CHAPITRE 8: La mercancía

531 16 7
                                    





Point de vue: Elias Ruiz Ortega

Culiacán, Sinaloa
10h23


J'ouvris lentement les yeux, avant de les refermer immédiatement, aveuglé par les quelques rayons de soleil qui se glissaient entre les rideaux. Aujourd'hui était un grand jour pour l'avenir de ce cartel. Nous allions livrer notre plus grosse cargaison aux Italiens. Je me levai et me dirigeai vers la salle de bain, je pris une douche rapide puis enfilai un costume de couleur sombre ainsi qu'une chemise blanche, face au miroir de mon dressing, je coiffai mes cheveux rapidement à l'aide de gel et d'un peigne, ces mouvements étaient presque devenus mécaniques. Une fois ma coiffure impeccable, je sortis de ma chambre afin de rejoindre la salle à manger.

Longeant le couloir, ce sentiment ne me quittait pas. Ce stresse, oui pour la première fois j'étais stressé.

Cette cargaison représentait beaucoup. Elle allait me permettre d'avoir une bonne fois pour toute la confiance de ces putains d'Italiens, mais également d'augmenter la renommée de mon cartel et de fermer les gueules de tous ces fils de pute qui pensaient qu'après la mort de mon père s'en serait fini de ce cartel. Donc il fallait que tout se passe bien.

- Buenos dias, hermano ! ( bonjour mon frère )

Je relevai la tête et croisai le visage jovial de mon frère qui venait de me sortir de mes pensées.

- Buenos dias, lui répondis-je plus froidement que je ne le voulais.

- Oula, j'en connais un qui est stressé, répondit-il le sourire aux lèvres.

- Et moi j'en connais un qui déborde de joie, répondis-je en souriant sarcastiquement à mon tour en détournant le sujet de mes craintes.

- Quel parent ne déborderait pas de joie à l'idée de fêter les trois ans de ses enfants, répondit-il d'un air joyeux.

J'étais tellement préoccupé ces derniers temps que j'en avais presque oublié l'anniversaire de mes neveux.

- Où sont-ils d'ailleurs ?

- En bas, avec tout le monde.

- Tout le monde, répétais-je étonné.

- Tu ne pensais tout de même pas que maman allait rater l'anniversaire de ses petits-fils préférés.

Depuis sa mort, je voyais de moins en moins ma mère. Je la voyais si rarement que j'en avais oublié à quel point elle tenait à sa famille. Elle pourrait faire une crise, si elle ratait ne serait-ce qu'une étape de la vie de l'un d'entre nous.

- Non bien sûr que non, je sais qu'elle aurait été prête à tout pour ne pas manquer ça, incluso cortarnos las pelotas, répondis-je finalement en rigolant. ( nous couper les couilles )

Mon frère rigola à son tour avant de regarder sa montre.

- Bueno, tengo que irme, je dois rejoindre Monica pour prendre le gâteau et je suis très en retard, dit-il légèrement anxieux. ( Bon, je dois y aller )

- Eh bien, qui aurait cru qu'un jour le grand Arturo Ruiz Ortega serait stressé à l'idée d'être en retard pour un rendez-vous avec sa femme.

Il rit aux éclats et répondit en s'éloignant dans le couloir:

Cartels RivauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant