas sûre que tu croises une autre fille avec un aussi mauvais caractère.

Il sourit.

- Soyons amis, propose-t-il.

- Ok, mais promettez d'être discret.

- Ne t'en fais pas pour nous.

- On se voit demain alors, peut-être.

- Peut-être, sourit-il.

Je souris et rentre. Je le sens me suivre jusqu'au camp avant de disparaitre. Je rentre directement chez moi, je n'ai plus envie de trainer à la fête. J'ouvre la porte et vois une paire de chaussures d'homme près de la porte, surement celles d'Edouard, j'entends du bruit dans la chambre d'Ela. Je dépose moi aussi mes chaussures et mes armes près de la porte et retrouve ma chambre.   

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