Chapitre 60

50 5 0
                                    

Durant une semaine je vais tous les jours frapper à la porte de Kery sans obtenir de réponse. Je trouve son comportement tellement puéril. J'avance sur les travaux de ma maison seule durant des journées entières. Edouard m'aide un peu lorsqu'il vient avec des amis construire la sienne. Nino vient m'aider un peu aussi lorsqu'il rend visite à Ela. J'ai l'impression de ne pas faire ce qu'il faut, je n'ose même pas monter le toit terrasse de peur de faire une bêtise. Alors je termine la terrasse entourant la maison, pose les grandes baies vitrées et fenêtres, les volets en bois. La mezzanine est encore inexistante, j'ai simplement réussi à délimiter les chambres. Je n'ai même pas de porte d'entrée. Alors que je termine d'installer la dernière fenêtre de la chambre, j'entends du bruit. Je me retourne et découvre Kery. Je le regarde surprise.

- Qu'est-ce que tu fais là ? 

- Tu n'es pas venu frapper ce matin ? Sourit-il. 

- C'est un jeu pour toi ? Je  demande d'un ton acerbe. 

- Je suis surpris, je m'attendais à ce que ta maison soit à l'abandon.

- Non. Comme quoi tu n'es pas indispensable.

Il me fixe en haussant un sourcil.

- Vraiment ?

- Je n'ai pas besoin de toi, je réponds agacée.

Il s'en va. Je regarde ma maison, le toit inexistant et me rends compte que je ne peux pas le laisser partir.

- Kery ?!

Il fait demi-tour et revient vers moi. Je le fixe. 

- Ecoute, je n'ai pas compris pourquoi tu es parti l'autre jour. J'aurai dû te prévenir qu'on partait, ce n'était pas correct. Et parfois je suis un peu... prétentieuse. Mais j'ai besoin de toi ici. Je n'ai aucune idée de comment construire le toit terrasse tout comme la mezzanine.

- Arrête de mal parler de toi, râle-t-il. Tu n'es pas prétentieuse. Si je suis parti c'est parce que j'étais vexé que tu ne m'ais pas prévenu de ton départ. Et j'étais inquiet de ne pas savoir où tu étais si longtemps.

Il s'approche de moi.  

- Reviens travailler avec moi, s'il te plait, je dis.

- Evidemment, je ne te laisserai pas habiter cette cabane sans toit.

Je souris. Il fait le tour de la maison, observe ce que j'ai fait, grimace parfois.

- Tu avais qu'à être là, ça aurait été parfait, je râle.

- C'est pas mal, je reverrai quelques petites choses mais tu t'es bien débrouillée.

- Merci.

Il descend et remonte avec des planches de bois pour commencer la mezzanine.

- Tu m'as manqué, je dis alors qu'il monte les poutres.

- Je vois ça aux imperfections.

- Non, toi, tu m'as manqué. Être ici sans toi, ce n'était pas marrant.

Il se tourne vers moi.

- Tu m'as manqué aussi Talia.

Je souris heureuse.

- Qu'est-ce que je peux faire ? Je demande.

- Viens avec moi.

Je le rejoins et tiens la poutre droite pendant qu'il la fixe.


Le soir, Kery et moi nous asseyons tous les deux au milieu de la pièce principale qui sera bientôt mon salon.

ClansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant