CHAPITRE 43: Tijuana

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Point de vue: Alejandra

Culiacán, Sinaloa
17h55


« Parce que j'ai cru que tu en valais la peine. »

Cette phrase tournait en boucle dans mon esprit depuis que nous avions quitté la propriété d'Elias.

En valoir la peine ? Qu'est-ce que cette phrase signifiait ?

Il ne m'avait même pas dit au revoir. Au fond, je savais que c'était de ma faute. Il n'allait probablement jamais me le dire, mais mes mots l'avaient blessé.

- Hermana descend, on est arrivé, articula la voix d'Alejandro assis devant moi sur le siège passager. À sa droite, se trouvait ce brun aux yeux bleus. Le traître du cartel de Sinaloa. Nacho.

Je n'arrivais toujours pas à le croire Nacho, le bras droit d'Elias était un traître. C'était un traître et je n'avais rien dit à Elias alors que j'en avais eu l'occasion.

Bon sang ! Il m'avait sauvé la vie merde !

Je n'étais qu'une ingrate.

Je sortis de cette voiture tracassée  par ce sentiment de culpabilité. Par ma faute, Elias allait continuer de côtoyer un traître. Un traître qu'il cherchait depuis déjà bien longtemps. Je savais que les Ortega étaient nos ennemis, mais sans l'aide d'Elias, je me serai sans aucun doute faite violé ou tuer en Colombie. Et Alejandro, lui serait sûrement mort...

Comment est-ce que j'avais pu partir sans lui dire ? Comment ?

- L'avion est prêt à décoller, suivez moi, articula ce traître de merde en avançant au même pas que mon frère.

- Très bien, on va enfin pouvoir se casser, articula Alejandro avec hâte.

Avais-je réellement envie de partir ?

Tout s'était déroulé bien trop vite. Je... Je ne savais plus où j'en étais. J'avais besoin de me reposer à tout prix. Il y a encore moins de quarante-huit heures, j'étais en Colombie sur le point de me marier avec la plus grosse crapule de Colombie. Et désormais, j'étais là, sur une piste d'atterrissage sur le point de quitter Culiacán avec mon frère alors que la veille, j'étais dans les bras d'Elias.

À chaque pas que je faisais, mon cœur devenait plus lourd. Il fallait que j'arrête de laisser Alejandro me dicter ma conduite. Il fallait que je change. Je ne voulais plus écouter qui que ce soit.

Lorsque nous arrivions devant cet avion, je tentais de ne plus penser à rien, mais lorsque je vis la sale gueule de Nacho face de moi. Je fus prise d'une rage immense. Il était vrai que la première fois que je l'avais rencontré, j'avais eu un mauvais pressentiment, mais jamais je n'aurai pu m'imaginer cela.

- Un problème hermana, me demanda Alejandro debout à ma droite.

Je ne quittais pas Nacho du regard.

- Oui j'ai un problème Alejandro, lui répondis-je sur un ton froid et distant.

Je n'avais toujours pas digéré le ton sur lequel il m'avait parlé depuis que nous étions arrivés. Il ne s'était toujours pas excusé de m'avoir traité de pute devant Elias, alors je comptais mettre cette distance entre nous jusqu'à ce qu'il comprenne que j'avais le droit de faire ce que je voulais et avec qui je voulais.

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