L'eau chaude coule sur mon corps à vif. Je vacille entre gémissement d'aise et de douleur. Mais sentir mes muscles se dénouer sous la chaleur me procure un bien être à m'en faire oublier le reste. Je n'ai jamais été aussi heureuse de prendre une douche. Je savonne vigoureusement ma peau, avec l'infime espoir de pouvoir effacer les vestiges de ce qui s'est passé.
Une fois bien propre, je me glisse hors de la douche, trainant avec des petites gouttelettes d'eau. J'enfile le t-shirt et la jupe qu'il m'a déposé et me brosse les cheveux avec un peigne que j'ai trouvé dans un des tiroirs. Ils sont terriblement emmêlés. Je grimace lorsque la brosse rentre en contact avec ma blessure à peine soigné. En fouillant dans les nombreux rangement, je suis étonnée de tomber sur une trousse à maquillage. J'en applique légèrement, redonnant un peu vie à ce visage terne. Intérieurement, j'espère avoir l'opportunité de me démaquiller.
- Dépêche toi, on doit être sortie dans moins de cinq minutes !
Crie t-il en tapant son poing sur la porte.
On doit sortir ? Mais pour aller où ? Je ne suis pas sensé retourner dans cette horrible pièce fermé à double tours ?
Je fait ce qu'il me dis et quitte la salle de bain. Je retrouve Hadès à la place où je l'ai quitté, adossé au mur du couloir.
- Où est-ce qu'on va ?
Je demande.
- Au centre ville. T'acheter une tenue. Et je te préviens, ce n'est pas parce que tu es dehors que tu n'es plus kidnappée.
Je hoche la tête. Le message est passé. Sans un mot, il me tourne le dos et s'en va dans la direction opposée. Je peine à le suivre et doit presque courir pour rester à son niveau. Cette endroit est gigantesque, si me perd je ne suis pas sûr que je retrouverai mon chemin !
Nous arrivons finalement à ce qui semble être le salon, où deux hommes nous attend. L'un deux est River, celui qui m'a ramené dans ma prison la dernière fois. Habillés d'un costume ébène, leur imposante corpulence me stupéfait. Ils se mettent en tête de fil et ouvrent la porte, nous invitant à sortir. Je suis immédiatement ébloui par le soleil de plomb, des petites tâches blanches dansent dans mon champs de vision et je suis contraite de mettre mes mains en visière pour protéger mes yeux. Ma jauge de sérotonine se recharge d'un coup et je chancelle limite en sentant cette poussé d'hormone du bonheur. Le contact des rayons du soleil contre ma peau m'avait terriblement manqué. Dans l'immense jardin qui paraît s'étendre sur plusieurs kilomètres, une SUV noir est garé. Un des deux individus en costard s'installe au volant, pendant que l'autre ouvre la portière afin que nous entrions à l'intérieur.
Dans l'habitacle, Hadès et moi gardons une sorte de distance de sécurité. Contrairement à moi, il est armé de sa nonchalance habituelle. Pour ma part, je suis plutôt anxieuse, je ne sais pas vraiment comment ça va se passer, je suis sensée être prisonnière, me retrouver en "liberté" est étrange. Je pourrais à tout moment tenter de m'échapper, même si je ne doute pas que les deux mastodontes qui lui sert d'hommes de main me rattraperai en un rien de temps. Mais avec un peu de chance ?
- Cazzo ! Arrête de taper du pied, tu me stresses !
Gronde Hadès, me sortant de mes pensées dans un petit sursaut.
Je ne m'étais pas rendu compte que je bougeais ma jambe. Un tic d'anxiété que je tiens de mon père comme une sorte d'héritage. Lorsqu'on s'y mettait tous les deux, ma mère pétait littéralement un câble !
Je pousse un long soupir. Penser à ses choses au passé me rappelle que je n'aurais peut-être pas la chance de les revoirs un jour. Je sens ma gorge se nouer et mon estomac se comprimer. Je secoue la tête comme pour chasser ses songes parasites. Ressasser ces réminiscences ne me ramèneront pas auprès d'eux. Je balais une larmes au coin de mon œil qui s'apprêter à glisser sur ma joue.
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Hadès
Romance« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...