Hadès

Chapitre 7

- Et si on se loupe ?

Me demande Hadès après que je leur ai expliqué mon plan. Il semble sceptique et me regarde d'un œil mauvais mais vue notre situation, on est pas en mesure de faire les difficiles.

- Il ne nous restera plus qu'à dire boujour à Hadès.

Je dis en faisant référence au dieu des morts mais également à lui.

- Oh ! Ta gueule !

Fait-il en levant les yeux au ciel alors que Kaï glousse doucement.

Le pont se rapproche rapidement de nous. Pour que ça réussisse nous devons nous y prendre à l'avance. Être stratégique et surtout tout calculer au millimètre près. Un seul petit centimètre pourrais tout faire échouer, allant jusqu'à signer notre arrêt de mort. Plus personne n'ose bouger dans la SUV. Seul le bruit de mon pied qui tape contre le tapis trouble le silence pesant. En sentant un début de tachycardie, un décompte se fait dans ma tête.

Dans,
3.
2.
1.
Maintenant.
River ralenti brusquement afin que nos poursuivant se rapproche de nous. La pression monte d'un cran. L'air semble s'alourdir. Je n'arrive pas à savoir si les secondes s'évadent trop vite ou d'une lenteur angoissante. J'entend les sirènes de police comme s'ils étaient directement dans mon crâne. Les lumières rouge et bleu transpercent les vitres. Les yeux braqués sur le rétroviseur, la silhouette de leur véhicule apparaît, provoquant une poussé d'adrénaline dans mes veines. Lorsqu'ils sont à la parfaite distance, il accélère d'un coup. Mon corps est propulsé contre mon siège. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Si tout échoue, si nous mourrons, ce sera de ma faute. Les détails de mon plan se répète dans mon crâne tel un écho. Ce n'est juste qu'une question de précision. On y est presque. River se dirige sournoisement vers la gauche, sans faire de geste brusque mais se rapprochant dangereusement du bord. Nos poursuivant font de même. Sans réfléchir. Sans se rendre compte de la supercherie. Trop occupé à essayer de nous rattraper, sans comprendre que c'est leur funeste destins qui est en train de le faire.

- Ils sont cons, putain !

S'exclame Hadès émettant un rire sadique, presque diabolique.

L'abysse en dessous de nos pied nous ouvre ses bras. Le vide semble nous attendre. Au dernier, bon moment et dans un crissement de pneu, River change de direction, évitant de peu le précipice qui se trouve sous nos pieds. Malheureusement pour les flics, ils ne ralentissent pas à temps et traversent la barrière, se dirigeant droit dans le vide. Après de longues secondes, un énorme boom se fait t'entendre et une odeur de brûlé nous parvient. Leur voiture a explosé avec l'impacte. J'expire enfin toute l'air que contenaient mes poumons. Je ne m'étais même pas rendu compte que je retenais ma respiration.

On a réussi.

- On ne peut pas rester là, ils ont sûrement appelé des renforts.

Nous préviens River.

Il redémarre en trombe sans attendre.

Tout s'est passé exactement comme je le voulais. Je me suis débarrassé des policiers, c'est déjà ça.

Après de longues minutes mon cœur bat toujours à tout rompre. Me provoquant un léger essoufflement.

- Respire, chérie, tu m'angoisse !

Je sens que je vais me coltiner ce surnom débile pendant encore un long moment.

- Je ne savais pas que vous étiez si intime tous les deux.

Dis Kaï en prenant un tons moqueur.

- On ne l'est pas. 

Un soupçon de menace perce dans la voix glaciale d'Hadès, me provoquant un frisson presque imperceptible. Mais le stresse a apparemment su dompter son agressivité, il est étrangement calme. Cela le rend d'autant plus terrifiant.