Chapitre 23

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Je rejoins la cabane de mon père le soir. Papy est en train de faire à manger. Je lui fais un bisou sur la joue.

- Tu vas bien ? Je demande.

- Oui et toi chérie ?

- ça va.

Je l'aide à terminer de préparer le repas et nous attendons le retour de papa pour passer à table.

Nous mangeons tous les trois un peu plus tard dans la soirée. Nous échangeons quelques banalités sur la vie au camp.

- Papa, j'ai été explorer le sud de la région aujourd'hui, je dis soudain.

Je le sens se crisper.

- Tu as vu quelque chose d'intéressant ?

- J'ai passé la frontière, j'ai vu le camp de la royauté. 

Il relève la tête et me dévisage.

- Ils ont construit un château de pierre papa, il est immense, je reprends.

Il me fixe toujours, je peux lire la colère dans ses yeux.

- Tu as passé la frontière sans autorisation ?

- J'ai fait attention. Ils passent leur temps à venir chez nous. Je voulais voir à quoi...

- Tu as désobéi aux ordres, dit-il sévèrement. 

- Je sais, je suis désolé. Mais tu dois savoir ce qu'il y a derrière la forêt, j'insiste.

- Talia, je sais ce qu'il y a là-bas, j'ai vu où ils vivent.

Je le regarde surprise.

- Et c'est justement pour ça que j'interdis quiconque d'y aller, pour nous protéger.

- Mais pourtant on pourrait...

- Tu es privé de sortie et le sujet est clos, dit-il fermement. 

- J'ai vingt ans, tu ne peux pas me priver de sortie, je me fâche.

Il me fusille du regard.

- Ici, tu vis dans mon clan, je décide qui peut quitter l'enceinte du clan et qui ne peut pas. Est-ce que c'est clair ?

Je me lève et sors de table.

- Bonne soirée alors.

Je sors de la cabane en claquant la porte. Je décide d'aller faire un tour au lac. Je m'assois au bord de l'eau et me laisse tomber en arrière sur l'herbe fraiche. J'observe le ciel étoilé. J'entends alors du bruit et me relève. Malik apparait au loin. Je lève les yeux au ciel agacée par sa présence. Il s'approche de moi.

- Sais-tu pourquoi beaucoup de gens viennent ici ? Je demande.

- Bonjour Talia.

- Pour être tranquille, je réponds à ma propre question. Pour être au calme.

Il sourit et s'assoit en face de moi.

- Mais non, toi il faut que sans cesse tu sois sur mon dos.

- Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi es-tu énervée ?

- Parce que j'étais tranquillement installée, seule, au calme et tu viens me prendre la tête.

- Je n'ai encore rien dis.

- Parfait, rentre chez toi.

- Ce lac est à nos deux clans.

- Alors va à l'autre bout mais laisse-moi.

- Pourquoi ?

- Tu veux vraiment qu'on s'engueule ?

- Tu t'es fâché avec ton père ?

Je me lève et m'apprête à partir.

- Bonne soirée, je conclue. 

Il se lève et me barre la route.

- Parle-moi, insiste-t-il.

Je souris.

- Non.

- Talia, je te suivrai jusque chez toi.

- Mon père m'a privé de sortir du clan, j'explique.

Il sourit.

- Parfait, viens vivre chez moi, je ne te priverai pas de sorties.

- Ce que tu peux être con..., je souffle.

Je pars mais il me suit.

- Talia, on est fiancé.

- Comme si je pouvais oublier, je souffle. 

- Arrête de te plaindre, dit-il exaspéré. Ton père te prive de sorties et toi, la première chose que tu fais c'est quitter le camp. Tu adores défier les règles, tu adores faire le contraire de ce qu'on attend de toi. Tu ne tiendras pas un jour enfermer dans le camp, tu arriveras à sortir, tu connais cette forêt par cœur alors épargne-moi ta mauvaise humeur.  

- T'épouser est vraiment la pire connerie que je vais faire dans ma vie, je gronde.   

- On pourrait croire que tu prends plaisir à décevoir ton père Talia.

Je le fixe. Il trouve toujours les mots pour me blesser et je le déteste pour ça. Je m'envole et disparais. Je rentre chez moi. Ela est allongée dans le canapé.

- Je vais tuer Malik, je dis en posant mes armes.

- Qu'a-t-il encore fait ?

- Il sait exactement comment me blesser. A chaque fois il arrive à détourner notre dispute à son avantage.

- Il te connait bien.

- Il ne me connait pas, on n'a rien en commun.

Je vais dans ma chambre, prends un sweat puis reviens.

- Mon père me prive de sorties, je dis en colère. 

- Ah, ça va compliquer nos explorations.

- Oui mais on trouvera bien un moyen. Je vais passer le reste de ma vie emprisonnée avec ce connard, je ne vais pas en plus être rester enfermée durant ces deux mois.

Elle sourit et nous passons la soirée toutes les deux. 

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