CHAPITRE 10: Dos semanas

465 15 1
                                    




Point de vue: Alejandro Cristóbal Martínez




Allongé sur ce transat, je profitais des doux picotements que me procuraient les rayons du soleil. Mon oncle, cigarette à la main était étendu sur le transat à côté, les lunettes sur le nez et simplement vêtu d'un maillot de bain. Je pris une cigarette sur la tablette entre nous avant de la tendre vers lui afin qu'il me l'allume. Je tirai une première taffe. Ce matin, lorsque je m'étais réveillé, Patricia n'était plus là. J'aurais presque cru à un rêve si ma queue ne me confirmait pas que nous avions couché ensemble. Hier soir, elle m'avait dit qu'elle m'aimait, puis ce matin, elle s'était encore enfuie. Je ne comprendrai jamais les femmes. Il valait mieux se concentrer sur los negocios.

- Alors c'est quoi la prochaine étape, demandais-je en recrachant la fumée de ma bouche.

- On écoule, répondit simplement mon oncle en écrasant sa cigarette.

Il se leva, retira ses lunettes avant de rajouter, un sourire en coin :

- J'ai déjà ma petite idée, je nous ai prévu un petit voyage à Buenos Aires. J'ai un vieil ami qui nous attend, mais avant ça j'ai une petite mission pour toi.

- L'Argentine... Et tu veux bien m'en dire plus sur ton vieil ami. En quoi il va nous aider à écouler toute cette marchandise et en quoi consiste cette petite mission, dis-je en tirant une autre taffe.

- Eh bien il se trouve que cet ami est à la tête du réseau de bikers aux États-Unis et que grâce à lui on va pouvoir étaler notre marchandise dans tous les états. Et en ce qui concerne cette mission, c'est le genre qui nécessite l'aide d'une femme, si tu vois de qui je veux  parler, répliqua-t-il avant de plonger dans la piscine.

Alejandra.

Il ressortit à l'autre bout du bassin, ses fins cheveux noirs et sa barbe légèrement grisée humide.

- D'accord. Mais il y a un truc que je ne comprends pas. Si ton soi-disant ami est le chef des motards aux États Unis. Qu'est-ce qu'on va foutre en Argentine ?

- C'est très simple. On a décidé de revoir tous les termes de cet accord là-bas, car on y a vécu des moments magiques : les femmes, la musique, la fête,  dit-il l'air pensif avant de reprendre plus sérieusement, mais également car il est hors de question qu'on mette les pieds chez les gringos.

- Bien, je vois. Pour ce qui est de la mission, je lui en parlerai, dis-je en me levant. J'écrasai ma cigarette dans le cendrier avant de lui tourner le dos, me dirigeant vers la maison.

- El Cortador t'enverra tous les détails sur ton téléphone, cria-t-il au loin.

Point de vue : Alejandra Cataleya Martínez

Droite puis gauche, puis encore une droite. Le sac de boxe tremblait sous l'impulsion de mes coups. Je donnai un dernier coup avant de laisser retomber mes bras dégoulinants de sueur le long de mon corps. Je venais de finir mon entraînement journalier. J'avais décidé que c'était nécessaire pour ne pas perdre la forme en arrivant ici. J'enlevais les bandages de protection sur mes mains avant de prendre ma petite serviette et ma bouteille d'eau sur le tatami. Je l'ouvris et pris quelques gorgées, ça faisait du bien.

Après ça, je me dirigeais vers la sortie de cette salle de combat, je pensais déjà à la douche froide que j'allais prendre. Je longeais le couloir puis les escaliers menant au salon. Je me demandais pourquoi cette salle de sport était si éloignée, cela devait sûrement être une autre des stupides idées de mon oncle. Une fois dans le salon, je montais les escaliers menant aux chambres, je dépassai une première porte, qui menait à l'ancienne chambre de mon père, aujourd'hui devenu celle de mon oncle. Une deuxième menant à celle d'Alejandro, avant d'enfin atteindre ma chambre.

Cartels RivauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant