Chapitre 55

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Kery m'invite dans son clan pour assister à un feu de camp. Il me fait faire le tour du village. Je comprends rapidement que j'aurai peut-être dû laisser mes armes chez moi car j'ai l'impression que ça dérange. Voir une fille armée est peu commun, surtout dans les autres clans. Je suis habituée aux regards accusateurs mais je ne veux pas mettre Kery mal à l'aise. Ils ont un très beau camp, plus grand que le nôtre en superficie mais parce que leurs maisons sont sur la terre ferme. Seule une cabane a été construite dans un arbre et il s'agit de celle de Kery, il me la fait visiter. Je peux voir qu'il en est fier à travers son regard. Une fois en avoir fait le tour et après qu'il m'est montré quelques unes de ces inventions pour faciliter le quotidien, il prend ma main pour m'entrainer avec lui et nous nous asseyons près du feu. De la musique résonne dans le camp.

- On dirait que tu es reconnu ici, dit-il en souriant.

- Ce sont mes armes qui dérangent surtout. Je suis désolé, j'aurai dû les laisser chez moi avant de venir.

Il fronce les sourcils.

- Tu ne devrais pas changer qui tu es pour les autres.

- Je ne veux pas t'embarrasser.

- ça ne me gêne pas. Comment crois-tu que j'ai été regardé lorsque j'ai déployé mes ailes d'acier et volé à travers la forêt la première fois ?

Je souris soulagée.

- Vous avez un très beau camp, je le complimente.

- Pas aussi beau que le vôtre.

- Il a son charme.

Il sourit.

- Tu es contente de l'avancée des travaux ? Me demande-t-il. 

- Oui, on avance bien. J'ai tellement hâte de pouvoir m'installer.

- J'imagine. Je ne pourrai pas venir demain mais je serai là dans deux jours.

- Ok, très bien, je réponds en souriant.

Je vois le chef du clan, Thomas, s'approcher de nous. Kery et moi nous relevons pour le saluer.

- Bonjour Talia.

- Bonjour monsieur.

Il me sert la main.

- Je suis très heureux de t'accueillir ici.

- Vous avez un très beau camp.

- Tu remercieras ton père pour les accords signés avec la royauté. C'est un réel soulagement.

J'hoche la tête. Je le vois regarder fixement Kery comme un avertissement.

- Passez une bonne soirée les enfants, termine Thomas.

Je souris et me rassois avec Kery.

- J'ai vu comment il t'a regardé, je dis. Sache que je n'accorde aucune importance à ma place de fille de chef. Je ne m'intéresse pas à la politique. Je suis comme tout le monde. Je ne veux pas que tu te mettes la pression avec moi.

Il sourit.

- Il ne m'impressionne pas, je n'ai pas peur de lui. Je resterai naturel avec toi.

Je souris. Ses yeux transpercent les miens, leur couleur noir brille.

- Je ne changerai pas avec toi, dit-il.

Je baisse les yeux troublée.

- Merci.

Soudain, un sifflement me parvient malgré la musique. Je me lève. J'écoute et entends l'appel de mon clan.

- Je dois y aller, c'est un appel de mon clan. On se voit plus tard, je dis précipitamment.

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