Chapitre 40

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Il se fait tard, je descends au feu de camp avec Ela et Edouard. Mon père s'approche de moi et m'entraîne à l'écart.

- Talia, je te demande de rester calme et respectueuse en présence de Malik. 

- C'est lui qui me harcèle, je me plains

- Stop, je ne veux rien entendre, dit-il sévèrement. Écoute-moi attentivement, je ne veux entendre aucun commentaire de ta bouche sur ce nouveau contrat

- Mais c'est une aberration ! 

- Talia, gardes tes pensées pour toi et laisse-moi faire. 

Je le fixe.

- Pour une fois, écoute-moi et tais-toi

- Ok

- Tu me le promets. Aucun scandale, aucune injure, un ton serein et tu n'ouvres pas la bouche devant Malik ou son père

Je le fixe. Ses yeux sombres plantés dans les miens me fusille du regard.

- Ok promis.

- Merci. Je compte sur toi.

Il retourne au feu de camp. Je suis violemment tiré en arrière par quelqu'un. Après mettre retourné, prête à frapper mon agresseur, je découvre Simon.

- Mais ça ne va pas ?! Je dis surprise

- Tu l'as entendu, ne dis pas un mot.

- C'est quoi votre problème à tous les deux ?

- Talia, qu'importe les envies de meurtre, d'injure, de réaction qui te viennent à l'esprit ne réponds pas à Malik.

- Pourquoi ?

- C'est important. Fais-lui confiance

- Je suis si impulsive que ça ?

- Oh oui, alors respire profondément.

- Vous êtes tous les deux trop patient, je dis avec un ton de reproche

Je le laisse et retourne au camp. Je vois Malik et sa famille arriver. Mes poings de serrent. De quel droit osent-ils s'incruster à notre feu de camp. Ils ne vivent pas ici et n'ont reçu aucune invitation. Ela se rapproche de moi

- Ils ont un sacré culot de se pointer ici

- Je dois rester calme et respirer

- Ça va ?

- Oui très bien. Leur arrivé m'emplie de joie, je dis faussement

Elle sourit. Mon père les salue avec un grand sourire. Il me fait signe de me joindre à eux. Je les rejoins, la poitrine lourde, les jambes ankylosées

- Bonjour, je dis doucement

- Bonjour, me répond la mère de Malik avec un sourire que je lui ferai bien ravaler

- Quel plaisir de vous accueillir ici ce soir, dit mon père avec un grand sourire. N'est-ce pas Talia ?

- Oui, c'est vraiment un plaisir, je dis en me forçant à sourire.

Malik me fixe.

- Voudriez-vous vous joindre à notre table ? Propose mon père.

- Avec plaisir, répond Malik.

Je souris, même si je me retiens de craquer, de laisser exploser macolère. Nous les accompagnons à la table principale et nous installons. Papy sejoint à nous un peu surpris lui aussi de leur présence. Il ne fait cependantaucun commentaire. Ela me fixe au loin, inquiète. Pour ma part, je continue desourire faussement. Je pense que la soirée va être longue.  

Nous commençons à dîner. Je laisse mon père discuter avec celui de Malik. Celui-ci à ma gauche ne cesse de me fixer.

- Tu n'es plus en colère ? Me demande-t-il calmement

- Non, je réponds. J'ai réfléchi et je pense que nous disputer ne fera pas avancer notre relation.

Il hoche la tête.

- Tu as lu le contrat ?

- Oui, je l'ai lu.

- Et qu'en penses-tu ?

Il pousse vraiment mes nerfs à bout.

- La décision reviendra à mon père.

- Donc tu signeras

Je me tends légèrement sur le banc.

- Je suivrai sa décision

- C'est très mâture de ta part. Ça change

Je me retiens de lui sauter dessus pour l'étrangler

- Nous ne sommes plus des enfants, je réponds en souriant.

Il sourit. Mon père me sourit. Il discute beaucoup avec les parents de Malik durant ce dîner. Pour ma part, je ne prends pas part à la discussion car je ne suis pas d'accord avec leurs points de vues, notamment au sujet du mariage et de la place de la femme dans le clan. Malik essaie de me parler. Je lui réponds, reste cordiale mais c'est tout. A la fin du repas, il me raccompagne chez moi.   

- Nous vous invitons demain, pour discuter de ce nouveau contrat, j'espère que tu viendras.

- Évidement

Il s'appuie contre la porte

- Tu as toujours l'ancien contrat, le premier, qui t'était si cher ?

- Oui.

- Attention à bien le ranger.

Je souris en m'imaginant lui péter les dents.

- Ne t'en fais pas pour ça. A demain Malik

- A demain

Je rentre chez moi très énervée. Ela et Edouard discutent dans le canapé.

- Je ne peux pas me marier avec un abruti pareil!, je me plains

Ela sourit

- C'était quoi ce cinéma ? Me demande-t-elle.

- Je ne sais pas, mon père m'a pris en aparté avant qu'ils arrivent et m'a demandé de me taire, de ne pas faire de scandale. J'ai dû faire semblant tous les repas. Ça a été horrible, ils ont critiqué le mariage, critiqué la place de la femme, Malik n'a pas cessé de me piquer. Même papy était choqué par certains propos. En plus ce nouveau contrat est une catastrophe !

Elle me sert dans ses bras.

- Tout ça à cause d'une clause qui n'existe même pas. Je me suis monté la tête et maintenant je vais peut-être me marier dans des conditions pires qu'avant. J'aurai mieux fait de faire profil bas pendant deux mois, de me taire et d'essayer d'entretenir une relation saine avec Malik

- Disons qu'il n'est pas le mari idéal non plus, vous passer votre temps à vous chamailler, dit Edouard.

- Il y a un espèce de mur entre nous

- Vous êtes trop différents mais vous finirez peut-être par vous entendre, dit Ela timidement.

- Je ne sais pas, plus le temps passe plus je regrette de m'être engagé

- Talia, tu as fait ce qui te semblait être le mieux. Malik profite juste de la situation mais je suis sûr qu'il se calmera.

- J'ai pourtant l'impression que c'est de pire en pire. 

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