CHAPITRE 41: L'interdit

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Point de vue : Alejandra Cataleya

Jet privé du chef de cartel de Sinaloa.
18h55

J'ouvris lentement les paupières dans un lent clignement alors qu'elles luttaient pour rester closes. Elles se fermèrent un instant avant que tout ne me revienne brusquement me forçant à les rouvrir.

Verdugo, le mariage, le violent coup que je m'étais pris à la tête et lui. Elias.

Après quelques battements répétitifs, je passais une main sur mes yeux avec mon avant-bras avant de les ouvrir définitivement. Je reconnus immédiatement le cuir blanc des sièges et les couleurs sombres de l'habitacle : le jet d'Elias. Tout ce qui s'est passé était donc réel. À cette pensée, je me rappelai brièvement de mes dernières paroles.

Mon frère.

Je tournais donc immédiatement la tête à sa recherche. Mais la lenteur de mes mouvements me fit comprendre que je n'avais pas encore évacué la quantité de drogue que j'avais reçue en Colombie. Je tombai directement sur Alejandro et mon cœur s'apaisa immédiatement. Il avait l'air profondément endormi sur le siège juste à ma gauche. Son visage était toujours recouvert de bleu, ses cheveux bouclés commençaient à lui retomber sur le visage et pourtant, je ne pouvais m'empêcher de le trouver adorable. Il semblait enfin reposé. Je préférais le voir ici dans cet état plutôt qu'en Colombie dans cette cage. J'espérais qu'il le comprenne une fois réveillé.

Elias avait donc tenu parole. À cette pensée, les battements de mon cœur résonnèrent un peu plus fort dans ma poitrine. Je me rappelai du sentiment de sécurité que j'avais ressenti alors que j'étais cachée dans ses bras si vulnérable. Qu'est-ce que tout cela signifiait ? Je jetais un œil à travers le hublot et fus surprise de constater qu'il faisait nuit. J'avais dû dormir quelques heures. Et j'étais persuadée qu'Elias ne nous ramenait pas bien gentiment à Tijuana. Non. Nous étions bientôt arrivés à Sinaloa. Une destination qui ne plaira sans aucun doute à Alejandro.

J'étais épuisée, mais je ne voulais plus dormir. Je tenais vraiment à être avec Alejandro lorsqu'il se réveillera. Je ne savais pas de quelle manière Elias avait traîné mon frère jusque dans son jet, mais j'espérais qu'il ne m'avait pas vu dans les bras du chef de cartel.

Je me mordillais la lèvre nerveusement en me voyant déjà bégayer devant lui si ça a été le cas. Car je savais que cette fois-ci, je serai obligée de lui expliquer la nature de ma relation avec Elias. Une relation que je ne saurais même pas décrire. Je soupirais tout doucement pleine de remords rien qu'en repensant à son interrogatoire dans les écuries après le bombardement chez Elias.

« Qu'est-ce qui s'est passé entre toi et Ortega ? »

« Il ne s'est rien passé. »

À part un petit bisou... Enfin, et quelques petits bisous dans le cou...

Non. Je ne pouvais définitivement pas lui dire ça.

Qu'est-ce que tu vas lui dire quand il se réveillera Alejandra ?

Qu'est-ce que je vais lui dire ?

Je me mordillais encore plus la lèvre.

Alejandro saura que je lui ai horriblement menti au sujet d'Elias. Et rien qu'en pensant à cela j'en eu mal au ventre. Il fallait absolument que je trouve les mots justes pour tout lui expliquer à son réveil pour éviter qu'il ne fasse un scandale ou quelque chose de stupide.

Soudain, je fus prise d'une envie pressante. Je passais une main sur la joue de mon frère et je fus surprise de constater qu'un bandage entourait mon poignet droit. Je me rappelais alors de la profonde entaille que je m'étais faites en tentant d'échapper à Verdugo. Je laissai retomber mon bras et me relevais afin de me diriger vers les toilettes. Mais une fois debout, je sentis un violent cognement déchirer mon crâne, si bien que je m'appuyai un instant sur le siège pour ne pas m'écrouler.

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