Je regarde attentivement les images sur les écrans que l'informaticien nous montre et je peine à comprendre où est-ce qu'il souhaite en venir. Je vois simplement un homme décharger deux millions d'euros dans un hangar. Et au vu du regard perplexe qu'Hadès arbore, il n'a pas l'air de suivre non plus.
- Tu peux être plus explicite ? Il n'y a rien sur ces vidéos à part un homme en train de voler mes deux millions !
Explose-t-il, arrivant à la limite de sa patience.
- Regardez la clé qu'il tient à ce moment-là. Elle a un porte-clé flotteur, c'est ce qu'on met sur les clés de bateau pour avoir la possibilité de les récupérer si elle tombe par-dessus bord.
J'échange un coup d'œil rapide avec Hadès. En quoi ce porte-clé peut nous aider ? D'un hochement de tête, Hadès l'incite à continuer. L'informaticien lève les yeux au ciel comme si c'était évident. En quelque clic, il fait apparaître la carte de la ville.
- A quelques pas d'ici, il y a un port. Avec un hangar dans lequel il est facile de décharger une cargaison de deux millions d'euros. Je n'en ai pas la certitude, mais il y a de forte chance pour que votre argent se trouve là-bas. S'il ne l'a pas déplacé entre-temps.
Tout s'éclaire dans ma tête. Ce gars est un génie ! Il y a de forte chance pour que l'argent soit encore là-bas. Une fois, c'est facile de transporter plusieurs millions, mais deux fois, c'est autre chose.
- Il faut aller les récupérer. Samedi soir, on s'éclipse pendant la soirée.
Dis-je tandis qu'Hadès pousse un long soupir exaspéré.
- Ça ne marche pas comme ça. Adelio nous surveille pendant ce genre d'évènement, il s'en rendra compte très rapidement et mettra tout en œuvre pour que l'argent ne soit plus là quand on arrive. Il faut un plan solide.
- Je sais exactement ce qu'on va faire.
Je prononce avec conviction.
☆☆☆
J'ajuste une dernière fois mon masque en dentelle en me regardant dans le miroir.Ma robe est simplement noire avec une fente au milieu de ma cuisse. Seules mes longs gants de la même couleur et mon collier de perles ajoute un côté élégant à ma tenue. J'expire doucement et quitte la chambre afin de rejoindre Hadès au rez-de-chaussée. Ce dernier porte son habituel costume ébène avec, cette fois-ci, un loup en velours autour des yeux. Il me détaille quelques secondes du regard avant d'afficher un sourire à la fois malicieux et arrogant.
- Cette robe est jolie.
Déclare-t-il simplement. Je ne peux m'empêcher de hausser les sourcils de surprise. Serais-ce un compliment qui vient de sortir de la bouche de monsieur De Rosa ?
- Aïe ! Bordel, je vais balancer ce vieux tas de plume !
Jure-t-il alors que Dobby vient de lui mordre le doigt. Ce n'est clairement pas l'amour fou entre ces deux là ! Je n'ai jamais vu personne se chamailler autant avec un oiseau comme Hadès le fait. J'en viens même à me demander s'ils ne vont pas se battre au corps à corps un jour ! Je caresse le plumage gris de Dobby en lui donnant à manger pendant qu'Hadès insulte tout l'arbre généalogique de Kaï. Une fois le petit monstre nourri, nous sortons du manoir. La soirée a commencé depuis un petit moment déjà. Tout le monde nous attend.
Dans le jardin, je découvre une Ferrari rouge à la place de la SUV noire. Elle fait partie de sa grande collection de voitures et n'est pas tracée. Nous entrons à l'intérieur et Hadès démarre en trombe sans attendre. Je sens la pression monter en moi. Tout ce plan sort directement de ma tête. Si on foire, ce sera de ma faute. Je n'arrive toujours pas à réaliser qu'il m'a entièrement fait confiance sur ce coup-là. Mais je crois qu'il n'y avait pas d'autre solution. Dans tous les cas, tout est déjà prêt. Si on suit parfaitement le plan, ça ne peut que fonctionner. Il faut que ça fonctionne.
VOUS LISEZ
Hadès
Romance« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...