Chapitre 63

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La forêt est très humide et très froide la nuit, j'ai beaucoup de mal à me réchauffer. Nous veillons toute la nuit, discutant, rigolant, partageant nos expériences. Lorsque l'air se réchauffe nous reprenons la route. Kery et moi marchons devant.

- Tu sais qu'une fois installée tu devras faire attention, les clans vont essayer de se rapprocher de toi pour convenir d'une alliance, me prévient-il.

- Je n'accepterai pas d'alliance. Je suis moi-même issu d'une alliance avec mon père. Je ne fais pas de politique, je ne veux pas être un clan. Si j'ai construit ma maison à l'extérieur du clan c'était pour éviter le mariage forcé, si Ela m'a rejoint c'est parce qu'on ne vit pas l'une sans l'autre mais le camp ne s'agrandira pas, je veux continuer de seulement dépendre du clan de mon père.

- Pourquoi ?  

- Parce que ça ne m'intéresse pas. Je ne veux pas être cheffe, gérer le fonctionnement d'un clan, faire de la politique. Je veux vivre ma vie comme je l'entends. Par moment ça m'a effleuré l'esprit mais j'ai trop peur de perdre ma liberté.

- Je comprends. Mais tu vas être approché, prépare-toi

- Je ne savais pas que tu t'intéressais à la politique, je dis en souriant

- Je ne m'intéresse pas à la politique, j'ai d'autres préoccupations mais je m'intéresse à toi et je ne voudrai pas que des clans trop ambitieux viennent briser ce que tu as construit.

- Oh tu t'intéresses à moi ? Je demande en souriant.

- Oui, dit-il en me fixant dans les yeux.

Je détourne le regard troublée et souris. Il sourit.

- J'adore te déstabiliser, c'est très drôle.  

Soudain, je suis surprise par un bruit étrange. Je tourne la tête vers la droite. J'entends alors un hurlement de loup. Nous nous arrêtons tous.

- Il ne doit pas être loin, souffle Benjamin.

Un gaz gris envahis la forêt. Nous tentons de protéger notre visage avec nos vêtements et bras. Lorsque je relève la tête je ne vois plus rien, la fumée grise est beaucoup trop épaisse. Soudain, je sens quelque chose me percuter violemment. Lorsque je rouvre les yeux je me trouve dans un endroit très sombre. Je me retourne rapidement et découvre un homme, portant un masque en bois de la forme d'une tête de renard. Il est couvert par de la fourrure de loup. Derrière moi se tiennent deux hommes, habillés similairement. Je sors mes deux épées. Je vois de la terre tout autour de nous et comprends que nous sommes dans une galerie souterraine éclairés par des lanternes au plafond.

- Qui êtes-vous ? Je demande  

Je n'obtiens aucune réponse.

- Comprenez-vous la langue que je parle ? Je réessaie.

Ils ne parlent pas. Celui m'ayant enlevé me fait signe d'avancer, je ne bouge pas. Il sort alors son épée et s'approche de moi. Je contre un coup et le poignarde. Je me retourne et pousse un autre avec mon pied pour le faire reculer. J'attaque le second et tente un coup d'épée qu'il esquive. Je prends un violent coup de poing dans le ventre. Je me rapproche de lui et lui enfonce mes épées dans le thorax. Je tue le dernier et me penche au-dessus de leurs corps cherchant des indices. Sur leur main je trouve une cicatrice, un numéro. Dans leur poche, un papier avec mon visage dessiné, ils me cherchaient précisément. Je trouve le même médaillon que déjà vu sur certains de leurs congénères, autours de leur cou. Je trouve plusieurs types d'armes que je connais déjà. Ils ont un boîtier accroché à leur ceinture, sûrement leur manière de se déplacer. Je leur vole un engin dont je ne connais ni l'existence, ni la fonction. J'entends alors du bruit et commence à courir. Je dois trouver une sortie, une ouverture à cette galerie. Je suis alors visé par des tirs de flèches. L'une d'elle s'enfonce dans mon omoplate et je sens un liquide visqueux couler le long de mon dos. Je dois me dépêcher, la flèche était sûrement empoisonnée. Je cours sans trouver d'issu, je sens peu à peu mes muscles se tétaniser. Je trouve alors une plaque au plafond. Je saute et la pousse. Je me hisse à l'extérieur. Je siffle le clan en espérant qu'on m'entende. Je ne sais ni où je suis, ni comment me repérer. Je cours à l'aveugle vers ce qui me semble être la direction du retour. J'entends siffler Edouard et me rapproche mais cette forêt est tellement sombre. Je chute soudainement au sol et sens mes jambes se paralyser. Elles deviennent d'abord très lourdes puis je perds totalement la sensibilité. Je sens la paralysie gagner peu à peu tout mon corps. Je commence à ressentir des difficultés à respirer et perds connaissance.     

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