Chapitre 46

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- Hadès m'a demandé de signer des papiers, stipulant que tout ce que je détiens lui appartient également. Tu te doutes bien que ce qui l'intéresse, c'est la tête de l'organisation.

Je débite en lorgnant la réaction de mon frère. Adelio se frotte la barbe, semblant réfléchir.

- Mais aux dernières nouvelles, l'organisation est toujours entre mes mains et non les tiennes, sœurette.

Je lève les yeux au ciel. Je dois bien admettre que je n'arrive pas à comprendre comment il fait pour gérer une organisation aussi grande avec un esprit aussi limité.

- Il a décidé de te tuer. L'organisation va donc me revenir et grâce à ses papiers, à lui aussi.

Je prononce en soupirant. Je vois ses yeux s'écarquiller comme s'il n'avait jamais envisagé cette éventualité. C'est pourtant évident. C'est d'ailleurs étonnant qu'Hadès décide que maintenant de tuer Adelio. Mais je crois que c'est surtout dû au pouvoir que détient ce dernier. Les hommes d'Adelio l'auraient abattu sur le champ. Maintenant que je suis là, tout s'avère beaucoup plus simple. Nous sommes mariés, grâce à ça, il peut reprendre le flambeau alors ils sont donc contraints de se soumettre à lui. Ils ne peuvent plus rien contre Hadès. Mon attention se reporte sur Adelio quand je le vois se lever.

- Il faut que tu divorces. Et vite.

- Quoi ?

Je réponds trop subitement. Il se tourne vers moi et je peux voir dans son regard qu'il est suspicieux. Je me reprends.

- Et je suis censé faire ça comment ? Hadès ne m'a jamais parlé de la marche à suivre.

Il me fixe pendant de longues secondes puis me tourne de nouveau le dos. Je pousse un soupir de soulagement. Je dois vraiment apprendre à contrôler mes émotions face à lui ou je vais tout faire foirer.

- C'est très simple. Déjà, je te prierai de retirer cette immonde alliance de ton cou. Ensuite, il te suffit de faire venir tous les membres de l'organisation et d'annoncer publiquement que tu n'es plus sa femme.

J'ouvre grand les yeux. Je ne pensais pas que ce serait aussi facile. Ça l'est même beaucoup trop à mon goût.

- Enfin, j'ai juste oublié un détail. Hadès doit être d'accord.

C'est bien ce que je me disais ! J'essaie de contrôler le ton de ma voix et de ne pas montrer le trouble en moi.

- Tu sais bien qu'il ne l'acceptera jamais.

Je le suis du regard tandis qu'il revient s'installer face à moi. Il touille distraitement le contenu de sa tasse avant de se reconcentrer sur moi.

- Ma chère sœur, je crois que tu ne te rends pas compte du pouvoir que tu exerces sur lui. Hadès te mange dans la main. Utilise ça contre lui. Tu trouveras forcément un moyen de le convaincre. 

Je hoche la tête, me lève et m'apprête à partir mais il me retient par le poignet.

- Tu as oublié de me rapporter un détail, sœurette. Qu'as-tu fait lorsqu'il t'a présenté ces fameux papiers ?

Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine. Est-ce qu'il s'est rendu compte que je bluffe ? Les mots d'Hadès me reviennent en mémoire et je me décide à faire ce qu'il m'a conseillé pour être la plus crédible possible. Dire la vérité.

- J'ai signé. Je devais le mettre en confiance et lui faire croire que j'étais de son côté. 

Dis-je avec assurance. Adelio me lâche la main.

- Bien. Tu peux disposer.

Je lui affiche un faux sourire et m'en vais vers l'ascenseur en me retenant de lui faire ravaler son arrogance. J'entre dans l'élévateur mais ne fait pas tomber mon masque pour autant. C'est truffé de caméras et le moindre faux pas pourrait tout faire foirer. Je regarde mon téléphone afin d'en vérifier l'heure. Au même moment, la porte s'ouvre et Hadès pénètre à l'intérieur. Pile à l'heure.

Hadès Où les histoires vivent. Découvrez maintenant