CHAPITRE 9: 100 tonnes de cocaïnes

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Point de vue: Elias Ruiz Ortega






Mon poing venait d'entrer en contact avec le mur, j'entendis les fragments de mes os se briser. Mais je ne sentais rien.

Aucune douleur.

J'étais dans un état sans précédent, dans une colère sourde et dévastatrice, rien ni personne ne pouvait me calmer quand j'étais dans cet état.

Je faisais les quatre cents pas dans mon bureau essayant de me calmer.  Après avoir vu les débris enflammés de mon avion s'écraser, ma colère avait pris le dessus. Je m'étais séparé de Nacho qui avait démarré précipitamment en direction de ce qui restait de l'avion je présume et j'étais immédiatement rentré à la villa avec La Quica. Quelques-uns de mes hommes étaient actuellement en route pour récupérer Diente qui errait près d'une forêt à Culiacán près de cette maudite piste d'avion.

J'essayais de comprendre.

La marchandise avait-elle explosé ? Non, c'était impossible. Pablo aurait-il fait exploser l'avion ? Impossible, il n'avait pas assez de couille. L'avion aurait-il été piégé ? Un cartel ennemi m'aurait attaqué et volé la marchandise ? Mais comment ? Comment aurait-il pu savoir tout ce qui allait se passer ?

Nous avions décidé de l'endroit d'où partirait l'avion à la dernière minute, personne n'aurait dû trouver.

- Que coño, hurlais-je plains de rage en jetant le verre qui trainait sur mon bureau contre la baie vitrée, qui éclata en mille morceaux.

Comment était-ce possible ? Comment avait-il pu savoir d'où allait décoller l'avion? Comment ? Un traître ?

Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête sans aucune réponse. J'étais à deux doigts de vriller. Je n'avais qu'une envie. Buter les coupables un à un et de trancher les langues de tous les membres de leurs familles.

- Hijo de la chingada, grognais-je balayant tout ce qui était posé sur la table de mon bureau. ( fils de putain )

J'étais comme un ouragan saccageant tout sur mon passage. De ma télévision, à mon minibar en passant par ma grande bibliothèque, qui s'écroula dans un fracas. Mon bureau ne ressemblait plus à rien.

J'aperçus au milieu de tout ce désordre une photo qui avait sûrement dû s'échapper d'un album photo. Je m'accroupis afin de la ramasser, c'était un cliché de mon père et moi il y a cinq mois, cette photo avait été prise lors de son renouvellement de vœux avec ma mère. J'étais vêtu d'un costume noir comme d'habitude et lui d'un magnifique costume blanc que mi madre lui avait offert une semaine auparavant. Cette photo m'apaisa un peu. Il fallait que je me reprenne.

Quelqu'un toqua à ma porte, je déposai la photo sur le bord de la cheminée avant de crier avec irritation :

- Entrez !

La Quica pénétra mon bureau dans le plus grand des silences en prenant soin de refermer la porte derrière lui, l'odeur d'alcool qui s'émanait de son t-shirt accentuait ma colère, je fronçai les sourcils.

Il regardait autour de lui d'un air ahuri, je n'avais jamais mis mon bureau dans cet état. Mais il ne dit rien, il se contenta de regarder en silence et cela valait mieux pour lui, je n'étais vraiment pas d'humeur à écouter une de ces putain de blagues à la con. Je me dirigeai vers un fauteuil qui n'avait pas trop été endommagé durant mon excès de colère et m'assis dessus.

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