Hadès

Chapitre 20

Je n'arrive pas à croire que j'ai accepté. Hadès m'a littéralement harcelé pour que j'y participe en prétendant que j'étais indispensable. Alors qu'il aurait très bien pu prendre une autre fille, comme Grâce par exemple, ils avaient l'air de bien s'entendre ! Lui prendre un vol n'aurais pas était trop compliqué je pense ! Honnêtement, je crois que je n'avais pas réellement le choix et que même si je refusais il m'aurait contrainte de le faire.

La police est venue interrogée Hadès au manoir avant-hier. Keith nous avez prévenu on était donc préparé. Je suis resté enfermé dans ma chambre pendant plus de deux heures ! Je les ai passé, allongée sur mon lit avec l'espoir de m'endormir. Ce ne fut pas le cas ! Il nous a également parlé de l'inspection qu'ils feraient aujourd'hui.

Par-dessus un short et mon soutien-gorge, j'enfile le peignoir bordeau que Keith m'a donné en arrivant. Hadès toque à la porte au moment où je noue la ceinture et je l'autorise à entrer dans la Red Room. Ce qu'il fait en refermant la porte derrière lui.

- Bon, tu sais ce que tu as à faire. En soi, c'est surtout moi qui vais faire le travail, tu vas te contenter de suivre le mouvement.

Je hoche la tête et pars m'assoir sur le lit le temps qu'il règle quelques petits détails avec Kaï.

J'ai hâte que tout ça se termine. Je ne comprends même pas comment tout a commencé. Il ne pouvait pas simplement régler son histoire tout seul ? Bien sûr que non, il fallait qu'il m'embarque dedans ! Les trois derniers jours étaient épuisants, je n'ai pas pu me reposer une seule seconde. Et puis, je n'arrivais pas à trouver le sommeil non plus de toute façon. Alors que je sens l'ennuie se pointer, j'observe Hadès faire les cents pas dans la pièce. Sa chemise blanche est volontairement froissé afin de donner un côté plus réaliste à la scène qu'on s'apprête à faire. Ses cheveux sont dans un piteux état. Et l'air soucieux sur son visage me signifie qu'il y a un problème. Il finit par couper la conversation et revient vers moi.

- Ton visage est placardé partout dans la ville. Ils te reconnaîtront à tous les coups. Tu devras porter un masque et au cas où ils te demandent, ton nom est Ariane Swan.

Il récupère puis place un masque en dentelle sur mes yeux. Je la sens mal cette histoire. Il écoute attentivement la voix de Keith dans son oreillette. C'est lui qui doit nous donner le signal de départ.

- Ils arrivent dans moins de trois minutes, à nous de jouer.

Dans un geste rapide, il se met à califourchon au-dessus de moi. Une de ses mains vient se poser sur ma hanche ce qui me crispe tout entière. Dans son regard, je comprends qu'il la perçu.

- Ça risque d'être compliqué si tu te figes à chaque fois que je fais un geste.

Je sens l'agacement percer dans sa voix.

- Excuse-moi de ne pas à être à l'aise avec le fait de simuler un acte sexuel avec toi !

Je pousse un long soupire et croise les bras sur ma poitrine. Je savais que ça allait se passer comme ça ! Je n'y peux rien cette situation me rend anxieuse ! Il me regarde un long moment comme s'il essaie de lire en moi. Il m'est impossible de deviner à quoi il pense. Soudainement, il retire son micro et le range dans le tiroir de la table de nuit. Quand il se reconcentre sur moi, ce qui brille au fond de ses prunelles est complètement différent d'il y a moins d'une seconde. Il se penche en avant ensuite colle presque sa bouche à mon oreille.

- Très bien. Tu vas faire ce que je te dis. Ferme les yeux. Et oublie tout le contexte dans lequel on se trouve. Écoute simplement le son de ma voix.

Me sussure t-il. Il marque un temps d'arrêt. Troublée, j'effectue quand même ce qu'il me dit. Il poursuit.

- Ne réfléchis à rien. Concentre-toi sur la sensation de mes doigts qui glissent doucement sur ta peau. Sur mon souffle qui s'échoue sur ta nuque. Et qui, je le sais, te déstabilise sans que tu ne puisse y faire quelque chose.