Chapitre 26

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Coincée entre son torse et la porte, le cœur qui bat à mille à l'heure et les yeux rivés à ceux d'Hadès, je tente de comprendre ce qui se passe. Pendant ce temps, les tirs fusent toujours dans le hall de l'hôtel. Moi, je me contente de rester sans bouger, paralysée.

- Respire, Adeliza.

Me susurre-t-il pour tenter de m'apaiser mais je vois très bien, au fond de ses prunelles, qu'il n'est pas serein non plus. Je fais tout de même ce qu'il me dit en sachant pertinemment que ça ne servira à rien. Il me ramène vers lui au moment où la porte s'ouvre dans un grand fracas. Keith la referme derrière lui, la panique transperçant de chacun de ses pores.

- Putain, vous voilà ! Hadès, elle doit partir d'ici. Maintenant.

Ils échangent tous les deux un regard appuyé et je sens les muscles d'Hadès se tendre autour de moi alors que celui-ci semble tout comprendre. Plusieurs jurons franchissent la barrière de ses lèvres. Je le vois trembler de rage.

- Aller où ? Pourquoi ?

Je demande d'une voix affolée alors qu'un trop plein de stress se fait ressentir à l'intérieur de moi.

- Je ne sais pas encore, mais loin d'ici en tout cas. Tu partiras avec River.

Me répond Hadès avant de se retourner vers Keith afin de discuter de la marche à suivre pour me faire sortir d'ici sans que je me prenne une balle. Je la sens mal cette histoire. Si je dois m'enfuir, ça veut sûrement dire que pour une raison ou une autre quelqu'un en a après moi. Qu'est-ce qui me garanti qu'il ne me retrouvera pas ? Hadès ne sera pas là pour s'assurer que rien ne m'arrive. Je l'ai déjà vue à l'œuvre à de nombreuse reprise, je sais que je peux lui faire confiance là-dessus. Ce n'est pas le cas pour River.

- Je ne vais nulle part. Ou alors, tu viens avec moi.

Les deux me regardent complètement abasourdis comme si je venais de dire la chose la plus débile qu'ils n'aient jamais entendu. Ce qui n'est pas totalement faux.

- Adeliza, pour une fois, je t'en pris, fais ce qu'on te dit sans discuter. Tu nous feras gagner un temps précieux.

En prononçant cette phrase, Hadès est à la fois exaspéré et presque suppliant. La situation doit être réellement chaotique pour qu'il en arrive à me supplier de l'écouter. Je ne m'étais jamais retrouvé dans une fusillade avant, je ne sais pas comment réagir. En cet instant, je rêve de pouvoir hurler afin d'expulser toute la peur que contient mon corps. Mais je ne peux pas. Je sais qu'à la seconde où j'exploserai, je ne pourrais plus m'arrêter. Je dois rester calme le plus longtemps possible. Je pousse un long soupir et le regarde droit dans les yeux.

- Je ne veux pas sortir d'ici toute seule, imagine qu'on me retrouve, tu ne seras pas là pour leur coller une balle en plein front. Tu viens ou je reste.

Ils s'échangent à nouveau un regard. Celui d'Hadès brille d'une lueur que je n'identifie pas, mais cette dernière s'évanouit presque aussitôt. Son expression de glace reprend sa place sur son visage.

- Je reste et tu pars. Fin de la discussion. On va être obligé de passer par l'entrée principale. Tu t'es déjà servi d'une arme ?

Je hoche imperceptiblement la tête, perturbée par sa réponse. Je ne me vois pas du tout slalomer entre les corps étendus au sol, en esquivant de justesse les balles qui volent autour de moi.

- Hadès, c'est une très mauvaise idée. À la seconde où ils la verront, ils l'embarqueront et tu seras un homme mort.

Hadès me tend un pistolet sorti de je ne sais où tandis qu'il tient le sien de l'autre main. Je le prends maladroitement, tremblante avec l'envie de le jeter à l'autre bout de la pièce. Mais je n'ai pas le temps d'y songer, qu'il me prend la main et m'incite à le suivre.

Hadès Où les histoires vivent. Découvrez maintenant