- Ah donc, madame se sent pousser des ailes, me prend pour un chien à la chercher partout et en plus de ça, elle devrait mériter une chambre ? Non mais j'hallucine !
Hurle Hadès en poussant un rire rageur au salon.
- Had', tu m'as donné ta parole de le faire ! Tu n'a plus le choix maintenant !
Rétorque Keith.
Ils sont ainsi depuis plus de vingt minutes. Après ce qu'il s'est passé, Hadès est bien décidé à me faire vivre un enfer et ça commence par m'obliger à retourner dans cette maudite pièce. Par chance, pendant leur petite querelle, et donc son inattention, je me suis octroyée le droit de m'allonger sur l'un des transats près de la piscine.
"Tu vois ça ? Je tiens ta vie comme ça."
La scène se rejoue sans cesse dans ma tête. Et comme si j'étais encore dans l'eau, je peux sentir l'air me manquer. La pire sensation, le pire souvenir, reste la pression de sa main sur ma tête. Cette impuissance face à la force qu'il exerçait afin de me maintenir submergée, compte me hanter pendant encore longtemps. Je frissonne, non pas de froid mais bien d'horreur. Je me suis vue partir. Je me suis vue mourir.
Je suis tirée de mes pensées par le bruit de petits pas qui se dirige vers moi. Je lève la tête en direction de la double porte et vois Agathe me lancer un sourire réconfortant. Elle me tend une canette de soda et un paquet de bonbon qu'elle a sûrement acheté en faisant les courses.
- On va dire que c'est notre secret. Si monsieur De Rosa ne le sait pas, il ne pourra pas te réprimander, non ?
Murmure t-elle en jetant des coup d'œil par ci par là comme si nous étions sur écoute. Je glousse doucement en prenant ce qu'elle me tend.
- À ta tête, je paris qu'il s'en est passé des choses pendant mon absence. Vas-y raconte moi tout.
Je lui rapporte toutes les péripéties de la journée, faisant de petites pauses afin d'enfourner un bonbon en gélatine dans ma bouche. Je commence par la sortie shopping avec la Bête, la course poursuite, ma fugue pitoyable et pour finir, sa tentative de meurtre. À plusieurs reprises, ses yeux se sont aggrandit, témoignant sa stupéfaction. Mon récit terminé, le silence s'installe entre nous, laissant mes mots planer dans l'air.
- Une chose est sûr, tu es très intelligente, douée.
Dit-elle revenant sur l'affaire des policiers. Cependant, elle arbore une expression que je n'arrive pas à déchiffrer.
- Et qu'est ce que tu as ressenti ?
La question me prend au dépourvu. Je me perd quelques secondes dans mes songes afin de me replonger dans mes sentiments.
- Pas grand chose. De la peur, surtout mais aussi de l'adrénaline. De l'euphorie, peut être.
- Même après que les policiers soit morts dans l'explosion ?
Sa voix est tenté d'inquiétude et encore une fois, je reste perplexe en entendant son interrogation.
Qu'ai-je ressenti face à leur mort que j'ai moi même provoqué ?
J'ai beau fouiller dans ma mémoire, je ne m'en souviens pas. Mon corps a accumulé une telle composition d'émotion que je n'arrive plus à les placer sur certains événements. Comme si à ces moments, je n'avais rien éprouvé.
- Je ne sais pas.
Finis-je par prononcer dans un murmure. Agathe se lève et époussete sa robe jaune.
- Après ce saut improvisé dans la piscine, tu dois avoir froid. Viens, on va te réchauffer à l'intérieur.
Je la suis, soulagé qu'elle ai changé de sujet. Nous franchissons l'entrée et tombons nez à nez avec Hadès, fou de rage et Keith, exaspéré. River et Kaï, eux, ont déserté les lieux. Lorsque la Bête se rend compte de ma présence, il dirige vers moi son indémodable regard noir.
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Hadès
عاطفية« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...