Chapitre 62

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Nous arrivons quelques temps plus tard devant la forêt noire qui se dresse sur des kilomètres de terrains. Nous observons tous cette forêt très sombre d'où des bruits étranges et effrayants nous parviennent. Je fais un pas en avant mais me retourne ne me sentant pas suivis.

- On ne va pas entrer là-dedans, dit Benjamin.  

- Si, on va même la traverser, je dis.

- Il en est hors de question

- Tu as peur ? Je demande en souriant

- C'est trop dangereux. Je ne veux pas mourir des mains de ton père quand je lui aurai rapporté ton cadavre.

- Évidement, j'aurai dû m'en douter. Très bien, attends-nous là

- Talia, c'est vraiment nécessaire ? Me demande Edouard.

- Je n'annoncerai pas à mon père qu'on est parti deux jours pour abandonner devant cette foutue forêt. Il serait déçu, encore.

- Tu n'as rien à prouver Talia, dit Ela.

Je lève les yeux au ciel.

- Attendez-moi là alors

Je déclenche mon voltigeur et m'envole. Je sens ma corde s'accrocher à la branche d'arbre mais elle craque et je chute rapidement. Je lance le deuxième voltigeur plus bas et amortie ma chute. Ela me rejoint.

- Ça va ?

- Les arbres sont morts on ne peut pas voltiger

Je renroule mes voltigeurs. Kery nous retrouve, à pied, son épée à la main.

- Qu'est-ce qu'il fait chaud..., souffle-t-il.

Je prends le temps d'observer la nature autours de nous. Le climat dans la forêt est très chaud et très humide. Les arbres sont noircis. Edouard qui nous a suivi casse une branche.

- Tu crois vraiment qu'il puisse y avoir une quelconque forme de vie ici ? Me souffle Ela.

- Peut-être pas, mais au-delà j'en suis convaincu.

Le sol est jonché de racines, de lianes et de boue. La lumière du jour ne perse pas à travers les innombrables branches arbres. Il fait très sombre. J'avance d'un pas. Benjamin et ses gardes nous rejoignent. Benjamin me fixe. 

- Ne fais aucun commentaire

Je souris, ravale ma réplique et continue d'avancer. Je sors mes deux épées.

- On ne voit presque rien, murmure Kery

- Je n'aime pas du tout cet endroit, se plaint Benjamin.

Nous continuons d'avancer, je dégage le passage des buissons avec mes épées.

- Comment on va faire pour se souvenir d'où l'on vient ? Me demande Ela.

- Ne t'inquiète pas, on retrouvera. 

Je mémorise certains éléments pour me rappeler : un tronc d'arbre sectionné, des racines entremêlées. Soudain, j'entends un craquement, je m'arrête. Ils s'arrêtent tous derrière moi. Je vois alors apparaître deux yeux jaune, brillants dans l'obscurité. J'entends le sifflement d'un serpent. Il se grandit et je le découvre un peu plus dans l'obscurité. Je n'en ai jamais vu de pareil. Il doit être long de plusieurs mètres et est aussi large qu'un ours. Je me sens de la taille d'une fourmi face à lui. Il nous fixe les yeux perçants. Sa très longue langue vacille. Je m'envole sur la droite, prends appui avec mon pied sur la branche qui craque, lance le deuxième voltigeur, vole sous le nez du serpent et lui tranche la gorge. Sa peau est tellement épaisse que je ne fais que l'entailler légèrement. Je chute un peu plus loin. Je vois le serpent se tourner vers moi. Il commence à se pencher dans ma direction. Je renroule mes voltigeurs, en relance un et gagne dix mètres. Je me mets à courir rapidement à travers la forêt. Je le distance légèrement, me tourne vers lui, sors l'un de mes poignards, retire et jette son étui et le prends entre mes dents. Je lance mes deux voltigeurs assez haut dans un arbre derrière lui. Je m'envole, passe au-dessus de l'animal, lorsque je suis à sa hauteur, je décroche un voltigeur, attrape rapidement mon poignard et l'enfonce dans son cou. L'animal chute lourdement, mon dernier voltigeur casse et je m'écroule derrière lui. Kery me rejoint en courant. Il fixe avec surprise le serpent au sol et s'approche de moi.

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