Je réajuste mon blazer et pousse un dernier long soupir comme un signe d'encouragement. Je peux presque sentir le stress courir dans mes veines. Nous nous lançons toutes un grand sourire puis quittons notre loge pour rejoindre la salle principale. À peine avons-nous monté la première marche de la scène qu'un brouhaha s'élève dans le public. C'est un cocktail de sifflement, d'applaudissement et de certaines voix qui crient le nom de leur danseuse préférée. Un frisson à la limite de l'imperceptible me traverse l'échine. Dans quelque minute, je vais devoir faire mon final, pitié faites que je ne me loupe pas ! Je crois qu'Hadès me tuera sur place si je gâche son inauguration ! Je tente de mettre mon anxiété de côté tout en prenant place entre Aelyne et Cherry. Les premières notes de la musique pénètrent dans mes oreilles.
Point de vue d'Hadès
Mes fesses s'écrasent sur le coussin de mon siège lorsque les lumières s'éteignent d'un coup et nous plonge dans une ambiance tamisée. Les projecteurs sont braqués sur les danseuses. Ces dernières commencent leur show, la tête droite, les yeux plissés, la bouche pulpeuse, tout chez elles inspirent la séduction. Cependant, elles ne me paraissent pas si exceptionnelles que cela, ce soir. Leur robe à paillette ne m'en met pas plein les yeux. Mon verre de Whisky à la main, je les observe toutes dans les moindres détails. Une par une. Jusqu'à la dernière. Elle. Adeliza. Son blazer semble mettre en avant mais également dissimuler sa silhouette fine. Telle un joli paquet cadeau qui n'attend qu'une seule chose, être déballée. Au rythme de la musique, elle ondule des hanches, ses cheveux battant l'air dans son dos. Elle est plongée dans son monde. À mille lieux d'ici. Personne ne peut la déconcentrer. Hormis... moi.
Tu m'as assez ignoré. Jouons à un jeu, Adeliza.
Lorsque ses yeux se tournent vers moi, je fixe mon regard au sien, buvant le contenu de mon verre, un sourcil arqué. Je la vois perdre contenance et être même quelque peu déstabilisée. Un mélange d'incompréhension et d'un autre petit quelque chose brille au fond de ses pupilles. Malgré cela, ses gestes restent tout à fait parfaits et fluides. On dirait qu'elle a fait ça toute sa vie. Cette petite emmerdeuse possède un charme qui pousse à la luxure, je ne peux pas lui enlever ça. Tout chez elle est un appel au péché.
Je suis en train de perdre la tête, ce n'est pas possible.
Je cligne des yeux à plusieurs reprises afin de chasser ses pensées peu raisonnables de mon crâne. Ses iris émeraudes ne me quittent plus à présent. Je suis persuadé qu'elle fait tout pour l'éviter, mais elle ne peut pas s'en empêcher. Elle est entrée dans mon jeu sans même s'en rendre compte. C'est vrai que la voir perdre pied est toujours jouissif. Elle a eu tendance, ces derniers temps, à se rebeller, à s'imposer. Ça a le don de m'horripiler et à de très nombreuses reprises, je me suis retenu de lui coller une balle en pleine tête. Mais Adeliza attise en moi une certaine fascination à la limite du malsain. Ils sont pareils tous les deux. Je m'en suis vite rendu compte. Alors en fouillant en elle, c'est comme si je faisais de même avec lui.
Je suis chacun de ses mouvements avec attention. Elle danse avec tellement de confiance qu'on croirait presque qu'elle est seule sur scène. Qu'elle est la seule que tout le monde regarde. Ce qui est sûrement le cas. Depuis son premier show, je n'ai entendu que du bien de sa prestation, Rosita a plus que conquis le cœur de mes clients du club. Je comprends pourquoi. D'une démarche assurée, elle se dirige vers le centre de la scène. Là où se trouve la barre de pôle dance.
Ce n'était pas prévu ça.
D'un œil extérieur, elle inspire la confiance en soi, mais la connaissant assez bien maintenant, je peux presque sentir une certaine appréhension qui émane de chacun de ses pores. Ses doigts effleurent le métal autour duquel elle tournoie comme une louve le ferait avec sa proie. Adeliza fait sauter, un à un, les boutons de son blazer. Ce dernier laisse apparaitre un haut en dentelle qui pourrait faire tomber le plus pieu des hommes.

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Hadès
Romance« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...