Chapitre 37

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- Je reconnais cet endroit.

Dis-je en sortant de la voiture. On est dans un grand parc dans lequel, je suis déjà venu en compagnie de mes parents. Il fait bon et le bruit des oiseaux qui chantonnent est très agréable. Hadès me fait signe de le suivre vers le ponton qui mène d'une rive à l'autre d'un petit lac.

- Qu'est-ce qu'on fait là ?

Je demande. Mes doigts triturent le serpent doré qui enlace mon cou, c'est presque devenu une habitude maintenant.

- Tu n'es pas obligé de leur porter tout le temps, tu sais ?

Hadès s'adosse à la rambarde. Il est vrai que depuis que je l'ai mis, je n'ai pas retiré mon alliance. Je n'y avais pas vraiment porté attention. Mais je dois bien avouer que ça ne me dérange pas. C'est un très beau bijou. Probablement, un des plus jolis que j'ai eu a porté. Hadès porte le sien uniquement lorsque nous sommes en présence d'autres membres de l'organisation. Ce que je suis censée faire également.

- Je sais. Tu n'as pas répondu à ma question.

Je lui rappelle.

- J'avais besoin de prendre l'air. L'ambiance au domaine devenait beaucoup trop chaude.

Face à son air arrogant, je lève les yeux au ciel sans pouvoir cacher mon amusement. Ma main se pose sur mon ventre me souvenant de ce qui s'y trouve. Je n'en reviens pas qu'il est fait ça ! Je vais devoir m'abstenir de porter tout vêtement court le temps que son œuvre disparaisse. À travers son t-shirt blanc, j'arrive à distinguer à peu près son tatouage.

- Il représente quoi ?

Je lui demande en pointant son torse du doigt. Je dois bien admettre que cette question me brûle les lèvres depuis un petit moment. Il incline légèrement la tête sur le côté, les bras croisés sur sa poitrine, comme s'il se demande s'il doit m'en parler ou non. Je l'entends pousser un long soupir.

- Tu connais le tableau de Michele Ange, La création d'Adam ? J'ai tatoué les doigts qui se rejoignent. L'un deux est en pointillé. Celui de ma sœur.

Le regard qu'il me lance est indéchiffrable. Mira a visiblement une très grande importance dans la vie d'Hadès. Mais elle semble être un élément douloureux pour lui. Il m'expose seulement quelques fragments de tout ce qui l'entoure. J'ai envie d'en savoir plus, mais je n'ai pas non plus envie qu'il se braque. Il m'a très bien fait comprendre qu'il ne souhaite pas que je lui pose de question à propos de sa sœur.

- Tu dois retenir une chose, Adeliza. Tu ne sais pas tout, bien au contraire. Arrivera un moment où toute la vérité t'exploseras au visage sans que tu puisses y faire quoi que ce soit. Ce ne sera pas maintenant, mais tu auras les réponses à toutes les questions que tu te poses. Et si je dois te donner un conseil, ce serait celui-ci : prépare-toi à me détester de toute ton âme.

Sa tirade m'a prise de court. De quoi est-ce qu'il parle ? Quelle vérité ? J'attends qu'il poursuive pendant de longue seconde mais il n'y a visiblement pas de suite. Je me décide alors à ouvrir la bouche.

- Et si je n'en ai pas envie ? De te détester ? Parce que c'est le cas.

Je prononce à mi-voix.

- Quand ça arrivera, je peux t'assurer que tu en auras envie.

Il marque une pause puis reprend.

- Rappelle-toi de cet endroit. Ne l'oubli surtout pas.

Hadès me tourne le dos et s'en va vers la voiture. Je reste plantée là, sans bouger en tentant désespérément de comprendre ce qu'il voulait dire. Sans succès. Alors je me résigne à le suivre et entrer dans l'habitacle. Le temps qu'il cherche ses clés, je regarde à travers la vitre.

Hadès Où les histoires vivent. Découvrez maintenant