Un mois plus tard.
Je fixe le mur blanc de la pièce qui me sert de chambre. J'en suis arrivé à un stade où je ne sens presque plus l'odeur de médicament qui flotte dans l'air en permanence. J'ai l'impression d'être un zombie. Je me contente de faire ce que l'on me demande et déambuler dans les couloirs froids lorsque mes parents viennent me rendre visite.
Les événements qui ont suivi l'arrestation d'Hadès sont complètement flous. J'ai même du mal à croire que je les ai vécus pour de vrai. J'étais déconnecté de la réalité. Je répondais à peine aux questions que m'ont posé les policiers durant l'interrogatoire. En fait, j'ai visionné ma propre vie. Je la regardais défiler sans vraiment être l'actrice principale.
En un clin d'œil, je me suis retrouvée enfermée dans un asile de fou sans pouvoir y faire quelque chose. Syndrome de Stockholm. Ces trois seuls mots ont suffi à me faire interner. Ils pensent connaître l'histoire. Ils ont tort. Je vais bien. Je le sais. Mais j'ai eu beau leur répéter à de nombreuses reprises de me laisser partir, ils ont toujours refusé. Mes doses de médicaments ont juste augmenté de jour en jour.
J'ai donc arrêté de lutter. Je me suis fait à l'idée que je ne sortirais pas de cet endroit. Mon apparence et attitude de zombie a commencé à ce moment-là. Quand j'ai abandonné.
Les seuls petits moments de joie que j'ai, c'est lorsque Cherry et Aelyne m'envoient des lettres. Elles le font sous un pseudonyme pour éviter de s'attirer des problèmes. Elles ne peuvent ainsi pas venir me voir mais chacune de leurs lettres me font chaud au cœur. D'autant plus quand les garçons me rajoutent des petits mots en fin de page. Cela me donne le sentiment que toute ma vie n'est pas entièrement partie en vrille. Qu'il y a encore un semblant de normalité.
- Adeliza ?
Je me tourne vers l'infirmière qui se tient dans l'encadrement de la porte. Celle-ci m'affiche un sourire tendre que je ne lui rends pas. Elle doit être nouvelle, je ne l'avais encore jamais vue. Ou alors je ne lui avais pas porté attention.
- Tu veux bien me suivre ?
Je hoche la tête et me lève afin de faire ce qu'elle me demande. D'une démarche lente, je la suis à travers les longs couloirs blanc et sinistres de l'hôpital. Alors que je m'attends à ce qu'elle m'emmène à la salle à manger, elle va dans la direction opposée. Mes parents sont peut-être venus me rendre visite. Ces derniers ne m'ont parlé de toute cette histoire à aucun moment. Je pense que ça fait partie de mon processus de guérison. Les médecins doivent croire qu'en l'excluant de toute conversation, j'allais l'oublier. Si seulement ça marchait !
C'est lorsque l'on approche de la porte qui donne sur le jardin que je commence à me questionner sur l'endroit où on va. Elle se retourne vers moi et me lance un clin d'œil. Bon, c'est quoi son problème ?
Je pousse un long soupir d'aise quand les rayons du soleil viennent caresser mes joues. Ce mois d'août est particulièrement ensoleillé. Il fait beau tous les jours. J'aimerais en profiter davantage. L'infirmière m'emmène à l'ombre d'un arbre avant d'arrêter de marcher.
- Attends-moi là, je reviens.
Dit-elle en s'éloignant. Je fronce les sourcils, d'incompréhension. Je recule d'un pas mais percute quelqu'un. Je frémis lorsque je sens des doigts remonter le long de mon bras. Je m'apprête à reculer mais il me souffle ces mots :
- Je dois bien admettre que sentir ton corps tressaillir en ma présence m'a terriblement manqué.
Pendant quelques secondes, j'ai l'impression de rêver. Je reste figée sur place comme si en bougeant je risquais de tout faire disparaître. J'inspire. Presque au ralenti, je tourne sur moi-même. C'est en croisant ses iris noirs que je me rends compte que c'est vrai. Que c'est lui. Je lui saute au cou avec le sentiment de reprendre enfin vie. Ses bras m'entourent avec force. Hadès dépose un baiser sur mon front ce qui me prouve qu'il est réellement là.
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Hadès
Romance« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...