Chapitre 39

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Je ressors de la salle de bain et tourne sur moi-même sous les regards étonnés de mes deux amies.

- Hadès va dérailler en te voyant dans cette tenue. Tu joues avec le feu. J'aime ça !

Crie Aelyne en sautant sur place. Je me mets face au miroir et contemple mon reflet. Une robe de satin rouge glisse sur ma silhouette fine, attachée par un nœud sur ma nuque. De devant, elle paraît complètement lambda mais c'est sans compter le dos nu qui dévoile légèrement le haut de mes fesses. Je pousse un long soupir. On y est. Le premier mai. Le jour de mon anniversaire. Ces derniers jours sont passés à une vitesse folle. Et avec tous les préparatifs pour l'évènement de ce soir, je n'ai pas réellement eu le temps d'y penser. Je préfère ne pas imaginer ce que mes parents ont dû penser aujourd'hui. Je fête mes vingt-quatre ans sans eux. Je secoue la tête et récupère mes gants de la même couleur que ma robe et les enfile alors que sa voix retentit dans la pièce.

- Toutes les deux, dehors.

Ces quelques mots sonnent comme un coup de fouet dans l'air. Monsieur n'est visiblement pas content. Elles font ce qu'il leur demande, laissant derrière elles, le rire malicieux d'Aelyne. Hadès se place dans mon dos, un verre de whisky à la main.

- C'est une robe ou un morceau de tissu ?

Dit-il froidement. Je rigole doucement et le contourne pour sortir mais il me bloque le passage.

- C'est une très jolie robe de créateur faite sur mesure qui t'a coûté plusieurs milliers.

Je le vois hausser les sourcils puis soupirer.

- Peu importe le prix, tu m'enlèves ça.

- Non.

Je réponds avec condescendance. Hadès passe une main derrière ma nuque et, d'un geste fluide, défait le nœud en satin. Il se penche à mon oreille.

- Bien. Alors, je vais l'enlever moi-même.

Murmure-t-il. Je pose ma main sur son torse et le repousse faiblement. Ce n'est pas le moment de jouer à ce genre de jeu. Il me fait m'assoir sur le lit et s'accroupit devant moi.

- Bon, c'est quoi le problème ? Tu me fais la tête depuis lundi et ça commence sérieusement à me les briser.

Il prononce cette phrase avec un soupçon de colère dans la voix. Je ne réponds rien. Les mots de Cherry ont pas mal tourné en boucle dans ma tête. Elle a raison. Tout ça est malsain et je ne sais pas si je suis prête à m'y perdre. Sûrement pas.

- Écoute, on devrait arrêter tout ça.

J'essaie de paraître convaincante mais je ne me crois pas moi-même. Hadès me détaille pendant de longue seconde puis se redresse et place ses mains de chaque côté de mon corps.

- Arrêter quoi ?

Il ne fait rien et se contente de me détailler des yeux, ce qui est suffisant pour me déstabiliser. Une de ses mains vient jouer avec le serpent en or autour de mon cou. Je frémis légèrement. Son souffle chaud s'échoue sur mes lèvres. Son parfum que je ne connais que trop bien maintenant se mélange au mien. Il détient un tel pouvoir sur moi qu'il m'est impossible de faire autrement. J'ai une irrépressible envie de...

- Tu ne peux pas me demander de tout arrêter pour ensuite me regarder comme tu le fais là. Alors redis-le-moi. Dis moi que tu veux y mettre fin. Dis-moi que tu n'en as pas envie. Dis-moi non une bonne fois pour toutes.

Me susurre-t-il. Je ne sais pas quoi dire. La chose la plus censée serait de répondre que tout ça, c'est fini et que je ne veux pas aller plus loin mais aucun son ne sort de ma bouche. Je ne suis pas capable de prononcer ces mots. Ou alors je ne le souhaite tout simplement pas. Ma raison n'est définitivement plus là. Je n'ai à présent plus rien à perdre. Je le tire par son col et l'embrasse jusqu'à ne plus pouvoir respirer. J'ai plongé. Je vais m'y noyer. Mais, purée, qu'est-ce que c'est bon ! Il s'affale sur le lit, m'écrasant de tout son poids. Mes doigts tirent sur la racine de ces cheveux. Les siennes meurtrissent la peau de mes hanches. Il attrape ma lèvre inférieure de ses dents puis se recule pour me regarder.

Hadès Où les histoires vivent. Découvrez maintenant