Chapitre 59

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Le soleil commence à se lever, je me rends sur le chantier commencer les travaux. Kery me rejoint en début de matinée. Il a l'air plutôt surpris de me voir si tôt.

- Tu veux faire les travaux seule ? Demande-t-il en souriant.

- Je m'ennuierai sans toi.

- Se serai surtout mal fait.

Je le regarde en souriant.

- Vraiment ? C'est ce que tu crois ? Je me débrouille. C'est moi qui ai pensé les cabanes dans les arbres je te rappelle. J'ai été ton inspiration pour ta propre maison.

Il me fixe.

- C'est ce que tu crois ?

- Arrête, ne le nie pas, avant moi les cabanes dans les arbres n'existaient pas.

- Je n'irai pas jusqu'à dire que tu es mon inspiration mais... je reconnais que tu as inventé les cabanes dans les arbres.

- Merci !

- J'ai la sensation que tu as besoin d'être flattée.

Je rigole.

- Mon égo se porte très bien.

- Vraiment ? Pourtant tu as quitté la fête rapidement hier.

- J'ai eu une conversation avec mon grand-père qui ne m'a pas plus. Je t'ai manqué ? Tu voulais passer plus de temps avec moi, je dis en souriant.

- On passe assez de temps ensemble, dit-il en haussant les sourcils.

- J'avoue qu'à part Ela, peu de personne peuvent me supporter des journées entières, tu es très fort.

- Merci du compliment. C'est vrai que tu n'es pas facile à supporter mais je prends sur moi.

Je souris amusée.

- Te supporter n'est pas une mince affaire non plus.

- Vraiment ? Pourtant on dit de moi que je suis un ange.

- Je ne le crois pas.

Il sourit et s'approche de moi.

- Qu'est-ce qui te déplait chez moi ? Demande-t-il. 

- Tu as ce côté très pointilleux, limite maniaque qui peut être agaçant, il faut toujours que tout soit parfait. Et tu repasses derrière tout ce que je fais.

- Parce que tu t'égares beaucoup. Tu prends tout à la légère. Sans moi ta maison ne tiendrait pas un an debout.

Je souris.

- Ne sois pas vexé, je dis avec un sourire malicieux.

- J'ai entendu pire comme critique.

- Je ne le crois pas.

- Si je t'assure. Je n'ai jamais été compris par ma famille et à l'école j'étais l'intello de la classe. Mes parents auraient souhaité que je rejoigne la garde. Ils n'ont pas compris pourquoi je me suis installé dans un arbre, à l'écart de tout.

Je perds mon sourire comprenant qu'il est sérieux.

- Le plus important est qui tu es maintenant, un ingénieur très doué. Si tu aimes ce que tu fais, c'est le principal. Personne n'a à juger tes choix de vie.

Il sourit.

- Applique ce conseil à toi-même.

Je souris et me retourne pour attraper de nouvelles vis.

- Que t'a dit ton grand-père ?

- Ma dispute avec Malik a fait parler sur le camps. Les relations entre nos deux clans sont déjà tendues à cause de la rupture du contrat de mariage, il m'a demandé de faire attention à mon comportement.

Il ne dit rien.

- De toute façon c'est toujours moi le problème, je reprends.

- Ils ont tort de s'en prendre à toi.

Je ne réponds pas et monte un nouveau rondin de bois sur le précèdent.

- Tu as déjà eu des relations amoureuses ? Me demande-t-il.

- Non, pas vraiment. Et toi ?

- Une ou deux mais rien de sérieux, je me lasse vite.

- Parce que les filles sont ennuyeuses, je dis en souriant.

- Exactement. La plupart du moins.

Je souris.

- C'est étrange qu'aucun garçon ne se soit intéressé à toi.

- Je suis trop... téméraire pour les garçons je pense.

Il sourit.

- C'est possible. Tu leur fais peur.

Je souris.


Edouard passe le soir montrer les plans de leur maison à Kery. Ela et moi profitons qu'ils discutent pour nous éclipser. Nous partons en exploration. Nous parcourons l'ouest de la forêt, traversons quelques montagnes, passons la nuit dans une cabane isolée. Le lendemain nous allons plus loin, vers des territoires encore inexplorés. Je suis décidé à découvrir d'où viennent les hommes qui nous ont attaqué l'autre soir. Nous marchons et volons toute la journée suivante. La région est traversée par de multiples rivières, s'écoulant à travers des plaines. Nous nous arrêtons devant une sombre forêt. Il semblerait que le soleil ne perce pas à travers l'épais feuillage des arbres. Les bruits en émanant sont assez repoussants et l'environnement semble assez dangereux. Nous décidons alors de rentrer et d'attendre d'en savoir plus sur ces intrus pour aller plus loin.

Nous rentrons deux jours plus tard chez nous. Nous retrouvons Kery et Edouard sur le chantier de nos maisons. Le plancher de la maison d'Edouard et Ela est totalement posé, les murs de la mienne sont terminés. Edouard à l'air plutôt en colère lorsqu'il nous voit arriver. Il s'écarte avec Ela. Je rentre dans ma cabane et trouve Kery. Il me dévisage.

- Tu as super bien avancé, c'est impressionnant.

- Ça t'arrive souvent de disparaitre sans prévenir ? Demande-t-il froidement.

- Nous sommes parti en exploration et je ne voulais pas que ça se sache, c'est vrai. Et oui ça nous arrive souvent.

- Ça valait le coup au moins ? Dit-il d'un ton amer.

- Non, pas vraiment. Nous avons découvert de nouveaux territoires à l'ouest mais... pas ce qu'on cherchait.

- Qu'est-ce que tu cherchais Talia ?

- Je suis persuadé que ceux qui nous ont attaqué l'autre jour viennent de territoires inconnus, je cherchais des indices, des traces de leur passage, peut-être leur camp.

- Vous pourchassiez ces assaillants seulement toutes les deux ?! Vraiment ?! S'énerve-t-il. 

- On est capable de se débrouiller toutes seules, je me défends en souriant. 

- Alors finis ta maison toute seule, dit-il froidement. 

Il laisse tomber son marteau et quitte le chantier. Je le regarde faire stupéfaite. Je le suis dehors mais il s'est déjà envolé. Je me rends à son camp et frappe chez lui, il ne répond pas. Je me rends à son travail mais ne le trouve pas. J'abandonne et rentre à ma cabane. Je continue les travaux seule toute la journée. Edouard et Ela fâchés, sont rentré. 

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