CHAPITRE 36: La fracture de la famille

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Point de vue : La Quica

Culiacán, Sinaloa
18h45


Cela faisait plus de trois semaines que je menais cette enquête acharnée et je touchais presqu'au but. Après l'attaque à la propriété, Elias m'avait demandé de continuer de mener l'enquête, car il était persuadé que cette taupe errait encore dans son cartel.

Et j'allais enfin l'avoir, ce n'était plus qu'une question de temps. Après des semaines de recherches, j'avais enfin réussi à mettre la main sur le téléphone de Mariana. C'était selon moi le meilleur moyen de savoir qui d'autre était impliqué. Je l'avais déposé chez un de mes amis qui devait s'occuper de réparer la carte sim, car elle était pas mal abîmée. J'avais hâte d'en finir avec toute cette histoire et que le cartel puisse enfin redevenir la famille qu'il est censé être.

Je me garais et m'apprêtais à descendre lorsque mon téléphone se mit à sonner. Je décrochai :

- Dis-moi Miguelito, je suis pressé.

- J'ai fini toutes les tâches que tu m'as données.

Je fus légèrement surpris. Je lui avais refilé tout le sale boulot que m'avait donné Nacho.

- Très bien.

- Je te rejoins, tu ne devrais pas te balader seul.

- Ne t'inquiète pas pour moi Miguelito, je suis un grand garçon. Je vais me débrouiller et t'as pas intérêt à me suivre comme t'as l'habitude de le faire cabrón.

- Mais...

- C'est pas discutable, terminais-je avant de lui raccrocher au nez.

Je commençais à me demander s'il n'avait pas mis un traçeur sur mon téléphone. Je claquais la portière de ma voiture derrière moi et marchais jusqu'à la vielle bâtisse de mon vieil ami. C'était un crack en informatique, il me commandait tout ce que je voulais sur le marché noir. Je toquais trois fois à la porte d'entrée et il ouvrit immédiatement regardant aux alentours avant de me tirer d'un mouvement sec et de refermer la porte derrière moi.

- Doucement mon pote y'a pas le feu.

- On sait jamais avec toi La Quica, tu m'as trop souvent attiré des emmerdes, déclara-t-il en s'écrasant dans sa chaise roulante en face de ses ordinateurs.

Je le suivis.

- Ça va Bernardo, si tu parles du jour où je t'ai ramené les flics, te lo juro que j'avais pas fais exprès, je savais pas qu'il me suivait, mentis-je. ( je te jure )

En réalité, je me rendais toujours compte quand un autre véhicule me collait au cul, mais ce connard avait refusé de me rendre un service donc je lui avais donné une petite leçon.

- Et pour la fois où Diente t'a cassé le nez, tu sais comment il est. En plus, je me suis fait pardonner en t'achetant ton ordinateur dernier cri.

- Bah, crois-moi que ton foutu ordinateur n'a pas réparé la bosse sur mon nez.

Je grimaçais légèrement en constatant la fracture toujours visible sur son nez. Ce n'était vraiment pas beau à voir.

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