Chapitre 22

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Ela et moi patrouillons au sud de la région. Nous repérons des troupes de la royauté mais restons caché. Nous avançons plus loin que d'habitude et parvenons même à atteindre la frontière, là où la forêt se termine et où débute le royaume du Roi Philippe. Nous montons très haut dans les arbres et observons ce vaste terrain où s'étend une grande muraille de pierre, gardée par un important dispositif de surveillance. La terre y est très sèche, rien ne pousse, même pas l'herbe, aucun animal n'a l'air d'y vivre. Il y a des gardes partout autour et à l'intérieur. Derrière ces murs se dresse un très grand village, avec des maisons en pierre. Puis, nous voyons un immense château de pierre semblant impénétrable. D'immenses tours se dressent à l'horizon, des grilles de métal l'entourent, un nombre incalculable de gardes le protègent. Je suis impressionnée par tant de grandeur et de noirceur. Ça bouge dans la forêt et je fais signe à Ela qu'on devrait rentrer avant de se faire repérer. Nous repartons en forêt. Nous croisons énormément de gardes. Ils ont l'air préoccupés. Nous les ignorons et nous mêlons aux singes pour rentrer. Une fois sur notre territoire nous nous arrêtons devant une troupe de garde. Nous descendons devant eux et stoppons les chevaux dans leur course.  

- Je pense que vous vous trompez de direction, la royauté, c'est derrière, ici, vous êtes chez nous, je dis

Le premier sort son épée.

- Chérie, les territoires nous appartiennent tous.

Je m'envole et disparais dans un arbre. 

- Qu'est-ce que tu n'aurais pas dû dire..., souffle Ela en faisant tourner son épée dans sa main.

Je redescends en suspension à l'envers et enfonce mes deux épées dans sa poitrine. Il tombe de cheval. Je me raccroche à un autre arbre et réapparais devant Ela. Nous disparaissons toutes les deux dans les arbres. Je sors mes flèches et commencent à les faire tomber un par un tandis qu'Ela voltige en les égorgeant sur son passage. Rapidement la panique les gagne et ils fuient. Nous les rattrapons un peu plus loin et terminons de les tuer. Nous redescendons sur terre une fois terminé.

- C'était si facile, dit Ela.

Je souris.

- On a l'avantage du terrain.

- Notre terrain.

- C'est vrai.

Benjamin et ses troupes nous rejoignent.

- Talia, Ela, si loin ?

- On est encore chez nous, je réponds.

- Alors ce poignard ?

Je lui montre dégoulinant de sang.

- Il est plutôt intéressant.

Il sourit.

- La royauté s'approche de plus en plus souvent de nos terres, dit-il.

- Je sais.

- On a encore tué deux groupes ce matin. Je ne comprends pas ce qu'ils veulent, les terrains ont pourtant été définis il y a plusieurs années.

- Ils veulent plus de terrain et un terrain plus beau. Ils sont jaloux de ce que nous avons construit.

Il est appelé par l'un de ses hommes.

- Rentrez bien et faites attention les filles.

- A plus tard.

Il me sourit et Ela et moi rentrons toutes les deux.

- Tu crois qu'on les repoussera longtemps ?

- ça fait des années qu'on les repousse. Je pense qu'un jour il se passera un drame, ils viendront encore plus loin, finiront par attaquer en masse et se sera la guerre. Regarde ce qu'ils ont fait sur les terres maudites. Ils ne s'arrêteront pas là. Ils ont juste peur pour l'instant.

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