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Jungkook avait enfilé une tenue simple, mais chic. Il portait un jean noir moulant, des bottines de chez Guess, et une chemise fine noire à motifs dorés. Par-dessus, il enfila un trench noir, ainsi qu'une écharpe, et rejoignit la berline où l'attendait monsieur Kim.

— Où allons-nous ? osa-t-il questionner.

— Pas très loin, dans un restaurant de Gangnam.

Jungkook acquiesça, se mordant nerveusement la lèvre, et frotta ses mains l'une contre l'autre. Daek-Jae l'observa sans rien dire, un fin sourire sur les lèvres. La voiture s'arrêta devant les portes du restaurant, et le chauffeur leur ouvrit la porte. Quatre gardes du corps, dont Bogum et Hyung-Sik, les escortèrent jusqu'à l'intérieur. Le chef de famille fut accueilli comme le Messi. Jungkook se douta alors qu'il avait déjà dû venir de nombreuses fois dans ce restaurant par le passé. Le noiraud suivit l'homme jusqu'à une table reculée, et ils s'installèrent face à face. Immédiatement, une serveuse vint les saluer, et prendre leur commande. Et comme si Daek-Jae connaissait la carte par cœur, il commanda pour eux sans consulter le gamin. La jeune femme s'en alla en se courbant plus que nécessaire, et l'homme la remercia sans même la regarder.

— Je suis content que nous passions un peu de temps tous les deux.

— Pourtant vous aviez tout le loisir d'en passer avec votre propre fils, mais vous l'avez évincé.

Monsieur Kim lissa ses cheveux de ses mains, en émettant un petit rire.

— Est-ce que tu donnes le ton de la soirée ?

— Non, je réagis simplement à votre attitude.

— Et qu'a-t-elle, mon attitude ?

— Elle est fausse, cracha Jungkook en le regardant dans les yeux.

Il n'y avait rien à faire. Il avait réussi à ne plus être en colère contre Cristy, mais il avait toujours une profonde rage envers le dirigeant. Il ne parvenait pas à ne pas cracher sa haine à chaque fois qu'il s'adressait à lui. C'était comme s'il vomissait tout un flot de paroles sans arriver à le contrôler. Il aurait voulu paraître plus sûr de lui, et se maîtriser davantage, mais il continua dans le même sens.

— Vous essayez toujours de me faire croire que je compte pour vous, que vous m'aimez bien, mais je n'oublie pas qu'il y a un an, vous m'avez laissé le choix entre vivre au manoir ou mourir. Rien de tout ça n'est vrai. Vos sourires, votre façon de m'encourager, de me parler... vous me méprisez tout autant que vous méprisez votre fils.

— Tu as... tellement changé, Jungkook.

— C'est faux, je suis toujours le même !

L'homme se mit à rire, dévoilant une dentition parfaite.

— Tu es trop autocentré, mon garçon. Tu n'as pas assez de recul pour te rendre compte que tu as changé. Tu es arrivé ici en étant un enfant, aujourd'hui, tu es un homme. Tu as vécu beaucoup de choses, et je dois dire que tu m'as étonné plus d'une fois...

— Je suis toujours le même garçon de Busan que vous avez arraché à sa famille ! grogna Jungkook.

— Ah oui ? Et peux-tu me regarder dans les yeux, et me dire que tu as pensé à l'anniversaire de ta mère ? Ou à tes amis restés à Busan ? Tu y as pensé récemment ? Parce qu'eux t'ont écrit quand ils ont su que tu étais ici...

Jungkook ouvrit de grands yeux étonnés, et son visage s'empourpra. Il avait oublié l'anniversaire de sa mère !! Bordel de merde, pensa-t-il. Il avait pensé à celui de son père, mais il avait totalement oublié celui de sa mère. C'était en novembre, le douze, précisément. Que faisait-il ce jour-là ? Très vite, son cerveau se mit à chercher dans ses souvenirs ce qu'il avait bien pu faire le douze novembre. C'était un mardi, pensa-t-il à toute vitesse. Et là, les yeux de Jungkook s'assombrirent quand il réalisa que c'était un soir où il s'était rendu à un dîner d'affaires avec monsieur Kim, Taehyung, Jin, Namjoon et leurs pères respectifs, ainsi que des clients très importants.

ChaebolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant