Je contemple l'immense domaine face à nous. On peut dire que les De Rosa ont la folie des grandeurs. De là où je suis, il m'est même impossible de voir l'entièreté du terrain. J'arrive à distinguer un énorme escalier qui mène jusqu'à l'entrée. Deux piscines avec fontaine l'entourent d'une manière presque surréaliste. Le manoir est beaucoup plus imposant que celui que nous venions de quitter. On dirait même un véritable château. Il n'est pas noir comme le précédent mais blanc et or. Un peu plus loin, je discerne ce qui me semble être une écurie.
- Pourquoi tu n'es jamais venu vivre ici auparavant ?
Je demande. J'avoue que face à tant de splendeur, cette question me brûle les lèvres depuis plusieurs minutes.
- Il était à ma sœur. Pas à moi.
Ma tête se tourne subitement vers lui. Sa sœur ? Je ne savais pas qu'il en avait une. Il n'en a jamais parlé jusqu'à présent. Je me retiens de lui poser toutes les questions qui fusent en ce moment même dans ma tête. Quelque chose me dit qu'il ne me répondra pas. Cependant, je me disais bien que cet endroit ne lui ressemblait pas.
Je récupère ma valise dans la voiture et le suis afin de découvrir l'intérieur. J'écarquille les yeux en le voyant. C'est vraiment magnifique ! Le salon dans lequel nous arrivons est dans les mêmes tons que l'extérieur. Comme pour l'ancien manoir, un grand escalier principal trône au milieu. Hadès me fait signe pour m'inciter à monter. Nous traversons différents couloirs et sur le mur de l'un d'eux se trouve un grand cadre représentant une très jolie femme. Sa sœur sans doute. Hadès avait le même au manoir avec lui dessus. Je m'arrête quelques secondes afin de l'observer. Chaque petit détail a été peint de manière à rendre l'œuvre presque vivante. Le cadre en or fait ressortir la peinture sombre du tableau. Mais ce qui me frappe le plus c'est son sourire. Hadès possède exactement le même. Sans prendre la peine de regarder attentivement, on se rend vite compte qu'ils se ressemblent énormément.
- Mira.
Hadès murmure à peine ce prénom. Je me tourne vers lui mais il ne me regarde pas, il semble loin.
- Où est-ce qu'elle est ?
Ces mots s'échappent de ma bouche avant que je n'aie le temps de les ravaler. Je l'entends pousser un long soupir.
- Je n'en ai aucune idée.
☆☆☆
J'arbore un sourire diabolique en raccrochant avec River. Je me dirige vers la salle de sport où des bruits de coups se font entendre depuis le couloir. Hadès y a passé toute la matinée. Je crois qu'après tout ça, il avait bien besoin de se défouler. Je frappe mais aucune réponse ne traverse la porte. Je retente une seconde fois. La même chose. Je me décide finalement à entrer. Hadès frappe comme un acharné sur le sac de boxe, le corps luisant de sueur. Ses écouteurs dans les oreilles, il ne pouvait pas m'entendre. Je m'adosse au cadran de la porte et attend qu'il se rende compte de ma présence.
Pendant ce temps, mes yeux s'égarent quelque peu. Il est dos à moi, mais je distingue, sans trop de difficulté, les reliefs de son torse brillant dans le miroir. Je me rends compte que je ne l'avais jamais encore vu ainsi. Même à la plage, il n'a pas enlevé son t-shirt une seule seconde. Et je crois bien savoir pourquoi. Un tatouage au-dessus de sa poitrine attire mon attention. De là où je suis et dû à ses nombreux gestes, je n'arrive pas à bien le voir. Je m'avance doucement. Il se fige lorsqu'il m'aperçoit dans le reflet. Il récupère la serviette à ses pieds, s'essuie avec puis enfile son t-shirt. Hadès se retourne face moi, buvant sa bouteille d'eau.
- On part dans dix minutes.
Je dis d'un ton nonchalant. Il hausse un sourcil.
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Hadès
Roman d'amour« - Où sommes-nous ? Il se penche en avant, posant ses mains sur les accoudoirs de la chaise. Son souffle s'abat sur moi lorsqu'il prononce ces mots, - En enfer. » Les poignets liés, le corps endoloris, Adeliza ne sait pas où elle se trouve. Les qu...