Chapitre 47

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Nous arrivons au clan Grignoit dans l'après-midi et nous présentons. On nous laisse entrer. Nous aidons à reconstruire les maisons en bois. Je leur donne des techniques de construction, propres à chez nous et leur montre comment créer quelques gadgets pour repousser l'ennemi en cas d'une nouvelles attaques. Nous passons un bon moment. Nous rentrons tard le soir, mon père m'attend.

- Comment vont-ils ?

- Ils reconstruisent progressivement mais ils craignent une nouvelle attaque rapidement.

Il s'approche de Benjamin.

- Forme un groupe de soldat pour partir sécuriser la frontière dès demain.

Benjamin hoche la tête. Nous rentrons.


Le lendemain matin, j'enfile un débardeur noir et un short en jean bleu clair troué. Je prends ma ceinture armée. Je quitte le camp. J'observe au loin la royauté partir sécuriser la frontière. Je pars pour ma part vers l'est. Soudain, alors que je suis arrêtée sur une branche d'arbre, Simon apparait devant moi, sur la branche. Je le regarde surprise.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je demande

- J'avais besoin de te parler.

Nous nous asseyons tout les deux à cheval sur la branche, l'un en face de l'autre. Je le fixe attendant qu'il parle.

- Je suis désolé Talia, j'ai été injuste avec toi l'autre jour. J'ai eu peur quand je t'ai vu sur nos terres, peur pour toi. Je connais notre garde, je sais sa sévérité, je sais sa brutalité. J'avais peur qu'il t'arrive quelque chose.

- C'est pour toi que tu as eu peur, je réponds froidement.

- Non, enfin si un peu mais parce que je sais que si tu te faisais prendre je serai obligé de confronter mon père et d'utiliser tous les moyens possibles pour te sauver.

- Non, c'est faux, tu me laisserais en prison ou être exécutée.

- Non, je ne pourrai pas, se serait au-dessus de mes forces. Je sais que je te sauverai, qu'importe ce que ça implique. Je t'aime Talia.

Je sens mon cœur manquer un battement. Je le regarde, les yeux brillants, incapable de dire quelque chose.

- J'admire la personne que tu es mais j'ai tellement peur qu'il t'arrive quelque chose. Et ce sentiment que j'ai ressenti en te voyant là-bas m'a rendu fou de rage.

Je baisse les yeux.

- Je suis désolé, c'est moi qui ai été injuste. Je suis curieuse, j'ai besoin de découvrir, de comprendre comment les autres vivent, fonctionnent. Et j'ai besoin du danger pour vivre. J'aime prendre des risques. Je ne pensais pas que ça t'affecterait autant de me voir là-bas. Mais je ne pourrai te promettre de ne pas y retourner.

- Talia, je ne veux pas t'interdire quoi que ce soit. Mais je t'en supplie, fais attention.

- Je fais attention.

- Ce ne sera jamais suffisant pour me rassurer.

Je souris.

- Tu m'as manqué, je dis.

- Toi aussi.

Je le sers dans mes bras.

- Je n'aime pas quand nous nous disputons.

- Moi non plus. Surtout quand Malik se rapproche de toi.

- Tu es jaloux ? Je demande en souriant.

Il détourne le regard.

- Alors, qu'as-tu prévu de faire aujourd'hui ? Me demande-t-il.

- Ne change pas de sujet.

Je me rapproche de lui.

- Tu es très mignon quand tu es jaloux.

Je repousse une poussière sur son costume.

- Nous pourrions passer la journée ensemble, je propose.

- Avec plaisir.

- A moins que tu ais des obligations, plus importantes.

- Tu es bien plus intéressante.

Il approche son visage du mien. Je souris. Mon cœur s'emballe.

- Tu m'aimes, je souffle.

- ça m'a peut-être échappé.

Je souris.

- Moi aussi je t'aime, je souffle.

Je vois le vert de ses yeux se tinter. Il approche son visage du mien pour m'embrasser mais je sens quelque chose venir s'enfoncer dans mon abdomen et baisse la tête. Je fixe cette flèche, enfoncée sous ma poitrine. Je sens mon souffle se couper et tombe contre Simon qui me regarde sous le choc. Le saut royal est clairement visible en haut de la flèche. Je me sens tomber dans les bras de Simon et perds connaissance. Il me rattrape, me prend dans ses bras et s'envole. Les nouveaux voltigeurs sont en mesure de supporter deux poids d'Hommes.


Simon vole jusqu'au camp de Talia, pénètre à l'intérieur, suivis par les gardes du clan, il se rend directement à la cabane du chef. Il rentre à l'intérieur. Léandro se retourne, fixe Simon puis regarde Talia.

- Je suis désolé, souffle Simon

Léandro s'approche rapidement d'eux, prend sa fille dans ses bras.

- Talia...

Il caresse son visage, pose sa main sur son débardeur taché de sang. Alphonse sort sur la terrasse retenir la garde.

- Sachez que nous étions sur votre territoire, à quelques kilomètres à l'est, dit Simon.

Léandro allonge Talia sur la table. Alphonse siffle les médecins.

- Sauvez-là.

- Fuis, dit Léandro à Simon. Va-t'en. Passe par derrière.

Simon le dévisage surpris.

- Fuis avant que la garde n'entre, insiste-il. 

Alphonse rentre et le guide par sa chambre. Il lui montre comment échapper à la garde. Les médecins arrivent, prennent en charge Talia. La garde vient entourer la maison. Benjamin se présente à Léandro.     

- Prépare la garde et les chasseurs. Si Talia ne s'en sort pas vivante, on entre en guerre contre la royauté, dit Léandro sévèrement.

Benjamin hoche la tête.     

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