Chapitre 29

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Je suis réveillée par la lumière du soleil qui perce à travers la fenêtre. Je reconnais mon ancienne chambre, chez mon père. Je me redresse et suis surprise par une violente douleur à la hanche. Je prends le temps de m'observer. J'ai été lavée. Une importante bande couvre mon bras et une partie de ma jambe gauche. J'ai quelques autres pansements et un conséquent à la hanche justement. Je m'assois doucement. Ma tête tourne légèrement. Les images de la veille me reviennent en mémoire : Les portes qui s'écroulent, les remparts au sol, le camp en feu, les arbres tombés, les corps étalés sur l'herbe grillée. Je ferme les yeux souhaitant les effacer, penser à autre choses, mais les images persistent. Mon grand-père entre dans ma chambre avec un plateau et de quoi manger.

- Bonjour ma puce, comment te sens-tu ?

- Comment va Ela ? Je demande rapidement.

- Ela va bien, elle n'est pas encore réveillée mais elle a été prise en charge à temps.

Je soupire de soulagement.

- La flèche est passée à quelques centimètres de son cœur, m'indique-t-il.

Il s'approche de moi, pose le plateau sur le lit et me sert dans ses bras.

- Nous sommes très fiers de toi, tu as fait preuve d'un grand courage.

Je souris.

- Tu as faim ? Me demande-t-il. 

- Pas vraiment.

- Il faut se forcer chérie, pour reprendre des forces, insiste-t-il.

Je souris timidement et accepte de manger un peu.

Mon grand-père passe une bonne partie de la journée avec moi, me chouchoute, m'aide à m'habiller puis je lui demande de sortir dehors. Il refuse d'abord mais cède sous mon insistance. Avec son aide je fais quelques pas, boitant un peu à cause de ma hanche. Puis j'arrive à marcher. C'est un peu douloureux mais supportable. J'observe d'abord le camp par la terrasse de la cabane et constate les dégâts de la veille. Il ne reste plus rien du village, tout a brûlé. Les décombres jonchent encore le sol. Les arbres tombés sont en train d'être coupés et évacués. Mais je remarque que déjà beaucoup d'habitants s'attèlent à restaurer le camp. Les remparts et la porte sont en train d'être redressés et consolidés. Les débris sont rassemblés, on se prépare à reconstruire des cabanes. Papy et moi descendons de la cabane et rejoignons le cœur du camp. Nous observons le village tristement. Papy passe son bras dans mon dos.

- ca va aller, ne t'inquiète pas, on reconstruira très vite, essaie-t-il de me rassurer.

- Mais tous ces Hommes morts...

- Mais toutes ces personnes sauvées...

Je souris de son optimisme. Nous observons le village quelques minutes. Benjamin vient vers nous. Il me sert dans ses bras.

- Heureux de voir que tu vas bien.

- Moi aussi.

Il m'apporte une ceinture, plusieurs lames, une hachette, deux poignards, deux épées et de nouvelles flèches.

- Te voilà à nouveau équipée.

Je souris, touchée par son attention.

- Merci.

- Se sont les meilleures.

- C'est gentil.

Papy sourit et Benjamin m'aide à m'équiper.

- Allez, rentrons.

- Je vais aller au lac un peu, prendre l'air.

- Fais attention, si tu ne sens pas bien siffle et quelqu'un viendra te chercher.

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