Le tas de plume gris m'observe de ses petits yeux jaunes. J'ai toujours était une amoureuse des animaux mais je dois admettre que celui-ci est particulièrement laid. Hadès le regarde avec un mélange de mépris et de dégout sur le visage.
- C'est mon cadeau pour votre mariage ! Vous avez refusé le cochon alors je me suis dit qu'un perroquet vous ferait plaisir !
S'exclame Kaï, peinant à dissimuler son fou rire. Je cache le mien en faisant mine de me racler la gorge. Juste pour l'expression qu'arbore Hadès, ça en vaut le détour. Je n'arrive même pas à savoir s'il est hors de lui ou simplement exaspéré.
- Parce que c'est un perroquet ça ?
Dit-il, un doigt accusé pointé vers l'oiseau. Cette fois-ci, c'est plus fort que moi et j'explose de rire tandis qu'Hadès me lance son regard le plus mauvais. Kaï fait de même et vient s'affaler à côté de moi dans le canapé en se tenant le ventre, les larmes aux yeux. J'entends un son strident sortir du bec du perroquet. Je me tourne vers Kaï et le voit pleurer littéralement de rire. C'était la goutte de trop !
- Cette chose vient de se moquer de moi ou je rêve ?
Prononce Hadès d'une voix pleine d'agacement. Mais j'arrive à apercevoir la naissance d'un sourire sur ses lèvres. Il peut essayer de faire le fier, mais il ne peut pas nier que cette situation est très drôle !
- Il faut lui trouver un nom !
Intervient Agathe en dégustant son thé. Elle est particulièrement radieuse aujourd'hui. Sa longue robe verte à fleur lui va parfaitement bien. Alors qu'elle remarque que je la fixe avec attention, elle m'adresse un joli sourire.
- Dobby !
Je propose, de nouveau concentrée sur l'oiseau. Hadès se tourne vers moi.
- Comme l'elfe de maison dans Harry Potter ?
Je hausse les sourcils, étonnée qu'il connaisse cette œuvre littéraire et cinématographique. Le monde des mafieux ne les empêche pas de connaître le monde extérieur apparemment.
- Agathe m'a fait lire les sept tomes et regardé au moins une dizaine de fois les films, si c'est ce que tu te demandes. Bref, dans tous les cas, je ne veux pas de ce truc !
Il s'affale sur une des chaises en se frottant les yeux. À vrai dire, je suis aussi fatiguée que lui. Je n'ai pratiquement pas dormi la nuit dernière. Nous avons épluché les registres un à un afin de vérifier que tout était en ordre. Nous sommes vite arrivés à la conclusion qu'il n'y avait que cette cargaison de deux millions qui avait été détournée. Les autres sont bels et bien arrivés à bon port.
- Tu n'as pas le choix. Dobby a l'air de se plaire ici. Et puis, on ne refuse pas un cadeau. Tu as été très mal élevé Hadès. Sans vouloir t'officier Agathe !
- Sans vouloir t'offenser. Le mot c'est offenser.
Corrige Agathe en riant doucement. Kaï hausse les épaules, arborant un large sourire puis se lève. Il quitte le manoir avant même qu'Hadès n'ait le temps de répliquer. Plusieurs jurons franchissent les lèvres de ce dernier tandis qu'il observe Dobby avec dédain. La sonnerie de son téléphone le sort de sa contemplation. J'en profite pour m'éclipser dans le jardin afin de prendre un peu l'air.
Neuf. C'est le nombre de jours qu'il reste avant mon anniversaire. Je ne l'ai jamais fêté sans mes parents. Ce sera sûrement le cas cette année. Plus petite, ce jour était celui que j'attendais le plus. Pendant que ma mère préparait mon gâteau favori, mon père faisait l'avion à travers toutes les pièces de la maison, me portant sur son dos. Ils m'étaient tout en œuvre pour que cette journée soit spéciale et que je ne manque de rien. Mais je n'ai jamais pu m'empêcher de voir une certaine mélancolie dans leur trait. Ils tentaient de le cacher tant bien que mal, mais même un aveugle aurait pu s'en rendre compte. Aujourd'hui encore, cette tristesse qui planait au-dessus de leur tête reste un mystère pour moi.

VOUS LISEZ
Hadès
Romance« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...