Le magasin de Noël [Namjin]

Chapitre 32

Taehyung enroula les bras autour de son corps dans un geignement plaintif. Il se recroquevilla sous sa couette plus qu'il ne l'était déjà, et il battit des paupières en sentant une main tendre lui caresser les cheveux, seule partie de son corps qui dépassait des couvertures empilées sur lui. Il poussa un soupir de contentement, à mi-chemin entre rêve et réalité. Il se demandait si la sensation de ces doigts entremêlés à ces mèches était réelle ou bien s'il s'agissait du seul fruit de son imagination. Déjà, il lui semblait plonger de nouveau dans le sommeil.

Neuf heures venaient de sonner quand la torpeur le quitta enfin. Il battit des cils alors que s'élevait dans la pièce le savoureux fumet du thé.

« Comment va mon bel endormi ? demanda auprès de lui une voix enjôleuse.

- Jiminie ?

- Lui-même. »

Taehyung sortit la tête des couvertures, et Jimin découvrit ses yeux cernés ainsi que son teint livide.

« Oh, mon pauvre petit cœur, t'as l'air mal en point. Ça va pas mieux ? Je t'ai fait du thé, t'en veux ?

- Oui, je veux bien.

- Tu risques pas de le vomir ?

- J'ai déjà tout expulsé ce matin.

- Hyung m'a dit, oui. Je sais que tu détestes ça, ça va quand même ?

- C'est sûr que ça a rien d'agréable, grimaça Taehyung en tendant la main vers la tasse que son copain lui laissa, mais c'est juste une petite maladie, demain ça ira mieux.

- Tu comptes aller bosser demain ?

- Oui, pourquoi ?

- Tae, tu risques d'aggraver ton état.

- Mais non, tu me connais : demain ça ira beaucoup mieux. »

Jimin poussa un soupir avant de tendre la main pour poser la paume sur le front de son petit ami qui, désormais assis, serrait son mug entre ses deux mains dans l'espoir de les réchauffer.

« T'es brûlant, soupira-t-il. Et je t'ai jamais vu aussi pâle, ça m'inquiète.

- C'est rien du tout.

- Et si c'était moi qui étais dans cet état ?

- C'est bon, on va pas aller aux urgences pour ça, non plus.

- On verra comment tu te sens ce soir, en attendant je veux pas t'entendre dire que t'iras bosser demain. »

Taehyung reposa sa tasse et, l'instant d'après, il plongeait son regard attendri dans celui, sévère mais amoureux, de Jimin, à qui il adressa un sourire rassurant. Il s'allongea de nouveau, remonta les couvertures jusqu'à son nez, et ferma les yeux.

« Eh, Tae, je plaisante pas, lui susurra son copain plus sérieusement, t'es sûr que tu vas pas trop mal.

- Je t'ai dit que oui, ça va. Je suis surtout fatigué. Reste pas là, je veux pas que tu chopes ça. Va bosser, t'es déjà en retard.

- Jin m'a accordé ma journée, et hors de question que je te laisse tout seul.

- Je vais juste dormir, tu sais, je risque rien.

- Même, je veux rester. Je sais que t'aimes pas être tout seul quand ça va mal... »

Sa phrase à peine achevée, Jimin posa les lèvres sur le front de son compagnon qu'il embrassa. Taehyung laissa échapper un gloussement, aussi amusé qu'attendri par le comportement de son aîné. Jimin et lui prenaient excessivement soin l'un de l'autre, et chacun savait que parce qu'ils tombaient rarement malades, même une banale grippe les terrassait et les amenait à rester clouer au lit, souvent avec une bonne fièvre en prime.

Et Jimin n'avait pas tort : dans ce genre de moments, même s'ils dormaient l'essentiel de leur temps, ils n'aimaient pas se retrouver à endurer ça seuls.

« Tu restes jusqu'à quand ? s'enquit donc Taehyung d'une voix fatiguée qui prouvait que déjà il se rendormait presque.

- Jusqu'à ce soir, je te surveille en attendant que hyung rentre pour prendre le relais. Dors, moi je vais aller te préparer un bouillon de légumes pour ce midi.

- Avec du bœuf ?

- Avec du bœuf, si tu veux.

- T'es le meilleur.

- Je sais, se pavana Jimin l'œil malicieux.

- Bisou sur le front ? »

Son copain ne répondit même pas, il se contenta d'obéir, toujours partant dès lors qu'il s'agissait de se montrer affectueux envers son cher et tendre. Il le borda, en profita pour le serrer dans ses bras malgré les couvertures, et il l'enlaça jusqu'à ce que les rires enfantins de Taehyung soient remplacés par sa lente respiration, preuve qu'il dormait.