Chapitre 65

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Le reste du groupe rentre tard d'exploration dans la soirée. Benjamin et Edouard prennent de mes nouvelles auprès de mon père et Ela vient me voir rapidement avant de rentrer chez elle. Le lendemain matin, Ela et moi nous retrouvons au lac pour nous laver. Me baigner me fait beaucoup de bien.

- Ton père avait l'air content de nous, dit Ela.

- Oui, je pense.

- Tu voudras y retourner ?

- Non, pas tout de suite.

Elle me regarde surprise.

- Je vais me concentrer sur ma maison.

- Nous continuons les travaux de la nôtre cet après-midi, Edouard a quelques jours de repos et Kery viendra nous aider.

- Super.  

- Qu'est-ce qu'il s'est passé hier, lorsque tu as disparu ?

- J'ai été attaqué par trois hommes, du même groupe que ceux étant venu piller le clan il y a peu. Ils avaient le même médaillon autour du cou.

- Alors ils vivent dans cette forêt ?

- Oui, dans des galeries souterraines. Je les ai tués et les ai fouillés mais de nouveaux sont arrivés et m'ont pris en chasse. Ils m'ont touché avec une flèche empoisonnée.

- Qu'as-tu trouvé sur eux ?

- Un tatouage sur leur main, un numéro.

Elle me regarde surprise.

- Et, ne le répète pas mais ils avaient mon portrait de dessiné sur une feuille de papier.

- Ils te cherchaient... 

- Oui, je pense.

- Parce que tu es la fille de Léandro ?

- J'imagine ou parce qu'ils m'ont vu me battre l'autre jour peut-être.

- Ton père est au courant ?

Je secoue la tête en signe de négation.

- Je ne préfère pas lui dire pour l'instant. Je ne veux pas l'inquiéter et qu'il me restreigne encore.

- Mais Talia, ils reviendront peut-être par ici. Et s'ils arrivaient à t'attraper ?

- Je ferai attention.

- C'est tout de même dangereux.

- Ela, ça ira ne t'inquiète pas.

- Tu vas prévenir Kery ?

J'hausse les épaules.

- Je ne sais pas, peut-être.

- J'ai l'impression que lui et toi vous rapprochez de plus en plus.

- Je l'aime bien, c'est vrai, je dis en souriant.

- Et il t'aime bien.

- Je crois oui. Il m'a embrassé avant qu'on parte en exploration.

- Vraiment ?

- Oui et j'avoue que ça m'a plus.

- Et Simon ?

- Je ne le reverrai pas, je ne veux pas y penser. Je suis prête à passer à autre chose.

Elle sourit.

- Tant mieux.

Nous terminons de profiter de l'eau fraiche du lac et nous rhabillons, je remets le tissus autours de mon bras en écharpe pour le soulager et décide de rejoindre ma cabane. Je ne peux me servir que de mon bras droit pour voltiger, je suis donc restreinte dans mes déplacements. Je monte en haut de l'arbre où se trouve ma maison et fais le tour, rien n'a bougé. Je commence à rassembler les planches pour le sol de la mezzanine lorsque Kery me rejoint.

- Salut, qu'est-ce que tu fais là ? Me demande-t-il  

- Je continue les travaux.

- Avec un bras en moins ? Demande-t-il en haussant les sourcils.

Je souris.

- Je peux faire pleins de choses avec seulement un bras.

- Tu devrais être chez ton père.

- Pour quoi faire ? M'ennuyer ? Je suis mieux ici. Et au pire si je ne peux rien faire, je te regarderai travailler, c'est plutôt agréable.

- Moi je suis agréable à regarder ?

- Oui, tu es très agréable à regarder. En plus aujourd'hui tu vas courir parce qu'Ela m'a dit que tu t'occupais aussi de leur maison donc ça va me faire beaucoup rire de te voir débordé.

- Je ne suis jamais débordé.

- Tu aimes tout faire pour que tout soit parfaitement bien fait.

- Pas comme toi.

- Moi j'aime bien faire les choses mais je me prends moins la tête que toi, je ne suis pas à cheval sur quelques petits défauts.

- Sinon, je m'occupe seulement de leur maison.

- Super, ça me laissera toute la liberté d'avancer ici, je dis en souriant.

- Tu me rends fou, soupire-t-il.

- On va passer une super journée, je souris.

Je sors l'objet trouvé sur le corps de l'un des hommes de la forêt rencontré hier et lui montre.

- Est-ce que tu sais ce que c'est ?

Il prend l'objet et l'observe attentivement.

- Non.

- Je l'ai trouvé sur l'un des hommes de la forêt.

Il le tourne dans tous les sens.

- Tu as essayé de l'ouvrir ?

- Non, je voulais qu'on le fasse ensemble.

Nous nous asseyons tous les deux au sol. Il appuie sur un bouton et de la lumière luit de l'objet.

- Wow..., je dis.

- ça fait de la lumière.

Il l'éteint et sort un tournevis de sa poche, il ouvre l'objet et découvre un boitier brûlant à l'intérieur.

- Quelle est cette forme d'énergie ? Demande-t-il.

- Ce n'est pas de l'énergie solaire. Peut-être de la géothermie.

- Tu crois qu'ils auraient réussi à en produire ?

- C'est possible. On devrait attendre que le boitier refroidisse et l'ouvrir ensuite pour en savoir plus.

Il hoche la tête.

- Tu as montré ça à ton père ?

- Non, ça ne l'intéressera pas, sauf si j'arrive à reproduire cette forme d'énergie mais sinon il me dira que c'est sans intérêt.

- Bel trouvaille en tout cas.

- Merci.

Je relève les yeux vers lui.

- Alors, tu me la construit cette mezzanine ?

Il sourit et nous nous mettons au travail. 

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