Cartels Rivaux

CHAPITRE 4: Le combat

Point de vue: Alejandro Cristóbal Martínez

Je la regardais. Enfin elle était là, près de moi, mi hermana. Après cinq longues années, je pouvais enfin admirer son beau visage. Elle avait tellement changé, elle avait l'air si mature. Les traits de son visage s'étaient raffermis, ses longs cils étaient à présent soulignés par un mascara et ses sourcils étaient si bien tracé, sûrement car ils étaient épilés. Sa magnifique chevelure était encore plus longue qu'avant, elle lui arrivait désormais au bas du dos tandis que ses yeux eux, étaient toujours identiques aux miens. Intense et profond. Son sourire lui, était resté le même, il était éblouissant et laissa apparaître ses fossettes.

- Hmm hmm, fit mon oncle en se raclant la gorge.

Le pauvre, j'en avais presque oublié sa présence. Entre lui et ma soeur ce n'était pas vraiment la joie. Alejandra et moi tournions aussitôt la tête vers lui.

- Bon retour parmi nous niña, dit-il avec un grand sourire.

Elle le remercia sèchement sans lui prêter plus d'attention.

- Bon eh bien, je vous laisse profiter de vos retrouvailles mes enfants, dit-il ignorant l'attitude hostile d'Alejandra.

Il se dirigea vers la porte et quitta la pièce dans le plus grand des silences. Une fois que nous n'étions plus que tous les deux, Alejandra prit place sur la chaise qui se trouvait en bout de table et je m'assis près d'elle. Une fois installé je lançai la conversation.

- Alors comment s'est passé ton voyage, demandais-je avec enthousiasme.

- Très bien, répondit-elle avec un léger sourire.

Ma sœur me paraissait différente. D'habitude elle parlait aussi vite qu'un enfant mais là, elle semblait réservée.

- Allez raconte-moi tout, tu as rencontré des gens, tu t'es fait des amis, l'incitais-je à parler.

Elle eut un petit sourire bienveillant. 

- Doucement, doucement hermano je n'ai rien fait de si extra ordinaire, à vrai dire ce n'était pas l'endroit approprié pour se faire des amis, alors non, je ne m'en suis pas vraiment fait.

- Oh c'est vrai tu as raison, alors raconte-moi ce que tu as fait pendant ces cinq dernières années.

Son regard dériva sur ses mains, comme si elle se retrouvait plongée dans de lointains souvenirs. Je ne savais pas exactement en quoi consistait l'entraînement qu'elle avait subi ces dernières années. Mais je savais que l'on était parfois amené à faire des actes atroces. Son regard était vide quelques secondes avant qu'elle ne se reprenne.

- Appart apprendre plusieurs techniques de combat, je n'ai pas fait grand-chose, sinon toi qu'est-ce que tu as fait, me demanda-t-elle avec un mince sourire.

Ça restait vague. Elle n'avait pas l'air de vouloir aborder ce sujet-là ou peut-être qu'elle n'était pas encore prête à en parler avec moi. Je la comprenais et je ne comptais pas la forcer.

- Quand tu es parti j'ai enchainé les fêtes et les femmes. Mais en même temps j'ai subi un entrainement intensif avec El Cortador. Il m'a appris le maniement des armes, toutes les formes de combat et plein d'autres choses encore. Quand j'ai eu dix-huit ans j'ai enfin pus intégrer le cartel en tant que membre officiel et de là j'ai expérimenté à peu près tous les métiers, de simple livreur à sicario. Maintenant je suis le conseiller de tio Emiliano et je gère un peu le cartel avec lui.

- Ça me fait plaisir que pendant mon absence tu ne te sois pas ennuyé, dit-elle sincèrement, par contre je ne sais vraiment pas comment tu as fait pour supporter tio Emiliano toutes ces années, rajouta-t-elle en essayant véritablement de comprendre.