- Répète un peu ce que tu viens de dire ?
Rugit-il, maintenant mes cheveux enroulés autours de son poing. Je ne répond rien, ne sachant quoi faire. Sa poigne m'empêche de bouger. Je suis comme paralysée.
- Redis le ! Maintenant !
Ma bouche refuse de faire ne serait-ce qu'un mouvement. Si je fais ce qu'il me dit, il me fera du mal de quelque manière que ce soit.
- Ouvre la, ta putain de grande gueule ! Dis le !
Je secoue la tête de gauche à droite. Hadès serre davantage l'emprise qu'il a sur mes mèches brunes en me tirant la tête en arrière. Je sens ce liquide bordeau couler de ma plaie, se mélangeant au sang séché déjà présent dans ma nuque. Un gémissement quitte mes lèvres lorsque je murmure enfin,
- Enfoiré...
- Un peu plus fort, je n'ai pas bien entendu !
Son souffle chaud s'abat sur moi me provoquant des sueurs froides.
- Enfoiré. Je t'ai traité d'enfoiré.
À peine ai-je prononcé ces quelques mots qu'Hadès envoie valser la chaise sur laquelle je suis assise contre le mur de gauche. Des morceaux de bois volent en éclats et viennent s'enfoncer dans ma chair. Un cri de douleur fait vibrer mes cordes vocales, camouflé par les basses de la musique qui résonne dans la maison. Il revient à la charge et me relève en me prenant par le cou. Plus aucun air n'entre dans mes poumons, je me met à suffoquer en quête désespéré d'oxygène. Je peux presque sentir ma trachée se faire broyer sous ses doigts.
- Écoute moi bien ! Si je t'entend, encore un fois, prononcer ce mot ou un autre de ce type à mon égard, je te jure sur ma putain vie que je te réduis en cendre, au sens figurés du terme.
Il sort de sa poche un briquet, il l'allume et l'approche dangereusement de ma cuisse. Je sens la chaleur de la flamme s'intensifier au fur et à mesure qu'elle se rapproche de moi. Quand elle vient finalement rencontrer ma peau, un hurlement hystérique sort de ma gorge. La brûlure me crispe de
souffrance. Une de mes mains étant libérée grâce au morceaux de la chaise cassé, je viens planter mes ongles dans son avant bras. Je le serre de toute mes forces avec l'envie de lui faire le plus mal possible. Il me repousse violemment. Mon corps est propulsé au sol avec brutalité. Mon crâne percute le sol froid dans un bruit sourd.- J'espère que tu...
Ces mots s'évanouissent. Pendant quelques secondes, mes yeux papillonnent puis je finis par sombrer dans le noir complet.
☆☆☆
J'aperçois d'abord le sol carrelé, une ombre, un pied, et pour finir, lui. La Bête. Il ne s'est pas dévêtu de son sourire sadique et me fixe de ses yeux sombres, assis sur une chaise qu'il a sûrement placé ici pendant que j'étais inconsciente. Et faisait tinter les glaçons dans son verre qui semble rempli de whisky. Mon regard se baisse sur ma cuisse, la peau de celle-ci par en lambeaux, complètement rougis et enflait. En posant mes doigts dessus, une chaleur amer se dégageant de la plaie me fait grimacer.
- Je me suis bien amusé, pas toi ?
Sa voix dure et froide me donne envie de vomir.
- Non.
- C'est dommage, j'aimerais jouer à ce petit jeu plus souvent !
Je lève mes pupilles vers lui.
- Je pourrais avoir de l'eau, s'il te plaît ?
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Hadès
Romance« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...