Chapitre 11

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Allongée sur le dos, je sens les rayons du soleil s'échouer sur mon ventre. C'est très agréable. Ma peau d'habitude très pâle, prend doucement une couleur caramel. En effectuant de petits mouvement du bras, je navigue lentement sur la surface de l'eau avec la sensation d'être légère comme une plume. Je ne pense à rien. Mes pensées sont dirigées uniquement vers le sentiment de bonheur qui envahit chaque parcelles de mon corps. Le doux parfum de la mer me chatouille le nez. Et j'esquisse un souris en entendant le cri d'une mouette. Mis à pars cela, l'environnement est plongé dans le silence le plus total. Je me redresse dans le liquide translucide et regarde l'horizon. Rien. À l'endroit où je suis, la plage n'est plus visible. J'entreprends de revenir sur mes pas, sentant de petits picotements au bout des doigts. D'un coup, une main vient enroulée ma cheville me tirant brutalement vers le bas ! Je suis plongée dans les ténèbres. Il fait noir. Je me débat du mieux que je peux, épuisant plus rapidement mon stock d'oxygène. Je griffe. Je pince. Je frappe. Mais rien y fait. Ça ne lâche pas prise. Mes poumons se serrent. L'air me manque. Je suffoque en me tenant la gorge des deux mains. Ma bouche est tapissé de sel, ma gorge, complètement irrité. Chaque petites gouttes qui glissent le long de mon œsophage me rapproche de la mort. Au moment où je me sens partie, je me retourne enfin et découvre le corps rattaché à la main.

Hadès.

- Putain mais réveille-toi !

Cette puissante voix me tire de mon cauchemar. Une quinte de toux m'étreint la gorge. Mes dix doigts tremblants posés sur la naissance de mon cou, je tente de me calmer. De revenir à la réalité. Je m'adosse à la tête de lit, transpirante, les yeux dans le vague. Je sens mon cœur affolé sous ma paume. Un violent maux de tête fait vriller mon crâne. Je suis complètement déconnectée. Je suis dans l'incapacité de revenir. Une ombre se déplace dans mon champ de vision sans que je puisse la voir. Je me contente de fixer un seul point. Le vide. Je sens mon corps se faire secoué violemment et pourtant mon cerveau refuse de se réveiller. Les seules choses actives sont les larmes qui glissent sur mes joues, les unes après les autres. Mes yeux se ferment.

- Hey... Reste... Moi...

Dans le brouillard qu'est mon esprit, seuls ces mots parviennent à franchir la barrière de mes oreilles. J'ai l'impression de tomber de plus en plus en profondeur. En ayant de moins en moins la possibilité de remonter. Mes tremblements s'intensifient, s'éparpillant cette fois dans l'intégralité de mon corps.

- Respire... Nez et bouche...

J'entreprends de faire ce que me demande cette voix lointaine. J'inspire. Et expire. Mes sanglots augmentent, contrairement à mon rythme cardiaque qui lui se régularise. Je répète cette action encore et encore pendant de longues minutes qui me paraissent des heures. Reprenant à peine mes esprits, je soulève mes paupières et regards tout autour de moi. Deux silhouettes me font faces. L'une affiche une expression paniqué alors que l'autre est indéchiffrable. Agathe et Hadès.

- Ma chérie, regarde-moi. Tout va bien, c'est terminé.

Je sens ses bras m'enlacer, réchauffant mon épiderme. Je suis trop faible pour faire de même et me contente d'apprécier ce contact rassurant. De là où il est, la Bête nous observe, l'air grave.

- C'était une crise d'angoisse, Agathe, tu pourrais aller lui chercher un verre d'eau, s'il te plaît.

Elle hoche la tête et quitte la pièce, nous laissant seuls tous les deux. Lui comme moi, ne bougeons pas d'un millimètre en nous observant en silence.

- Parles-moi, ça évitera peut être que tu nous tape un malaise. C'était quoi ton rêve ?

Je secoue imperceptiblement la tête en me passant une main sur le visage chassant les traces de mes larmes. Je n'ai pas réellement envie de me replonger dans mon cauchemar. Mais finalement, je pousse un long soupir puis repose mes iris sur lui.

Hadès Où les histoires vivent. Découvrez maintenant