Clans

Chapitre 15

Ela et moi parcourons la forêt pour vérifier qu'aucun sauvage ne rôde près du clan lorsque Malik surgit devant nous, je recule surprise.

- Tu es un idiot ! Je m'exclame.

- Pour une fois que c'est moi qui te surprends, sourit-il.

Je range mes épées.

- Je pars en repérage, me prévient Ela.

J'hoche la tête et la regarde partir.

- J'ai appris pour l'attaque des sauvages, dit Malik

- Oui, ils ont mis le feu au garde-manger

- Beaucoup de dégâts ?

Je reprends à marcher, il me suit.

- Les trois-quarts des provisions sont immangeables.

- Tu l'avais senti venir...

- J'ai toujours dis à mon père qu'on stockait trop.

- ça va aller ?

- Oui, nos chasseurs sont partis à l'aube chasser.

- Tu lui as parlé du mariage ?

- Ne me mets pas la pression Malik. Je ne compte pas lui en parler.

- Tu vas attendre qu'il te marie à Alexio ?! S'énerve-t-il.

- Je surveille le clan nordique, ils ne bougent pas.

- Jusqu'au jour où ils attaqueront et prendront au piège ton père. Je pensais que tu acceptais notre mariage, dit-il agacé.

Je m'arrête et le fixe.

- Je n'ai pas dit que j'acceptais notre mariage. On a dansé ensemble Malik, rien de plus.

- Devant ton père...

- De toute façon avec toi tout n'est que manipulation. On ne pouvait pas simplement profiter de la soirée. Il faut toujours que tu y vois une stratégie pour influencer mon père. C'est vrai que je t'ai laissé te rapprocher de moi et que j'ai sous-entendu être ouverte au mariage parce que j'ai réfléchi ; me marier avec toi est surement la décision la moins pire pour mon clan et pour moi mais ne crois pas que j'en ai envie.

Il me fixe.

- Ne crois pas que je vais aller voir mon père pour lui dire que je veux me marier avec toi, tu rêves. S'il pose le contrat sur la table, je ne fuirai pas, pour ne pas le trahir mais c'est toujours à contre-cœur que je vais signer, j'explique.

- Tu ferais pourtant mieux d'agir et vite, parce que les négociations sont très tendues.

- Alors proposez quelque chose d'intéressant à mon père ! Ce n'est pas ma faute s'il traine autant à signer ce foutu papier et s'il y a autant de concurrence avec les clans du Nord. Tu crois que mon père est immonde au point de vouloir me marier avec Alexio ?! Mais il sait que ce qu'eux proposent est bien plus intéressant que ce que vous vous proposez.

- Si ton père traine autant c'est parce que tout l'or du monde ne vaut rien comparé à toi ! Il n'arrive pas à se faire à l'idée de te marier contre ton gré ! C'est toi qui fais barrage !

Je le dévisage.

- Alors ça me plait ! Je m'exclame. 

- Tu es tellement égoïste !

- Et toi tu peux être tellement con !

Il s'en va. Je regarde la forêt, vide. Un silence étrange règne. Je sors mes épées. J'entends le craquement d'une branche et siffle Ela. Nous avons un code juste à nous. Je vois une dizaine d'hommes à cheval approcher rapidement vers moi. Je m'envole dans un arbre et sors mon arc et une flèche. Ce sont des hommes de la royauté, je les reconnais par le saut royal qu'ils portent à leur chemise. Je vise un premier garde et le tue avant d'en tuer un deuxième. Ela me rejoint. Je la vois s'arrêter dans un arbre pas loin. Je vole et plante ma flèche dans un garde. Il tombe de cheval. L'animal s'enfuit. Les autres s'affolent et les gardes descendent de leur monture. Je descends devant eux, suivis par Ela et nous commençons à nous battre.  

Ela et moi rangeons nos armes et prenons le temps de respirer. Je remarque une vilaine entaille sur son bras.

- On devrait rentrer soigner ça.

Elle hoche la tête.

- Tu ne les as pas vu venir ? je demande surprise.

Elle était resté dans le coin et connaissant Ela elle aurait dû les repérer bien avant qu'ils ne me trouvent. 

- J'étais... préoccupé...

- Par quoi ?

- Edouard, il est réapparu, dit-elle en souriant.

Je souris.

- Par magie ?

- Presque, il est apparu sur son cheval, tel un prince, il était craquant, j'avoue.

- Tu t'es laissé charmer ?

- Non, j'ai bien l'intention de le faire attendre.

Je souris.

- Et Malik, il a disparu avant le combat ? Me demande-t-elle

- On s'est disputé.

- Pour changer. 

- Il est insupportable. Il me met la pression pour ce mariage. 

- En plus il sait très bien que nous les femmes n'avons aucun pouvoir dans ces négociations, s'agace-t-elle.

- Déjà il devrait s'estimer heureux que j'accepte qu'on signe ce contrat. Je ne vais pas en plus aller supplier mon père pour qu'on le fasse rapidement. Il est fou !

Elle sourit.

- Tu as raison.

Nous rentrons toutes les deux.