POINT DE VUE: Luciana MartínezTijuana, Basse-Californie
16H23J'étais allongé sur ce grand lit dans ma chambre où j'avais l'habitude de dormir seul lorsque Emiliano n'était pas à la maison. Je laissai couler quelques larmes sur mes joues. Je pleurais pour Maria et je pleurais pour ma fille.
Je n'arrivais pas à me sortir de la tête les évènements de la nuit dernière. Maria s'était sacrifié pour que je puisse me cacher, elle qui était si gentille, si innocente. Elle ne méritait pas de mourir. Depuis plus de vingt ans elle travaillait pour nous. Elle s'occupait de mes enfants, elle me remontait le moral quand ça n'allait pas, elle nous respectait tous et nous considérait comme sa famille.
Moi, je la considérais, comme une amie. Ma seule amie dans cette maison.
Quant à ma fille, elle, Alejandra. Je venais à peine de retrouver mon bébé, tout redevenait petit à petit comme avant. Je commençais à me sentir mieux. Elle ne méritait pas de subir tout ça. Elle ne méritait pas de vivre tout ce qu'elle avait vécu et encore une fois j'avais été impuissante. Elle venait tout juste de revenir à Tijuana qu'elle subissait déjà les conséquences de la fourberie d'Emiliano.
Oh Alejandra, mi hija. J'espère que ça ira.
Je continuais de pleurer, plus les larmes coulaient et plus je me sentais vide. Ces larmes étaient aussi silencieuses que moi.
Je sentis une main me caresser les cheveux et je me levai immédiatement. C'était Emiliano, il avait l'air tellement détendu. Comme si rien de tout cela ne l'atteignait.
- Alors tu as trouvé un plan pour sauver ma Alejandra, lui demandais-je avec empressement.
Nous nous regardions dans les yeux. Debout, au milieu de cette chambre. Je sentais quelques rayons de soleil toucher ma peau à travers cette grande baie vitrée.
- Luciana, il n'y aura pas de plan, m'annonça-t-il sèchement.
Mon sang ne fit qu'un tour.
- Pardon ?
- On va laisser une semaine à Alejandra pour qu'elle s'échappe d'elle-même. Si elle n'y parvient pas, nous irons la chercher.
- NON! Emiliano c'est de la folie, ils vont tuer ma fille hurlais-je en panique.
- Du calme, dit-il fermement.
- Tu m'as promis que tu protègerais mes enfants Emiliano.
- Luciana calme toi.
Que je me calme ? Comment voulait-t-il que je me calme merde ? On venait de m'arracher ma fille et je ne savais pas si elle était encore en vie.
- Comment tu veux que je me calme, dis-je entre deux sanglots.
- Alejandra est forte, elle s'en sortira, dit-il d'un air totalement désinvolte.
- Que diablos le pasa a tu cabeza, mierda de mierda !
( Qu'est-ce qui ne va pas avec dans ta tête, putin de merde ! )L'attitude désinvolte d'Emiliano m'énervait tellement, j'avais l'impression que pour lui c'était une épreuve et qu'Alejandra devait s'en sortir toute seule. C'était complètement absurde. Comment ma fille pourrait-elle s'échapper d'un cartel qui l'a garde en captivité ?Cela me fit vrillé.
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Cartels Rivaux
ActionAprès avoir passé cinq longues années loin de sa famille à s'entraîner durement afin de pouvoir survivre dans le monde terrifiant qu'est celui de la droga. Alejandra revient au Mexique et se retrouve mêler à une guerre de cartel. Elle devra subir la...