CHAPITRE 11: Une balle

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Point de vue : Alejandra Cataleya Martínez



Je buvais une autre gorgée de ce thé chaud avant de me reconcentrer sur Alejandro. Il était face à moi en train de m'expliquer le plan pour la mission de ce soir. Il était venu me chercher en début d'après-midi alors que je prenais le thé avec notre mère, et m'avait traîné jusque dans cette salle d'armurerie. Je l'avais suivie à contre cœur voulant passer un peu plus de temps avec ma mère, rares étaient les moments où elle était calme comme aujourd'hui.

- Donc si j'ai bien compris, c'est une soirée masquée, demandais-je.

- Exactement et nous arriverons en tant que couple, dit-il sérieusement.

- Y'a mieux comme couverture pour des frères et sœurs jumeaux, mais c'est d'accord, répondis-je simplement.

Cela faisait partie du métier après tout. C'est ce que l'on m'avait appris.

- Nous serons monsieur et madame Lascano, je jouerai le rôle du riche homme d'affaires et toi celui de la femme légèrement sotte. Tío nous a déjà obtenu des invitations. Une fois arrivés, on n'aura pas de temps à perdre, les documents dont on a besoin se trouvent dans le coffre-fort situé dans le bureau d'Esteban García notre très cher hôte, dit-il en pointant une zone sur le plan de la villa du dit Esteban qui était posé sur la table devant moi.

- D'accord, et je suppose que tu as déjà un plan pour qu'on puisse s'échapper.

- C'est exact. Une fois que j'aurai réussi à ouvrir le coffre, on se rejoindra dehors, à deux rues de la maison de García où je t'attendrai avec la voiture.

Il pointa encore une fois le lieu sur le plan. Ceci étant fait, et ma tasse de thé finie, je me levai.

- On part dans deux heures, tu peux prendre les armes que tu veux, dit-il en repliant le plan.

J'acquiesçai d'un mouvement de tête, tout en m'avançant vers le mur derrière lui où étaient disposées les différentes armes. Je passais mes doigts sur chacune d'entre elles. Le contact raviva en moi les souvenirs de ces cinq dernières années de formation et de mission aux quatre coins du monde. Chacune d'elles m'avait servi à un moment ou un autre à ôter la vie à quelqu'un. Cet entraînement m'avait appris qu'une balle, une seule, pouvait tout changer. J'optais finalement pour un Ruger SR9C pratique pour sa taille discrète. Je me dirigeai ensuite vers la sortie, laissant Alejandro bidouiller sur son ordinateur. C'était un véritable as en informatique. Il avait toujours été doué avec les ordinateur.

Dans le couloir, je passai devant la salle de sport, la porte était entrouverte et j'aperçus mon oncle s'entraîner ce qui me fit relever les yeux au ciel. Je remontais les escaliers menant au salon puis ceux menant aux chambres.

Une fois dans ma chambre, je regardais l'heure sur mon téléphone, il était dix-huit heures et nous devions partir à vingt heures, alors j'avais deux heures pour me préparer afin de ressembler à la parfaite épouse d'un riche homme d'affaires.

Je pris une douche rapide, puis m'assis sur la chaise face à mon miroir afin de me maquiller. Après une trentaine de minutes, j'avais enfin terminé. Je regardais une dernière fois mon reflet dans ce miroir, le fard à paupières de couleur sombre que j'avais mis faisait ressortir mes yeux sombres. Mes lèvres pulpeuses étaient mises en valeur par un rouge à lèvres bordeaux et mon regard était souligné par la longueur de mes cils que j'avais allongés à l'aide d'un mascara.

Parfait.

Je passais à mes cheveux que je décidais de plaquer dans une queue de cheval assez basse. Une fois fini je me dirigeai vers mon dressing, il me fallait une robe élégante mais attirante. L'apparence était primordiale.
Comme il le disait si bien, votre vie peut parfois se jouer à votre simple physique.

Cartels RivauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant