Chapitre 3

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Le lendemain matin, alors que je suis parti très tôt en excursion dans la forêt, je remarque le cavalier rencontré la veille en train d'attacher son cheval à un arbre. Je descends discrètement de l'arbre sur lequel j'étais perché, sort mon épée et m'approche. Je sens la présence d'une deuxième personne cachée tout près. Je m'approche de ce Simon et baisse mon épée.

- C'est plutôt rare que lorsque je chasse quelqu'un il ose revenir et si vite en plus, je dis.

Il se retourne et me dévisage en souriant

- Tu ne m'impressionnes pas

Je le dévisage et tourne autour de lui cherchant à localiser précisément son acolyte. Je le repère rapidement, caché derrière un buisson, arc armé. Je souris. Ils sont si prévisibles.

- Qui êtes-vous ? Je demande

- Je me suis présenté la dernière fois, mon nom est Simon.

- Et ton ami, super nul en espionnage ? Je demande en montrant le buisson.

- Il s'agit d'Édouard, mon meilleur ami. Il restera à distance.

- D'où venez-vous ?

- Tu ne l'as pas encore deviné ? Me demande-t-il un sourire charmeur aux lèvres.

- Je dirai un clan du sud, au vu de vos tenues. Mais j'aimerai savoir précisément.

- Le clan... Finstud, situé à environs cinquante kilomètres d'ici.

- Pourquoi s'aventurer si loin ?

- Je me suis présenté, à ton tour.

- Je m'appelle Talia, je fais partie du clan Mirala, situé sur ce terrain et que dirige mon père.

- Donc tu es son héritière à la place de chef ? Me demande-t-il.

Je souris, sors rapidement ma deuxième épée, les pointes toutes les deux sur sa poitrine et le fais brusquement reculer derrière un grand arbre.

- Ok, on va recommencer, qui es-tu et d'où viens-tu ? Je demande sévèrement.

Il me fixe surpris. Je pose la lame contre son cou.

- Je te conseille d'être rapide dans tes explications.

L'archer nous rejoint en marchant et dépose ses flèches à mes pieds.

- Nous venons de...

Soudain, Ela, tombe d'un arbre et le plaque au sol.

- Plus de mensonges, dit-elle.

- Il y a deux possibilités, je reprends. Sois, vous venez d'une région bien plus éloignée et dans ce cas, vos intentions sont douteuses et nous serons obligé d'être maltraitante. Sois vous êtes des gardes de la royauté et là..., on va être obligé de vous tuer sur le champ.

- Nous ne sommes pas de la royauté, me répond Simon.

- Pourtant il n'y a que ces idiots qui se déplacent en cheval. On sait que vous rôdez ces temps-ci, répond Ela.

- Nous venons des terres maudites, répond-il.

Ela s'écarte d'Edouard aussitôt et l'aide à se relever.

- Les terres maudites ? je demande surprise. Je croyais qu'il n'y avait eu aucun survivant.

- Recule, me demande Edouard.

Je m'écarte de Simon et baisse mes épées.

- Notre clan vivait au-delà de la royauté, bien au sud, avant qu'il ne soit totalement envahit et conquit par les hommes du roi, il y a cinq ans. Edouard et moi sommes les seuls survivants, nous avons réussi à fuir et depuis nous explorons de nouvelles terres.

- Je suis désolé, je dis en reculant. Les gardes du roi s'approchent de plus en plus de nos terres, nous nous devons d'être vigilent.

- Comment as-tu su ? Me demande Simon.

- Il n'y a que les étrangers qui ne savent pas qu'ici, sur cette partie du continent, tout clan confondu, les femmes n'atteignent pas de place à responsabilité. Notre seul avenir est d'être mariée.

- Mais vous êtes..., commence Edouard.

- Des guerrières, dit Ela en souriant. Les deux seules que vous trouverez à des kilomètres à la ronde.

- Mais comment...

- Le refus de se soumettre aux règles, répond Ela.

- Ou l'impétuosité, je dis en souriant.

- Vous faites parti de la garde de votre clan ? me demande Simon

Je souris.

- Mon Dieu non, quel affront se serait. On intervient en solo quand le clan est attaqué et nous partons en exploration de notre côté.

- Ton père le sait ?

- Toujours trop tard, je réponds.

Ela sourit. J'entends alors un premier sifflement rapide puis deux long, le code de notre camp. Ela se tourne vers moi.

- Ne dites rien, je souffle.

Ela disparait et éloigne les chevaux des garçons. Benjamin, le chef de la garde de notre clan descend d'un arbre juste devant nous, suivis par dix hommes. Ela me retrouve. Je range mes armes.

- Benjamin, tu vas bien ? Je dis avec un grand sourire

- Talia, Ela, que faites-vous ici à une heure si matinale ? Ton père te cherche, dit-il à mon intention.

- Nous allions rentrer.

- Qui sont ces gens ? D'où viennent-ils ?

- Se sont deux chasseurs d'Aliban, ils ont été surpris par des sauvages et se sont perdu.

Aliban est un clan situé à quelques kilomètres du nôtre.

- De piètres chasseurs alors, me répond Benjamin.

Je souris faussement.

- Nous leur indiquions le chemin du retour.

Il hoche la tête, fait signe à ces hommes et ils disparaissent dans les arbres. Je me tourne vers les deux garçons.

- La situation est tendue dans ce coin de la région alors il serait mieux que vous réalisiez vos explorations ailleurs si vous ne voulez pas d'ennuis.

- Ce fut un plaisir de vous revoir, dit Ela. 

- Bonne route, je conclu.

Nous disparaissons toutes les deux dans les arbres. 

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