CHAPITRE 18: Mental plutôt que physique

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Point de vue : Alejandra



Ne ferme pas les yeux.

Ne ferme pas les yeux.

Ne pas fermer les yeux.

Aller Cataleya, tu as déjà vécu pire que ça. Mon cerveau était embrumé par la douleur de mon épaule mais il fallait que je tienne. Que je garde les idées claires. Mais j'avais si sommeil, j'étais si tentée par l'idée de m'accorder quelques secondes de répit afin de tout oublier pendant quelques instants, afin de m'envoler au plus loin de mes tourments, afin de me laisser aller à ces noirs sentiments.

Mes yeux commencèrent à se fermer tout doucement.

Non Alejandra !

Pour Alejandro, il fallait que tu restes en vie.

Je n'abandonnerai pas avant d'avoir pu replonger mes yeux dans les siens.

D'une main tremblante j'ouvris cette trousse par terre et renversais son contenu, je pris un flacon qui à première vue me semblait être de la morphine ainsi qu'une seringue puis me l'injectais. Je sentais légèrement la douleur s'évaporer. Il fallait à présent que je m'occupe de mon bras, ce que je redoutais le plus. Je pris un rouleau de bandage et le mis dans ma bouche.

Aller Alejandra. J'inspirai profondément puis d'un mouvement sec je remis mon épaule en place dans un bruit de craquement strident, ce qui m'arracha un hurlement de douleur étouffé par le bandage que je serrais entre mes dents. Je gémis de douleur encore quelque temps et laissais dévaler de longues larmes.

J'avais tellement honte d'être si faible, ma vue s'obscurcit. Et pendant un instant je songeais à tout abandonner, à me laisser aller à cette paix que pourrait m'accorder

Le repos éternel.



Et dans cet amas de désespoir, alors que je baissais les bras, je l'entendis. Alejandro.

« Relève toi hermana. N'abandonnes pas. Ne m'abandonnes pas. »

Je délirais certainement mais ses paroles me firent l'effet d'un électrochoc. J'étais Alejandra Cataleya Martínez et les Martínez n'abandonnaient jamais, alors pour ma mère mon père et mon frère j'allais me relever et me battre jusqu'au bout. Je puisais dans les dernières forces qu'il me restait et pris appui sur mes mains, je me relevais partiellement afin de terminer de me soigner. Je me fis rapidement un bandage afin de soutenir mon épaule. Je retirai ensuite mon jean plein de terre et désinfectai ma cuisse. La blessure était superficielle, la balle n'avait pas touché d'artère. Je pris du fils et une aiguille et je recousus ma plaie en serrant les dents, je fis un bandage autour de celle-ci et pris des calmants que je trouvai dans cette trousse.

Je pouvais enfin me reposer, alors je fermais les yeux quelques instants rassemblant toutes mes pensées sur la haine que je vouai à Elias Ruiz Ortega.

C'est ainsi que je sombrais dans un profond sommeil.




Point de vue : Nacho


Quelques temps après que nous ayons quitté la cellule.


Nous suivions Elias qui remontait les escaliers en direction du salon à grande enjambée. Je pouvais ressentir une rage affolante s'émanner de lui. Son visage était déformé par la rage, et des vaines apparaissaient sur ses bras. Cela ne laissait rien présager de bon.

Cartels RivauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant